Chapitre 45

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Un énorme bol d'air frais remplis mes poumons. Pas n'importe quel air, l'air d'Italie. Je pose mon premier pied sur le territoire européen. Mes yeux s'attarde sur chaque détail qui peut satisfaire ma curiosité pour ce pays mais malheureusement, la seule chose que je vois c'est une piste d'atterrissage déserte avec seulement une voiture noir garé devant.

_ avance merde ! S'écrit une voix cristalline derrière moi

Je me décale sur le côté et le reste des passagers descendent les dernières  marches en file indiennes. J'étais tellement absorbé par l'idée d'être en Italie que j'avais pas remarqué que je bloqué le passage.

Le chefe ou plutôt le connard, passe devant nous et s'oriente vers la voiture noir en tenant son sac à la main. Mon regard se lève vers le ciel nocturne, il doit être cinq heure du matin,  puis je rejoins les autres. Je fronce les sourcils quand je vois la fille monter devant. Ángel monte côté conducteur en me regardant d'un coup d'œil furtif que je rend en l'ignorant grossièrement.

J'ouvre la portière pour monter sur la banquette arrière.

_  Amaya passe derrière, Sofía devant. Ordonne froidement Ángel

À l'entente de cette phrase exquise, je jubile intérieurement. Mon ventre se tord de satisfaction et un rictus se forme au coin de mes lèvres quand je croise le regard de mademoiselle Amaya. Je garde mon sang-froid et fais comme si de rien était, la tête haute je referme la portière et contourne la voiture en marchant comme si j'étais la reine d'Angleterre. J'abuse de l'exagération mais je dois lui rendre la monnaie de sa pièce. Lui montrer que moi aussi je peux me montrer être une femme dangereuse. Que ses clin d'œil de pétasse ne font aucun effet ou plutôt si. Ça me frustre et je veux la frustrer moi aussi. Je ne sais pas si je m'y prend correctement, peut-être pas mais je dois me faire une place ici.

J'ouvre la portière côté passagers en suivant du regard Amaya qui contourne à son tour la voiture pour monter sur la banquette arrière. Je souris pour la narguer.

_ Bon miss monde tu monte ou je démarre sans toi. Dis sèchement Ángel

Maintenant c'est au tour de Amaya de sourire en penchant prétentieusement sa tête sur le côté avant de monter dans le véhicule. Agacé par ce connard, je monte crispé et ferme la portière en posant mon sac sur mes cuisses.

Il pose son sac au-dessus du mien puis démarre. Encore en colère contre lui, je prend son sac et le pose sur les cuisses de sa pute personnel. Manifestement, il préfère elle a moi donc ça sera à elle de garder son vieux sac et s'il est pas content qu'il saute d'un pont.

Pas que je sois frustré de jalousie. Absolument pas. C'est juste une question de principe mais ça monsieur ne connaît pas. Il me fais venir pour ensuite faire comme si j'étais pas venu.

Vous savez c'est quoi de se sentir inutile, de trop, invisible ? C'est ce mélange opiniâtre que j'ai ressenti durant les sept heures où il passait devant moi sans me regarder et sans me parler.

Il se tourne vers moi, les mains serrant hostilement le volant, ses phalanges se blanchissent. Ses sourcils sont froncés et sa mâchoire est contractées. Mais bon, ça ne change pas réellement de d'habitude. À force d'être habitué, je ne peux plus être impressionné.

_ Sofía. Siffle-t-il cyniquement entre ses dents grinçantes comme s'il me donnait une chance de me rattraper

_ ah tu te rappelles de mon prénom ? Surprenant. Dis-je froidement et sarcastiquement

Il s'arrête brusquement et je manque de passer à travers le pare-brise, mes mains se pose sur le tableau de bord pour m'empêcher de me cogner à la vitre. Putain mais il est timbré, j'étais même pas attaché !

J'ai même pas le temp de m'en remettre et de lui hurler dessus, que ma portière s'ouvre violemment. Il m'attrape par le bras et me tire en dehors de la voiture avant de me plaquer sauvagement à la portière arrière. Une arme se plaque sur ma tempe à une vitesse folle.

_ s'il te plaît. Bafouillé-je le souffle coupé alors qu'il ouvre la portière derrière moi, son arme toujours sur ma tête, avant de me faire pivoter pour me mettre face à l'intérieur du véhicule.

_ monte. M'ordonne-t-il sèchement.

Les yeux écarquillés, j'analyse précipitamment la banquette arrière, avant de reporter mon regard inquiet sur Ángel en sentant des frissons incontrôlables me monter le long de l'échine.

_ mais...mais y'a pas de..place. Ils sont déjà trois-

_ tu veux pas poser ton cul là ? me coupe-t-il. Bem.

Il referme la portière d'un coup sec et me tire vers le coffre. Il l'ouvre.

_ mets-toi là-dedans..

_ quoi ? Je...n..non! Bafouillé-je d'une voix étranglée.

Il est pas sérieux quand même...Mais lorsque que je vois que son visage est déformé par la rage, je comprends qu'il est plus que sérieux et qu'il se contrôle encore pour ne pas me mettre une balle dans la tête. Mais je ne vais quand même pas monter dans le coffre...dans le coffre!?

_ tu préfère que je t'attaches sur le toit?

_ Non! m'écrie-je en le suppliant du regard de ne pas me faire ça.

_ Tu me dis non? Je suis ton pote moi? Regarde-moi dans les yeux quand j'te parle! Me siffle-t-il sèchement en remontant méchamment mon menton avec son doigts.

Je secoue vivement la tête.

_ je suis qui moi?

J'ouvre la bouche, mais aucun son ne parvient à sortir. Mon corps tremble violemment, et pas seulement a cause du froid hivernal. Je suis terrifiée, il me terrifie! Son envie de me jeter dans le coffre me terrifie! On dirait une tempête incontrôlable, il s'est emballé dans une tornade de rage qui me cloue sur place au silence.

Ses yeux, l'éclat de son acier est tellement sombre de colère que son gris autrefois clair, n'est plus qu'un voile noir. La haine s'immisce en lui en un éclair, ses effets sur son visage violenté par le poison qu'elle répand dans ses artères me font regretter toute l'audace que j'ai eu jusqu'à là.

_ Parle, la putain de ta race.

_ le...le Chefe. Balbutie-je entre deux hoquets d'effroi qui me secoue violemment la poitrine.

Il allait parler mais je le coupe avec détresse:

_ Je suis désolée d'avoir jeté ton sac comme ça. J'ai pas fait exprès...mais me fait pas monter dans le coffre.

_ tu te fous de moi?

Je secoue timidement la tête en retenant mes larmes du mieux que je le peux.

_ Il...Il m'a échappé des mains. Je te jure que c'est vrai.

Sa mâchoire se contracte férocement. Les sourcils toujours aussi froncés, il recule d'un pas et ferme le coffre derrière moi, me faisant sursauter.

_ c'est la dernière fois. Me siffle-t-il a l'oreille en reprenant ma nuque dans sa main.

Il me tire comme si je n'étais qu'un déchet et contourne la voiture, alors que je pensais qu'il allait monter côté conducteur. Il ouvre la portière arrière et récupère son sac avant de faire claquer la portière. La seconde d'après, c'est la portière côté passager qu'il ouvre, et il me pousse brutalement à l'intérieur en jetant son sac sur le tableau de bord. Quelques secondes plus tard, le voilà derrière le volant, à démarrer en trombe. Dans un silence plus que pesant.

Je mets ma ceinture en voyant la vitesse à laquelle on roule, puis son sac, je le prends timidement et le pose sur mes cuisses. Je reste immobile un moment pour voir comment il va réagir, mais il fait comme si de rien n'était et continue de fixer la route, les sourcils froncés et la mâchoire crispée.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant