Chapitre 103

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Ángel

La haine. Elle me ronge, me consume.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir passé un moindre instant sans ressentir sa marque profonde et obscure dans mon âme. Petit à petit, elle me laisse sombrer dans le déclin, anéantissant chaque jour une nouvelle parcelle de mon être.

Abroger mon cœur n'est rien d'inhabituel, mon existence est synonyme de débine désastreuse et ce depuis mon éclosion dans ce monde funeste et écrasant. Mais à force, pour moi, souffrir était normale. Cependant, avec elle, tout devenais rationnel. Elle élargissait ma vision et l'horizon n'étais pas juste l'horizon mais tout un paysage avec ses petits détails.

Aveuglé par ma vie calamiteuse, je n'ai jamais pensé à vouloir être heureux un jour car pour moi, j'étais un être maudit et destiné à agoniser dans les corolles sulfureuses.

Mais, elle a réussis à me donner de cet chose illusoire et fantaisiste, elle m'a fais gouté à cet chose similaire à un phare dans l'obscurité, cet lueur qui scintille au fond de la noirceur purgatoire de mon âme luciférienne : l'espoir.

J'ai secrètement espéré, dans le souterrain de mon subconscient, que cette fille reste auprès de moi toute ma vie. Car elle effaçais mon malheur. Moi qui essayais de le réduire, elle, elle l'effaçais.

Sauf que maintenant, je me haïs d'avoir eu cet espoir. Et sa mort, n'a fais qu'appuyer et affirmer mon avis sur la réalité momentanément saumâtre dont est fais le monde éternel qui fais office d'hôte pour nos âmes éphémères.

Mes yeux passent sur ce bâtiment, je crame l'extrémité de ma cigarette avant d'expirer un nuage grisâtre vers les cieux. Cette mauvaise habitude d'être un fumeur chronique, avoir cette envie malsaine de sentir l'air toxique de la nicotine brûler mes poumons, de sentir la cigarette passer de mes doigts à mes lèvres. J'aime le contact et l'apaisement que me procure cette tige contenant du tabac.

Un dernier regard vers mon portable pour être certain de la position des autres. On s'est séparés pour aller plus vite. Je m'occupe de la ville Rouge tandis que Giovanni ratisse les quartiers pauvre de Rome. Caleb est chargé du centre ville avec Pedro car depuis notre arrivé en Italie, Caleb a une psychose pour Pedro et veut continuellement être avec lui, au plus grand désespoir de mon bras droit.

D'une pichenette, je jette mon mégot et longe la haute haie des buissons enneigés de fleurs blanches, mes sourcils se plissent en délinéant le portail avant de sauter de l'autre côté, un regard furtifs dans les alentours et j'avance sur la terrasse, puis fais vingt pas dans l'allée bordée de palmiers, en respirant un bol d'air frais glacial qui refroidis mes poumons.

Je glisse à travers les lauriers rose. un premier mur, un chemin rocailleux, puis un autre mur de pierre sèches. J'entre sous le couvert des pins. Après deux cents pas j'arrive enfin devant la porte arrière.

Bien qu'il n'est pas forcément nécessaire d'être discret, étant donné que Moreno est seul chez lui aujourd'hui. Je prend tout de même l'initiative de fouiller dans ma poche pour récupérer mon canif que je déploie avant de forcer la serrure.

N'étant pas quelqu'un de patient, je fini par donner un violent coup de pieds sur la porte en bois qui cède au bout de la deuxième fois, faisant simplement un trou dans le bois, je passe ma main dans le trou et tapote la porte de l'autre côté avant de sentir les clés dans la serrure, je déverrouille et entre en posant ma main sur mon arme, près à la dégainer dès que je le verrai.

J'inspecte la maison d'un œil attentif, jusqu'à visiter chaque pièce de la villa sans aucun signe de vie. Je m'agace en ne le voyant pas. Putain je me suis quand même pas trompé d'adresse. Je plisse les sourcils irrité et dévale les escaliers jusqu'à l'étage plongée dans une pénombre ébène.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant