Chapitre 113

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Ángel

Il n'est rien de plus lourd que la compassion. Même ma propre douleur n'est pas aussi lourde que la douleur coressentie avec elle. Pour moi, elle se comprime. Pour moi, elle s'abime. Pour moi, elle tremble d'agonie. Pour moi, elle boit le calice de mon malheur. Ses larmes, qui couvre ses joues rebondies et rougies, sont pour moi. Et ça m'ahane de la voir aussi brisée à cause de moi.

C'est inexplicable ce que je ressens. Et je m'haïs de ressentir ça. Mais je contrôle pas, devant elle je contrôle rien. Quand son miel se perd dans les miel, quand sa ruche mielleuse m'ensorcelle, je contrôle rien.

Son front est collé au mien, tandis que ses perles salées s'égouttent sur mon nez. Son miel brille, embué de chagrin peinant multiplié par l'imagination prolongée dans des centaines d'échos.

Et je ferme les yeux, pour la première fois de m'éclipse de son regard. Mes pensées divague vers mon passé inoubliable, je crois parfois avoir tout oublié, que la rouille et la poussière des ans ont désormais complètement détruit ce que j'avais un jour confié à leur voracité. Mais il suffit d'un son, d'une odeur, d'un contact furtif et inopiné pour que soudain, les alluvions du temps tombent sur moi sans compassion et que la mémoire s'illumine avec la brillance et la fureur de l'éclair. Mon ventre se tord, parler à haute voix de mon passé, me brise. Mais si je me montre vulnérable face à elle, ça ne fera qu'accroître sa peine qui la dévore actuellement.

Mes mains quitte son ventre, lorsque j'ouvre les yeux, et j'apporte mes pouces à ses joues pour essuyer sa peine qui me consume autant qu'elle.

_ pleure pas pour moi cariño. Sifflé-je plus sèchement que je ne l'aurais voulu. Je mérite pas tes larmes.

Elle plaque subitement ses lèvres sur les miennes. Un moment de dépourvût me prend puis j'agrippe sa nuque mais avant même que la soif de sa langue ne me prenne au tripes, elle s'écarte de moi, m'arrachant un grognement insatisfait. Mes yeux la fusille de frustration mais elle ne le remarque pas. Et ma fierté, m'empêche de capturer ses lèvres. Alors, j'ancre mon acier dans son miel pétillant de tristesse accumulé et comprend que c'est pas le moment de s'exciter d'exaltation.

_ j'ai envie de toi. Prononce-t-elle faiblement contre mes lèvres

Mes sourcils se plissent hardiment. Elle n'a pas envie de moi. Non. Elle veut se servir de moi comme branlette émotionnelle. Elle veut ressentir quelque chose qui diffère de son accablement. Cette pensée, me ronge de colère mais je me fais violence pour pas déverser mes nerfs sur elle.

Voyant aucune réaction concrète, en approbation de sa demande, de ma part, elle rougie embarrassée que je la refuse. Gênée, d'avoir prononcé ses mots et que je me montre aussi froid. Son regard me fuis mal à l'aise par la situation et elle se redresse sur ses genoux pour s'écarter de moi, honteuse mais j'agrippe ses hanches et la replace sur moi en pressant son bassin contre mon érection. Elle me fais de l'effet, putain rien que son regard mielleux, suffit pour réveiller ma verge. Alors qu'elle me dise ouvertement qu'elle a envie de moi, ça m'embrase intérieurement. Même si, ce n'est que pour oublier sa mélancolie affligeante. Et son regard timide, honteux, bordel je me sens dingue, fou d'elle et de son innocence maladroite. Mais je suis pas sa branlette émotionnelle.

_ excuse moi. Dit-elle faiblement. Je n'aurais pas dû, je ne sais pas ce qui m'as pris.

Et son innocence me fais sourire, je me ferai un plaisir de la décrire. Je me rend compte, que c'est indéniable. Cette fille, j'en suis fou. Ce n'est pas une obsession, c'est un paroxysme de hantise. Pour l'éternité, jusqu'en enfer, je la veux avec moi. Et je la garderai avec moi. Cariño est à moi. Elle sourit, en ce voyant sourire. Et son sourire, son sourire putain, son sourire me fais sourire et nous voilà comme deux cons, à se sourire.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant