PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]

Chapitre 122

Sofía
Caractère sexuelle

L'évanouissement de ma mémoire est peut-être définitive. La suspicion d'un épisode de ma vie incomplet, me rumine comme une sorte d'amnésie programmée. Je veux me souvenir, mon cerveau le refuse. Mon subconscient instaure une sorte de barrière, par peur, sans doute que des visions d'horreur resurgissent.

Une éruption soudaine a fondu mes neurones dans un océan tumultueux de doute. Une déconnexion d'atones provoquant des rayons d'ombrages qui transcendent mes pupilles affolées, comme un orage sur mon présent insensé. Sous les arcades de ma mémoire, l'anarchie essaime. Mes pensées se débauchent. Et je ne cesse, désespérément, de retracer chaque étape encore ancrer dans ma tête. Depuis notre entrée au ferry, jusqu'à mon réveil sur Ángel. Il y a un début, il y a une fin mais le milieu n'existe pas, ou plutôt n'existe plus.

Un froid parcours mon épiderme et mes yeux s'abaisse vers ma cuisse où la main de Ángel a disparus. Je remonte mon regard crédule vers lui et ma poitrine se crispe instantanément lorsque je vois ses poings comprimer assidûment la conception circulaire en cuir, ses phalanges blanchissent de névrose mais il continue à étrangler le volant comme si cela suffisait à accoiser l'inexplicable frénésie qui l'emporte. Les yeux fixés sur ses pensées, sans rien voir autour, sans entendre aucun bruit. Solitairement, il semble cogiter à propos de je ne sais quoi. Ses sourcils cambrés hostilement noircissent son regard et m'envahissent de confusion total.

Je peux comprendre que le sentiment nommé colère soit accusée de maux divers et Ángel est un homme impénétrable qui ne laisse rien apparaître des motifs de ses maux donc j'ai pris l'habitude de cet état annonciateur de la violence cependant le voir aussi contractés par ce ressentiment de fureur, me laisse perplexe. Il n'y a, dans le fond, aucun danger à se trouver auprès de lui lorsqu'il ressent de la haine. Car, je sais qu'il ne me fera rien. On a dépassé ce stade là mais je ne peux m'empêcher d'être inquiète pour lui. Car ses maux, sont souvent tiré de malheur. Et je déteste voir Ángel malheureux. Ça m'accable aussi. Ça me tourmente aussi. Ça me calcine d'affliction aussi. Je veux le voir apaisé. Car il mérite d'être apaisé. Il possède un iceberg à la place du cœur, entouré d'une carapace émanant que froidure. Il pompe la substance de toutes essences. Mais, l'alchimie de son caractère fais fondre mon cœur, puisqu'il me rend tellement exceptionnelle. Je devrai pas sombrer dans les bras de Hadès, c'est irrationnel et cahoteux. Mais je sais que je me donne, chaque jour plus que le précédent, à lui. Corps et Âme. Il me contrôle et il le sait. Un poison pour mon cœur et un antidote pour mon être. Comme Cléopâtre et Aphrodite, je finirai sûrement avec une tragédie romanesque. Mais, Ángel...putain Ángel si tu savais à quel point je t'aime éperdument bordel que tu serais effrayé. Il m'obsède autant que je l'obsède. Il me fascine. Je pourrai tout lui pardonner aveuglément. Face à lui, je n'ai aucune fierté. Je ne pense qu'à l'aimer et j'oublie la réalité.

Involontairement, mes yeux descendent sur son torse hâlé jusqu'à ses abdos contractés où sa blessures par balles qui n'est toujours pas totalement cicatrisée, avant de remonter sur le tatouage gravé à l'encre noir sur son pectoraux droit. Une sorte de serpent enroulé sur lui-même tandis que sur sa côte, un autre tatouage qui ressemble à des initiales. Mon regard s'attarde sur sa peau bronzée parsemé de cicatrices, que j'ai terriblement envie de toucher, je remonte mon attention à son visage au trait dure et mon désir de parcours sa mâchoire contractée avec mes doigts me tortillent les entrailles, sa main droite quitte le volant pour se poser sur le levier de vitesse pour passer la troisième puis, soudainement, il oriente sa main vers le haut de mon siège. Mon cœur rate un bond lorsque je comprend qu'il m'a surprise entrain de le dévorer du regard. Son acier rembrunit tombe sur mon regard comme s'ils étaient connectés depuis toujours. Et mon miel l'englobe dans sa ruche pour ne plus le relâcher