Chapitre 114

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Sofía


L'une après l'autre, je parcours toute les pièces de l'appartement, en ouvrant les portes, regarde et passe. Dans trois pièces consécutives, des livres. Mais enfermés derrière du grillages ou pire, du verre, comme des prisonniers. Mon regard balaye la pièce plongée dans une noirceur ténébreuse avant que je ne referme la porte en constatant que c'est la dernière du couloir.

Ma main est encore posé sur la poignée, tandis que mes oreilles se tendent pour écouter les inaudibles voix provenant du salon, mes pensées sont si confuses que je n'en ai aucune de distincte et je me retrouve dans une sorte de curiosité insupportable, qui me rend perplexe et que je n'avais jamais sentie. Nous sommes arrivés dans cette appartement, il y a une trentaine de minutes seulement et Ángel ne voulait pas que je reste au salon pour écouter la conversation avec le roux et un homme plus âgé, et même si je reste dans le couloir, pour écouter ne serait-ce qu'une infime partie de leur discussion, l'abîme d'incompréhension demeure absolument insondable.

Un soupire m'échappe lorsque je m'adosse à la porte derrière moi, je suis beaucoup plus sensible au temps intime, celui qui au contraire ne fuit pas, mais stagne : le temps de la solitude, de l'ennui, de l'attente. Ce temps qui pèse autant sur le moment actuel, ce temps sans repères, qu'il faut parcourir de minute en minute. Un énième soupire se faufile entre mes lèvres. Je ne comprend pas, pourquoi est-ce que je ne peux rester avec eux, au salon. L'histoire, je la connais. Triple alliance, bla-bla-bla, fuite, bla-bla-bla, vengeance et bla-bla-bla.

J'ai vécu, la première phase de cette histoire. Donc rationnellement, je peux participer à la discussion, donner mon avis et débattre avec eux.

D'ailleurs, c'est ce que je vais faire. M'imposer dans la conversation.

Je reprend le couloir, puis rapidement j'arrive en vu du petit salon. La porte est entrebâillée, la forte odeur de cigarette viens tourmenter mes narines que je retrousse en fixant le salon, à travers la porte en bois brun, entrouverte.

_ j'imagine, qu'ils sont déjà au courant. C'est même certain, ils ne sont pas la triple alliance pour rien. Dit le Roux. Même si, le cubain s'est tiré lui-même une balle dans la tête, son sang coule sur tes mains, au yeux de la triple alliance.

Ángel reste silencieux, assis sur un fauteuil vintage de couleur marron , les jambes croisés sur une petite table en bois ciré supportant deux bouteilles d'alcool et des verres assortis.

_ j'ai appris que José a engagé quelqu'un spécialement pour toi. Ajoute le vieux en tirant sur sa pipe. La triple alliance veut, par tout les moyens, récupérer l'énorme somme d'argent qu'il te reste. Ils ont chargé, « perceurs de crâne» pour te traquer, autrement dit, Rogan.

_ ils ne sont pas de tailles à affronter la rouerie infernal de feu : ÁNGEL ou plus communément appelé El Diablo. Sourit le roux en ouvrant ses bras théâtralement pour faire l'éloge de Ángel

Un blanc, ou plutôt, un malaise s'installe avant que le vieux ne reprenne, en haussant les sourcils exaspéré :

_ j'ai beaucoup poussé les investigation au Mexique, avec un résultat hélas négatifs. Le cartel de José, n'accepte personne et encore moins les étrangers. Pire que les italiens. Soupire-t-il excédé. La triple alliance réorganise entièrement leurs assemblée respective. Au cas où, tu décidera de faire rentrer une taupe chez eux, ils sont prévenant.

_ Autre chose ? Dit froidement Ángel en s'allumant une cigarette.

_ Un homme est chargée de te retrouver. Ajoute le vieux.

_ tu l'as déjà dit, mon vieux, tu perd la mémoire ? C'est l'âge, c'est ça ? Putain, l'alzheimer t'attaque déjà. S'écrit le roux presque paniqué

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant