PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]

Chapitre 88

Cette amitié semble être une culture qui se cultive sans graine, une denrée qui s'achète sans argent, une offrande qui s'offre à tout le monde mais qui ne pousse pas sur les arbres et grandit dans mon cœur. Même dans mes coups de blues, Pedro épanouie mon âme et l'oriente vers le zénith avec la force inexorable du soleil sur un champ de tournesol. On dirait une veilleuse qui brûlerait jour et nuit des l'antichambre de l'indifférence. Avec Pedro, les tourments ne sont que bougies qui se consume d'une rapidité soulageante.

En contraste, L'amitié entre Pedro et moi est différente de celle qu'il entretiens avec Ángel. Le lien qui unit ces deux hommes est là où se trouvent la moquerie, la loyauté, le même train de vie. Entre testostérone, lorsqu'ils s'assemblent, c'est un complot et non une société. Ils ne s'aiment pas mais se craignent. Ils ne sont pas amis, mais complices.

Donc quand je regarde Pedro, je vois dans ses yeux la fidélité qu'il voue Ángel. D'où vient-elle ? Je me le demande.

_ comment vous vous êtes connu avec Ángel ? Demandé-je tandis qu'on se balade près du terrain où s'amuse de jeunes hommes entre huit et peut-être vingt ans.

_ une histoire farfelue. Commence-t-il en s'asseyant sur le muret qui sépare la favélas et le terrain. Au départ, il voulait me buter parce que ma tête ne lui plaisait pas. Se marre-t-il

Je roule des yeux en prenant place à ses côtés. Ça ne m'étonne pas de lui.

_ puis il a changé d'avis à la dernière minutes et il s'est barré sans un mot. Moi en tant qu'homme fière et redoutable, mystérieux au regard ténébreux..-

_ bref. Le coupé-je dans ses qualités qu'il énumère un peu trop sûr de lui

Il me regarde mal m'arrachant un sourire innocent.

_ plus jamais par contre. Me prévient-il avant de reprendre son anecdote. Donc je disais avant que tu ne me coupe, en tant qu'homme possédant une dignité, je l'ai suivis mais pour être franc je suis resté à l'écart parce que je vais pas te décrire Ángel, il m'aurait buter s'il avait remarqué que je le suivais, enfin bon nous n'allons pas nous éterniser sur ce point. Donc je le suivais et trois hommes lui ont fais barrage, ils étaient armée, encore aujourd'hui je ne connais pas le motif de cet altercation mais tout ce que je sais c'est que j'ai fais diversion en me prenant une balle pour lui permettre de les tuer. Depuis, on ne se quitte plus. Ou plutôt, je ne le quitte plus. Mais ça revient au même.

_ vous aviez quel âge ?

_ dix-sept ans.

_ et comment Ángel est devenu le chefe d'un cartel de drogue ?

Je me suis toujours posé cette question. Depuis que j'ai posé le pied à Jacarezinho, lorsque mon oncle m'a dit que Ángel ne laissait personne quitter la favélas.

_ Alors c'est une histoire farfelue encore une fois..

Soudain il perd son sourire et fixe le sol d'un air pensif.

_ je vais te la faire en bref. Reprend-il sérieusement. À la base, c'était une histoire de vengeance hargneuse, tout ce qu'il voulait c'était buter et décapiter tout ceux qu'il trouvait probable d'être dans un quelconque lien avec la mort de sa famille. Il enchaînait les homicide, il a commencé très tôt dans le milieu, dix ans peut-être mais il avait la mentalité tellement mature et opiniâtre que les grands le prenaient au sérieux donc il a débuté avec les ventes de drogues, puis tueur à gages et ainsi de suite, jusqu'à arrivé au moment où ses prouesses ont attiré l'ancien chefe mais les deux ne se sont jamais parlé. Pourtant, les regards insistant qu'ils se lançaient était lourd de sens. Un jour, j'étais avec Ángel et l'ancien chefe est venu en personne pour s'entretenir avec Ángel. Ça n'a duré que cinq minutes, ils se sont mis à l'écart mais quand Ángel est revenu vers moi, il n'a rien mentionné à propos de leur conversation. Deux ans plus tard, l'ancien chefe mourra et Ángel était le nouveaux chefe. Il a imposé le respecte et a stagné la terreur. On le craint parce que dès ses débuts, il a décapité chaque personne qui osait lui montrer un quelconque signe qu'il jugeait irrespectueux.