Sofía
L'odeur des cadavres de la demeure de la 'Ndrangheta persiste dans mes narines, et inhale mon éther de dégoût atroce. Je dois faire un effort colossal pour respirer : cet escarre, me noue les intestins et me bloque les poumons à m'en brûler. Je supporte plus facilement l'idée de la mort que son odeur.
Et cette image de ce scénario monstrueusement reître, reste ancrée dans mon crâne. Ils se noyaient dans la puanteur de leur propre fumier. Ils dorment baignés dans les insoutenables effluves de leur mort. C'est les cadavres, laissés derrière nous. Leurs corps s'empoissants dans la chose visqueuse qui recouvrait la terre boueuse. Les membres déchiquetés, le liquide carmin qui coule à pouvoir en inonder un océan.
Il existe une boîte dans la partie de mon cerveau qui conserve la mémoire, une boîte à musique au vernis égratigné, et diffuse les notes d'une mélodie obsédante. Empilé à l'intérieur, il y a tout ce que mon esprit ne veut pas oublier ni n'ose se rappeler. Dans les moments ce stress ou sous l'effet d'un affreux traumatisme, la boîte s'ouvre et son contenu se répand à la ronde.
Cet excoriation qui grossis, fais racines et ronge mes neurones, c'est comme une entorse, une blessure à l'âme. Il faut du temps pour consolider la cicatrice. Et le temps coule avec lenteur, grain après grain dans son sablier géant.
J'ai un besoin intense d'oxygène et de soleil, sentir qu'il y a un espace plus grand que cet voiture compressante, ces portière derrière lesquelles on est confiné. Je n'aime pas la sensation de cet douleur sans fièvre, vide, sombre, morne. Une douleur étouffée, engourdie, sans élan. Qui ne trouve point d'issue naturelle ni de soulagement,
Dans les paroles, les soupirs, les larmes. Alors mon cœur pompe, pompe, pompe et j'ai besoin de respirer mais l'air semble si asphyxiante, meurtrière et accablante que chaque inhalation, me donne l'impression de m'étouffer davantage.L'air est empoisonné par l'aura écrasante qu'impose Ángel dans cet voiture. Ángel est bouffé avec rumination hargneuse. Ses sourcils sont tellement froncés qu'une veine se présente en relief sous sa peau hâlé, au niveau du front. Et ses dents grincent, je n'entend pas leur sonorité de dentition froissante mais sa mâchoire hardiment contractée, suffit pour montrer à quel point il est en pleine baignade dans la haine.
Je baisse la vitre en détourant les yeux et un souffle d'air submerge mes poumons de torpeur. En revanche, mes oreilles s'agacent par la déprédation bruyante des voitures qui roulent sur l'autoroute. Je ne sais pas où on va, et je ne suis pas certaine de vouloir savoir. Ángel m'emmène toujours je ne sais où, pour me dire qu'il me hais un peu partout. Il fais voyager mon cœur dans une spirale de déveine. Dont la destination est un chemin de croix.
J'aurais voulu être courageuse, m'afficher avec une confiance et lui balancer insulte sur insulte et ce que je pense . Mais le chagrin m'empêche de faire un coup d'éclat. Me le pardonnerait-il ? Se moquerait-il de moi ? Comprendrait-il ma colère ? non. non car Ángel est un égoïste colérique. Un solitaire et sa haine aussi. Il ne fais aucune collectivité d'état d'âme.
Alors je me tais, avalant ma rage dans un stoïcisme muet, que je garderai jusqu'à ma mort.
D'un coup, il prend une sortie à droite et s'engage dans ce qui semble être une air de repos vu les panneaux de couvert croisés, tasse de café, arbre et de pompe à essence. Discrètement, je lui lance un coup d'œil morose et le regrette aussitôt. Car la vue de son visage froissé de haine, me dissuade une fois de plus de déverser mes émotions néfastes, accumulées ces dernières heures. Son regard rembrunit de noirceur menaçante, m'empêche d'ouvrir la bouche pour lui dire à quel point, Il m'énerve, celui-là, avec avec son égo turgescent, ses actes horripilant et ses mots accablant. Chaque jours, il me tue, un peu plus que la veille. J'ai envie de lui balancer ma haine mais qui oserai sortir un son de sa gorge en voyant cet haine dans ses yeux ?
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PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]
ActionSuite au décès précoce de son père, Sofía s'envole pour le Brésil rejoindre son oncle qu'elle n'a jamais vu avant. Et alors qu'elle pensait s'installer à Rio de Janeiro dont le paysage est festif, la réalité est tout autre lorsqu'elle apprend que so...