Chapitre 99

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Manifestement, les forestiers ont privilégié les pins noirs, les épicéas, les pins sylvestres, en mélange avec les feuillus pionniers tels les aulnes blancs et les bouleaux : ils s'adaptent peut-être mieux aux conditions extrêmes que les espèces locales de l'époque comme le chêne, le frêne ou l'érable.

À mesure qu'on s'engouffre dans la forêt en essayant de paraître normale, peu à peu les bois se montre en un peuplement de feuillus : pour les forestiers, il s'agis d'un boisement plus conforme aux conditions d'un possible champ de bataille qui peut éclater d'une seconde à l'autre.

Les hectares forestiers semblent interminables, exactement comme l'affres qui s'agrandit dans ma cage thoracique en faisant battre mon cœur comme les microsecondes qui défilent à une alludes si rapide que ça en est déconcertant.

Je la déteste la mort. J'ai peur qu'elle survienne sournoisement, sans prévenir. Si cela était possible, j'écarterais de moi-même, de façon générale, chaque pensée relative à une mort terrestre durant le temps de ma vie. Cependant, les avertissements selon lesquels, sur Terre, tout est éphémère ne frappent que trop crûment.

La main de Ángel serre férocement la mienne, il est au aguets, à l'affût de ce qui l'entoure tout en restant impassible. Son regard glacial zigzague dans le moindre recoin de cette forêt, les feuillages des arbres couvre nos tête et dissimule la lumière nous forçant à marcher sur un plateau plongé dans la pénombre, dans l'immobilité d'une immensité grise qu'on devine aussitôt encombrée de sorte de tumulus couverts de vert sûrement une pelouse où sont éparpillés des feuilles mortes, , l'atmosphère est palpable et pesante. J'ai l'impression d'être déjà dans un cercueil et qu'on jette la terre sur le bois alors que je suis encore vivante à l'intérieur de la boîte mortel.

_ Ángel ? Commencé-je doucement lorsque je remarque quelque hommes cacher derrières des arbres

Il fais une pression sur ma main pour m'inciter à la fermer mais je lui renvois sa pression pour lui montrer que j'ai quelques choses à dire. Alors il me lance un coup d'œil furtif pour m'autoriser à parler, malgré ses sourcils froncés d'agacement face à ma soudaine envie de prise de paroles, je prononce :

_ qui sont-ils ? Pourquoi ils nous attaquent et comment ils ont su qu'on serait là ? M'empressé-je de dire à voix basse

_ tu te rappelle de Donnola ? Commence-t-il froidement. Ce piège est une des répercussions de mes actes. Une sorte de vengeance par sa mafia.

Il ne dit plus rien. Visiblement, c'est tout ce dont je dois savoir. Malgré mes nombreuses questions sans réponses et la terreur qui me ronges les entrailles, je me tait et continue de marcher en me demandant pourquoi ils n'attaquent toujours pas. Je veux demander à Ángel mais il m'a très clairement fais comprendre de ne plus l'ouvrir.

La froideur émise par la pénombre de la forêt, me fais une pression psychologique presque insoutenable mais je me force à rester calme car la main de Ángel me rassure et contrebalance la fraîcheur forestière avec sa chaleur corporelle.

Soudain, l'éclat d'une balle résonne dans la forêt m'arrachant un sursaut et me remplissant de dopamine lorsqu'une succession de coup de feu annonce une nuisance sonore qui attaque épouvantablement mes tympans.

Ángel sort son arme et commence à trottiner en répondant au coup de feu. Je soulève ma robe maladroitement et récupère l'arme en enlevant la sécurité avec mes dents puis pointe mon arme comme une paranoïaque en cherchant une cible à viser, l'adrénaline torture mes entrailles et me tord le ventre lorsque Ángel accélère la cadence.

Notre course précipitée, agrandit la déprédation bruyante et criarde dans mon crâne, je repère un..deux..une putain de dizaine d'homme qui sort partiellement de leur cachette en tirant vers nous.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant