Chapitre 75

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Ángel




Sa coupe rebondie, d'une peau blanche assimilable à la porcelaine, élancée et très fine. Poitrine ferme et fièrement dressée contre mon torse, ses tétons font monter mon érection en flèche. Elle ne sait pas à quel point, un simple regard de son miel innocent pourrait me faire bander, je la pousse délicatement avant que je ne m'improvise nécrophile, elle roule légèrement à mes côtés et je me lève en sentant ma verge monter. Fais chier.

J'attrape mon boxeur au sol et l'enfile ainsi que mon short puis attrape mon paquet de cigarette avant de m'en allumer une en fixant ce putain de corps qui va me rendre dingue à force de la scruter comme un détraqué.

Je tire la chaise en bois et prend place dessus en croisant mes jambes sur le lit pour l'observer comme Adam face à la pomme interdite.

ses lèvres charnues que j'imagine entourer mon gland, râble de son échine parfaitement dessinée, la courbe de ses reins descendant sur la prose bulbeuse que j'ai actuellement envie de claquer agressivement mais ça la réveillerai, ses jambes sveltes et lisse, je remonte à son visage qui quelque heures auparavant était tordu de plaisir éros, putain s'il elle savait à quel point j'en était désaxé, elle serait effrayé.

L'extase qu'elle me procure me rend incontrôlable mentalement. Son corps me rend dingue bordel. C'est horrifiant à quel point j'ai envie de lui faire du mal, l'érosion que j'éprouve pour elle trop présente putain.

L'aube se lève, l'aurore éclaire partiellement la chambre et j'entreprend finalement de tirer le drap sur son corps nu qui n'attend que mes mains agressif.

Je m'oriente par la suite vers la salle de bain et me déshabille pour prendre une douche qui calmera mon érection. Je redoute son réveil, la connaissant, elle se posera des questions dont mes réponses l'abimeront davantage.

La littérature romantique pêche souvent par un excès de métaphores ridicules, elle joue sur l'illusion et accumule l'utopie. Un mythe d'ombre simulacre provoquant la fumée de la vanité trompeuse. L'amour n'existe pas, c'est un mirage, une conception de l'esprit ou alors l'amour n'existe potentiellement que s'il ne se concrétise pas. Il est une émanation de l'esprit, fais d'espoir, d'attentes et de projections. Une sorte d'escamotage dont rêve sûrement Sofía mais même si elle l'attend éternellement, je ne pourrais jamais satisfaire son désir idyllique. Je ne suis pas une âme charitable, je ne serai jamais sa branlette émotionnelle.

On ne fais pas partie du même monde. Et je la tire quand même de force vers les tréfonds de l'enfer. J'avoue que je le fais par pur caprice égoïste.

Mais après cette nuit, je peux pas continuer à la plonger dans mon blasphème. Elle est le fruit prohibé de mon âme égaré, l'innocence même, la pureté incarnée. Cette fille aura ma peau un jour et ce jour n'arrivera pas. Elle est mon obsession, un mystère pour l'homme déchu que je suis. L'énigme de sa bonté renferme tout ce que je ne suis pas et c'est la seule raison pour laquelle elle m'appartient. Sofía complète mon âme souillée. Je suis l'ange de gauche, elle est l'ange de droite. Cette fille efface inconsciemment mon ignominie pour remplacer cet stigmate par sa candeur prodigal.

Et pourtant, je ne l'aime pas.

J'éteins le mitigeur d'eau et attrape une serviette pour me sécher frénétiquement puis enfile de nouveau mes vêtements avant de sortir de la salle de bain, et de la chambre par la suite après avoir récupéré mon débardeur qui traîné au sol que j'enfile rapidement.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant