Chapitre 107

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Pedro


Je me suis interdis à des expériences par trop douloureuses et aux angoisses de culpabilité qui leur sont liées d'accéder à ma conscience. Laconisme, manque de spontanéité dans l'expression du bon-vivant, abandon des rites funéraires et des formules conventionnelles raccrochées au deuil.

Sa mort m'a alimenté un puissant sentiment de désespoir et de culpabilité, une agonie d'âme et la voilà, sous mes yeux qui doutent de cette vision. Mon organe vitale tambourine dans mon crâne tandis que j'hésite à avancer vers eux. Mon corps est paralysé. Totalement incapable de se mouvoir jusqu'à elle.

Comment est-ce possible qu'elle soit en vit putain ? Tout ces mois qui se sont écoulés, où était-elle ? Est-ce vraiment elle ? Peut-être que j'hallucine.

Et le doute est un démon bienfaisant, ça se trame entre espoir et hésitation. C'est pas le doute qui me rend fou, c'est la certitude. Et j'avance vers eux, chamboulé et incrédule face à l'existence de Sofía.

Giovanni viens de verser de l'alcool sur la blessure ensanglantée de boucle d'or et ce dernier se crispe en contractant la mâchoire et respirant lourdement, l'italien balance maladroitement son flasque plus loin tandis que Sofía lui tend une pince avant de poser sa main tremblante sur le cou du blond pour caresser son épiderme, elle est affreusement inquiète et n'arrive pas à canaliser sa crainte car ses yeux sont écarquillés d'anxiété et larmoyants.

Je m'agenouille près du sac et fouille dedans à la recherche d'un fil et d'une aiguille, pour préparer la couture de la chair ouverte.

_ putain ! Crache l'italien tandis que je tente désespérément de faire rentrer ce putain de fil dans le trou de l'aiguille. Je galère à faire sortir la balle. S'agace Giovanni

_ fais doucement, ne te presse pas. Dis Sofía calmement. Et assure-toi de retirer cette balle, il perd beaucoup trop de sang.

Mon agitation d'esprit, l'impatience causée par ce fil qui refuse de coopérer et d'entrer dans l'aiguille, l'agitation pénible et douloureuse que cause la crainte de perdre mon chefe, mon frère, mon compagnon d'arme. Il ne crèvera pas, car c'est Ángel et Ángel est destiné à vivre en étant mort intérieurement. Pas de mourir et d'éclipser sa souffrance. C'est sa malédictions.

Il a déjà vécu pire mais c'est toujours aussi inquiétant de le voir dans un état critique, il ne cesse de tourner de l'œil et ça me rend anxieux.

Miraculeusement, le fil finis par enfin entrer dans le trou, j'attrape ce dernier avant qu'il ne se retire puis fais précipitamment un noeud avant de me focaliser sur les mains sanguinolentes de Giovanni qui peine à retirer la balle.

_ Giovanni ! Siffle sèchement Ángel entre ses dents grinçantes

Il peine à rester à conscient, suant colossalement et haletant, il essaye tant bien que mal de garder les yeux ouvert.

_ c'est pas aussi facile que ça ! Se défend nerveusement Giovanni, suant par le stress. Le sang fais glisser la balle et la pince est trop fine pour capturer la balle.

D'un coup, Boucle d'or attrape le flasque qui traine au sol et verse la liqueur sur ses doigts avant de pousser la main de Giovanni avec son autre main puis il pénètre son index et son majeur dans la blessure sous le regard angoissée de Sofía.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant