Chapitre 13

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Allongée sur mon lit, je triture un fil de mon drap usé en regardant les rayons du soleil qui traversent ma chambre pour s'étaler sur les murs, l'armoire et le sol. Je les contemple depuis des heures, sans avoir la foi de quitter mon lit, bien que je meurs de chaud, enfoncée dans ce matelas.

La vérité, c'est que je ne fais que repenser à mon agression. Une semaine s'est écoulée déjà depuis, mais les images continuent quand même de tourner en boucle dans ma tête. Je me revois dans cette ruelle, en larmes, pendant qu'un homme s'en prend à moi sans la moindre raison.

C'est principalement parce qu'il s'en est pris à moi pour aucune raison que je n'arrive pas à passer à autre chose. J'ai passé ces derniers jours à me torturer l'esprit pour comprendre ce qui a pu pousser cet homme à me faire ça, mais je n'ai beau retourner ça dans tous les sens, ça ne sert à rien.

Je pousse un soupir en passant une main sur mon visage tout en me redressant. J'ai besoin d'aller aux toilettes. Cela fait trop longtemps que je me retiens.

Je quitte ma chambre, pieds nus, en remontant la bretelle de mon débardeur sur mon épaule.

Je suis toute seule à la casa. Mon oncle est parti au marché tôt ce matin. En repensant à lui, je sens un pincement au cœur.

Ce dernier a bien senti que quelque chose n'allait pas, il a essayé de savoir pourquoi je restais enfermée dans ma chambre, mais je ne lui ai rien dit.

Je ne sais même pas pourquoi je n'ai rien dit. En rentrant chez moi après mon agression, je ne voulais qu'une seule chose, tout raconter à mon oncle dans l'espoir qu'il fasse quelque chose. Mais le temps qu'il rentre du travail, j'avais perdu l'envie d'en parler. Je ne voulais pas être un fardeau. Je viens à peine d'arriver chez lui, et on se connaît pas suffisamment pour qu'il puisse accepter que je lui apporte des "problèmes" et qu'il y remédie.

Arrivée dans la salle de bains, je soulage ma vessie, puis décide de prendre une douche rapide, avant de me brosser les dents et d'enfiler une robe blanche toute simple à manches courtes qui m'arrive mi-cuisse.

En sortant de la salle de bains, j'entends toquer à la porte, ce qui me fait sursauter.

J'hésite un instant dans le couloir, puis m'oriente vers l'entrée pour ouvrir, avant de laisser échapper un petit soupir de soulagement en me rendant compte que ce n'est que Avani.

_ Olà. Je pensais pas que tu allais m'ouvrir, lance la brunette en plissant les yeux à cause du soleil.

_ Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je, n'ayant aucune envie de voir quelqu'un.

_ Vu ton accueil, je me pose la même question, dit la brunette en fronçant ses sourcils parfaitement dessinés. D'ailleurs, je sais même pas pourquoi je suis venue te voir aujourd'hui encore. J'aurais dû repenser à toutes ces fois où tu m'as remballée cette semaine avant de toquer.

Elle me regarde d'un air accusateur, et je m'en veux un peu de mon comportement. Si je l'ai remballé ces derniers jours, ce n'est pas vraiment volontaire. J'aurais aimé ne pas la remballer, mais pour une raison que j'ignore, Avani n'aime pas rester confinée dans une casa, je sais que si j'accepte de la voir, elle voudra qu'on aille dehors, et sortir, je m'en sens incapable.

_ Je..., commence-je en cherchant mes mots. Désolée, Avani, c'est juste que je n'ai pas envie de sortir.

_ Ouais, mais rester chez toi ne changera rien, dit aussitôt Avani avant de continuer d'un ton plus bas, comme si elle avait peur qu'on l'entende : Puis j'ai entendu dire que... que tu avais eu une altercation avec le chef.

_ Q... Quoi ? lâchai-je, paniquée par cette information. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

_ Je ne sais pas. J'ai juste entendu Tohno en parler avec ma mère--

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant