Chapitre 53

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Pedro


Dans ce monde de panique, un théâtre de feu est en proie, chaque instant, de provoquer un bouleversement incendiées qui mène l'âme en combustion.

Une énorme alarme noie mon esprit et là je sens que effectivement, c'est la merde !

De toute façon, la mort, pour nous, ne signifie rien à partir du moment où tu troque ta vie pour l'entrée sans sortie dans le Cartel. Tu vend ton âme au diable avec comme prix gagnant : la mort.

Mort et vie sont sur le même plan et les membres du Cartel ainsi que les habitants de la favélas, vivants ou morts, coexistent dans la même dimension. Certain, bien sûr, veulent rester en vie, mais mourir n'est pas pour nous plus terrible que d'autres dangers qui peuvent nous rendre fous de panique. A condition qu'elle soit réelle, la mort ne nous effraient pas.

Là je pense à Dieu, et je me dit c'est fou ce que je suis dans le péché. Certain comédien de la vie tente désespérément de se racheter, une conscience mais également de se blanchir la face, moi, j'suis déjà noir de souillure. Ángel nous condamne à l'abîme. Et on se condamne à Ángel.

Ángel a fais tellement de chose putain, putain c'est dingue comme il m'effraie des fois. La seule chose dans j'ai peur, la seule chose au monde, c'est bien lui. Il porte son enfer en lui.

Il avait cinq ans, cinq ans à peine lorsqu'il a tiré la première fois. Cinq ans à peine lors de son premier homicide. Bordel, vous savez c'est quoi cinq ans ? Cinq ans normalement t'es encore un curieux de la vie qui croit au père Noël, cinq ans t'es encore un rêveur naïf, cinq ans tu galère encore avec les mots mais non, lui il parlais avec les flingues, il agrandit l'enfer chaque jour.

Seulement cinq ans.

Il a grandit et sa haine aussi. On avais dix sept ans tout les deux lorsqu'on s'est rencontré. Au départ, c'était par hasard, dans une ruelle de la favélas, il me regardais fixement alors je l'ai regardé fixement et à cet instant, je savais pas que le diable tentait de prendre mon âme, puis soudain il a braqué une arme sur moi.

J'ai eu peur. Terriblement peur. La peur de mourir, la peur de l'impacts de la balle sur moi. Et vous savez ce que ce putain de sociopath m'a dit pour justifier son envie de me tuer ? "Ta tête me plaît pas".

Offensé, outré, offusqué, estomaqué, j'étais choqué. Tu peux pas tuer des gens juste parce que leur tête ne te plaît pas. Ángel oui, oui il peut le faire.

Heureusement il ne l'a pas fais. Jusqu'à aujourd'hui je ne sais pas pourquoi mais le fait qu'il n'est pas appuyé sur la détente, a fais que je lui ai prêté allégeance ce jour-là.

_ Pedro, les voitures sont là. M'annonce Aïm

Je me tourne vers lui puis repose mon regard sur l'aérodrome où nous venons d'atterrir. Six jet nous entourent.

Une cinquantaine, nous sommes une cinquantaine lorsque nous posant le pied sur le territoire italien, plus précisément Milan. C'est ici qu'aura lieu le désastre sanglant. On sait tous, qu'en posant le pied ici, on ne ressortir peut-être pas les pieds de là.

Mais on est préparé, psychologiquement et physiquement. Un cortège de dix voitures nous accueille. Préalablement envoyé par la 'Ndrangheta. On se répartis par cinq et je monte côté passagers tandis que Paulo démarre, moi j'appelle Ángel.

Qui normalement, est déjà au courant pour notre assaut suicidaire contre Donnola. C'est Giovanni qui m'a contacté, apparemment Ángel ne voulait pas qu'on se ramène mais j'ai fais des promesses d'allégeance à Ángel pour l'éternité d'une amitié sans éphéméralité de confiance, une subordination beaucoup plus puissante que l'espérance d'une fidélité.

C'est mon frère d'une autre mère. Bien que Ángel ne soit pas née d'une femme mais de la haine des hommes.

Au bout de la troisième sonnerie, j'entend sa voix sec au combiné.

_ Pedro.

_ on viens d'arriver sur Milan. Lui dis-je précipitamment avant qu'il n'enchaîne les menaces. Tu es où toi ?

_ on viens de quitter l'hôtel. Je dois régler une affaires au Piémont avant de venir à Milan.

_ très bien. On doit rejoindre Giovanni et sa mafia, on t'attend l'as bas. Dis-je en fixant la route. Sofía viens avec toi ?

Il reste silencieux un moment et je comprend instantanément qu'il la mettra en danger. Je sais pas si y'a du brouillard dans sa tête mais obsédé par elle, comme il l'est, si il lui arrive quelque chose le Ángel d'aujourd'hui, deviendra le Lucifer de demain.

_ ouais. Dit-il froidement

_ Ángel putain de merde ! Craché-je amèrement. T'es con ou quoi ? Tu veux l'emmener au front alors que même à l'arrière elle a du mal à gérer ?

_ je sais ce que je fais Pedro alors ménage ce qui sort de ta bouche, tu veux ? S'agace-t-il a son tour

Il raccroche immédiatement et je fixe le cellulaire en crispant la mâchoire.

_ putain !

Non il sait pas ce qu'il fait sinon il l'aurait pas fait. Je sais pas si c'est de l'amour qu'il éprouve pour Sofía mais la pureté et l'innocence de cette fille, est une obsession pour lui. Peut-être qu'elle le fascine parce que c'est son opposé. Elle est tout ce que lui n'est pas. Mais il continue à vouloir l'abîmer, par curiosité de savoir à quel point la pureté de Sofía peut tenir.

Vous savez combien d'homme il a buté simplement parce qu'ils ont prononcé le prénom de Sofía ? Vous savez combien de yeux ils a crevé juste parce qu'ils ont regardé Sofía avec trop d'insistance ?

Il est fou. Complètement taré mais il ne montrera jamais tout son côté damné à Sofía. Ça la fera fuir et ça le rendra dingue de perdre son jouet. Comme un gosse qui aseptise une figurine de super-héros.

Un putain de psychopathe ce type. Carrément des fois je suis mal à l'aise d'être à ses côtés cependant, malgré tout son être maudit et déclassé, il a bon fond...

Putain même moi j'y crois pas. Non, non, oubliez ma dernière phrase. Ángel est souillée d'avili jusqu'au tréfonds de son âme.

_ Quand arrivera Ángel ? Demande Paulo

_ sûrement en fin de semaine. Il a une chose à réglé au Piémont avant de nous rejoindre à Milan. Annoncé-je

Je me concentre sur la route et regarde par le rétroviseur le cortège de voiture qui nous suivent. Une semaine, on a encore une semaine avant de déclarer la guerre à Donnola. Une semaine pour respirer et profiter de ces sept jours qui seront peut-être nos derniers jours.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant