Chapitre 92

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M'extasiant discrètement lorsque je tourne la page de ce bouquin, je ne peux m'empêcher d'humer ce morceau de papier jaunies et fatigués. Un roman incroyable dont chaque ligne imprimé noir sur blanc, me plonge dans l'univers fantastique de l'histoire. M'identifiant au personnage au caractère confiant et déterminé, je me sens guerrières et invincible lorsque les mots s'ancre dans mon crâne pour défiler une sorte d'image ou plutôt de film imaginaire que représente chaque paragraphe de la page.

Je fini par tout de même par fermer mon livre en pliant le haut de la page pour pas oublier où j'en étais puis quitte mon lit pour attraper des sous-vêtements, un jogging et un débardeur dans mon armoire avant d'aller prendre une douche.

Trente minutes suffisent et je ressort en m'orientant vers le salon, frottant mes cheveux contre la serviette en même temp. Mes pas se stoppe net.

La véhémence dégrade progressivement mon corps et démange mes entrailles d'érosion. Bouillonnant d'aigreur, mes sourcils se fronce instantanément quand je le vois assis nonchalamment sur le canapé, les jambes croisées sur la cagette en bois vieilli qui fais office de table basse, indifférent à ce qu'il se soit introduit chez moi comme si de rien ne s'était passé.

Un nuage grisâtre s'envole au-dessus de lui tandis que je m'avance convulsivement vers lui, je lui balance ma serviette humide sur le visage et donne un coup de pied sur la cagette qui bascule à l'envers deux mètres plus loin provoquant la chute de ses pieds sur le sol.

_ je peux savoir ce que tu fais là ? M'écris-je énergiquement en trahissant ma rancoeur envers lui

Comment ose-t-il se présenter aussi facilement et aisément chez moi alors qu'il m'a littéralement regardé avec dégoût or qu'à peine une heure auparavant j'avais ma bouche sur sa verge. Il ne sait pas à quel point je me suis dégoûté et écœurée de moi-même. Il ne sait pas à quel point je me suis détestée et sentie comme une de ses chiennes qui le suce ou suce n'importe qui contre quelque billet froissée.

Des jours se sont écoulés et c'est seulement aujourd'hui qu'il daigne venir me voir ?

Suis-je sa catin ? Peut-être bien finalement. Peut-être qu'il a toujours eu raison, peut-être qu'il m'a toujours prise pour sa pute, peut-être que Avani avait raison. Peut-être que c'est moi qui me suis voilé la face d'illusion romanesque.

Il retire la serviette, impassible et la jette sur le canapé avant de coincer de nouveau sa cigarette entre ses lèvres en levant les yeux vers moi. Mais l'envoûtement de son acier, ne captivera pas mon miel cette fois, ses iris grises nourriront simplement la souffrance venimeuse que j'éprouve pour lui.

_ tu sors de chez moi tout de suite et c'est non-négociable. Ordonné-je sans cacher ma haine pour lui. Pour qui est-ce que tu me prend ? Hein ? Tu crois que parce que j'ai posé mes lèvres sur ton pénis que ça te donne le droit de me regarder avec dédain, prêt à me buter puis de te barrer sans donner de nouvelles ? POUR QUI TU TE PREND PUTAIN ?!

_ n'hausse pas le ton avec moi. Dit-il sur un ton cynique en fronçant abruptement les sourcils

_ sinon quoi ? Tu vas faire quoi putain ? M'écris-je hystérique en m'avançant vers lui. Tu t'amuse beaucoup trop avec moi, me prenant pour je ne sais quoi, ne te préoccupant pas une seule seconde des répercussions que ta putain de bipolarité me claque. J'essaie, tu ne sais pas à quel point j'essaie de te tirer vers le haut, de te frayer un chemin lumineux mais tu persiste à vouloir sombrer dans ta putain de haine que tu me rejette injustement !

Il se redresse sur le canapé en écrasant sa cigarette sur ce dernier, ce qui m'emplis encore plus de frustration dédaigneuse.

_ je m'en branle la bite de ton aide, j'ai pas besoin d'aide porcaria ! Siffle-t-il entre ses dents grinçantes d'hostilité. J'ai besoin de personne, tôt ou tard je te rayerai de ma vie alors ne te croit pas importante ou capable de me changer ! Je suis qu'un oiseau migrateur de ta putain de vie ennuyante, je m'éterniserai pas et toi non plus alors tes caprices qui me brûle les couilles, tu les enfonce dans ton cul. Vocifère-t-il en se levant furieusement

_ je suis pas ton passe-temp ! Je te laisserai pas m'utiliser puis me jeter et me reprendre égoïstement selon tes envies ! Putain mais est-ce que tu t'entends parler ou je dois enregistrer ta tirade pour que tu comprenne à quel point tes mots sont meurtrier ! À quel point ton language est féroce et empoisonné. Hurlé-je en pleurant un cocktails de larmes rageuses et désespérées

Je me tape la poitrine de pression terrible sur le cœur en le regardant comme si c'était l'être le plus sans cœur au monde parce que c'est ce qu'il est, le diable en personne ! Une créature inhumaine et antagonique.

_ si je ne suis rien pour toi, alors barre toi de ma vie et arrête de me torturer intérieurement ! Braillé-je anéanti en lui tapant frénétiquement le torse. Tu sais pas à quel point je t'aime mais tout ce que je récolte pour l'amour recrudescent que j'éprouve pour toi, c'est des mots tranchants de ta part ! Je t'ai jamais demandé de m'aimer, je veux juste que tu ne prenne pas mon cœur pour une poupée vaudou, en le térébrant par tes paroles affûtées qui me consume jusqu'au souterrain de mon être abîmé. Hurlé-je détruite par tout ce qu'il me fais éprouver

Je me recule en le regardant, attendant une réaction ou une réponse de sa part mais il se contente d'arborer un visage violenté par la haine, la mâchoire crispée et j'ancre mon regard de désespoir dans ses prunelles rembrunit. Voyante que l'impatience d'un réconfort me vienne pas, mes larmes redoublent et j'allais poser mes paumes de mains sur mon visage quand soudain il m'attrape brusquement en me collant avec brutalité contre son torse avant de passer férocement son bras autour de moi et son autre main se pose derrière ma tête. Mes larmes d'affliction trempent son débardeur, des spasmes me contrôle tandis que son corps entièrement contractés se presse davantage contre moi.

Un câlin sans tendresse, ses bras crispés et malgré cet échange de corps à corps brute et sec à la fois, je ne peux pas m'empêcher de baisser les armes et d'aimer cette étreinte. Les minutes s'écoule comme ma haine qui s'estompe face à la chaleur glacial de son corps contre le mien. Un silence bruyant s'empare de la casa et on reste debout. Lui me serrant comme si j'allais m'envoler et moi pleurant comme si j'avais des seaux à remplir.

_ j'ai croqué dans la pomme. Grommelle-t-il comme si c'était pour lui et ses oreilles seulement

Mon cœur crispé recommence à battre tandis que je pleure bruyamment contre son corps. Enfin, enfin j'ai le droit à ses bras. C'est tout ce dont je voulais, espérais, attendais fiévreusement.

Je ne lui demanderai pas d'où viens cette rage qui le ronge ni la douleur qu'il cache parce qu'il n'est tout simplement pas près à faire face à ses émotions. Ángel, je le connais, j'ai appris a le reconnaître aussi. Et il ne comprend rien à ce qu'il se passe en lui alors il se conduit avec frustration continuelle. Il me tue mais lui, il est déjà mort il y a longtemps.

Mes larmes cessent peu à peu mais les palpitations de souffrance de mon cœur, me tord le ventre. L'amour que je lui porte, me tue à petit feu.

Il se laisse tomber sur le canapé en m'entraînant avec lui avant de s'allonger en me posant sur son torse. Personne ne parle. Mais on pense assez fort pour que nos voix résonne dans l'esprit de l'autre.

Il souffre, je souffre. On souffre. Un amour toxique peut-être mais un amour intense.

_ m'aimer est la pire erreur que tu puisse faire Sofía. Commence-t-il sèchement. Et la meilleure chose qui puisse m'arriver. Avoue-t-il
froidement en resserrant ses bras autour de moi

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant