Là où mes sentiments macèrent jusqu'à devenir un amas de douleur et de passion. J'ai envie que ça marche. Mais je ne peux pas aimer pour deux. Les efforts à sens unique ne servent à rien, je pédale dans le vent, un vélo sans chaîne ni roue. J'ai toujours l'espoir qu'il se réveille à temps mais je n'ai pas les cartes en main.Éprise d'un diable, peut-être. Incertaine de ma flamme pour lui, j'hésite à poser mes sentiments à son égard sur le piédestal de l'amour. Ce serait sûrement beaucoup trop franc et condensé. Et ma vie est tout bonnement incohérente pour oser éprouver un quelconque sentiment tangible envers un homme au main de sang. Oui, l'aimer est un péché.
Alors, je serais une impur pécheresse éprise pour un blasphème démoniaque.
J'éteins le mitigeur d'eau et les dernières gouttes s'abattent sur ma poitrine avant que je ne m'entoure d'une serviette. La douche est un hélice infernal pour l'esprit.
Mes pensée s'entrechoquent constamment lorsque mon corps nu se mêlent à l'eau projetée par le pommeau de douche. Un colimaçon brumeux.
Je quitte la salle de bain et pénètre dans ma chambre pour me sécher frénétiquement avant d'enfiler mes sous-vêtements, un short en jeans taille haute à ourlet déchiré et un débardeur noir.
Mon regard se perd vers la fenêtre lorsque je boutonne mon short, un perpétuel empyrée azur monopolise le décor extérieur, les logements de fortunes sont éclairés par l'astre solaire qui projette d'incroyables rayon ardent. Manifestement, la journée s'annonce agréablement paisible.
Mon oncle s'est déjà éclipsé au marché, tôt ce matin et malgré ma hâte frivole de me rendre au quartier général, je ne le ferais pas.
La dernière fois que je me suis présenté l'as bas, c'était pour subir des mots tranchants comme la lame d'un canif. Sa catin. Cette qualification me reste en travers de la gorge. Certes hier soir, on s'est en partie, comporté comme si je lui avais pardonné mais son arme était bien trop proche pour que je risque de le contrarier avec ma vexation colérique.
Alors je passe cette journée seule chez moi.
C'est seulement dans les alentours de vingt-une heure que mon oncle se pointe, le visage tout aussi exténué que les soirs précédent et prochains. Assise sur le canapé, je le regarde enlever sa banane de sa taille et il se tourne vers le canapé pour poser cette dernière, c'est à ce moment-là qu'il me remarque enfin.
Un léger sursaut de surprise le gagne, je sourit à ses sourcils haussé d'étonnement.
_ qu'est-ce que tu fais ? Souffle-t-il en posant sa banane sur le dossier du canapé
Je lui montre le bouquin que j'ai dans les mains en pouffant de rire face à sa réaction.
_ depuis que j'ai appris le portugais, je m'habitue à tes livres.
_ tant mieux. Tu es sortie aujourd'hui ? Questionne-t-il en s'orientant vers la cuisine
_ non, je me sentais un peu fainéante. Ris-je légèrement. Comment s'est passé ta journée au marché ?
_ la routine, je t'apprend rien. Tu as dîné ?
Je ferme mon livre en me redressant puis me tourne vers lui en hochant la tête fièrement.
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PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]
ActionSuite au décès précoce de son père, Sofía s'envole pour le Brésil rejoindre son oncle qu'elle n'a jamais vu avant. Et alors qu'elle pensait s'installer à Rio de Janeiro dont le paysage est festif, la réalité est tout autre lorsqu'elle apprend que so...