Chapitre 24

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Avec le dos de ma main, je repousse maladroitement une mèche de mes cheveux tombée contre ma joue, avant de verser la petite quantité de cocaïne sur la balance. Il fait affreusement chaud dans cette pièce sans ventilation, ma peau est poisseuse et ma gorgée toujours aussi nouée. J'ai passé toute l'après-midi à remplir des sachets de drogue, en sentant mon estomac tourner et tourner, et se contracter comme s'il était au fond d'une machine à laver.

Je n'ai de cesse de me répéter que c'est pas moi ça. Que ma place n'est pas là, ce n'est pas comme ça que j'occupe mon temps normalement, moi je suis faite pour sillonner la librairie de Janet, lire des livres dans le jardin pendant que l'arrosoir automatique me rafraîchie, faire des pique-niques avec mon père, me balader en ville, et toutes ces choses ordinaires que font la plus part des filles de mon âge, mais pas pour confectionner des petits paquets de drogue pour le compte d'un cartel...Que s'est-il passé ? Comment ai-je pu en arriver là? Je ne comprends pas de quel manière j'ai pu me retrouver à faire de la drogue.

_ Ángel...?

_ t'as fini les cinq cent pochons ?

_ euh, non, mais-

_ alors ta gueule. Siffle-t-il en continuant de se balancer, totalement concentré dans le nettoyage de son arme

L'espace de quelques secondes, je reste paralysée avec mon sachet entre les doigts et la bouche entrouverte, le temps d'assimiler pleinement la brutalité de sa réponse. Et face à sa grossièreté, je ne peux réfréner cette bouffée de chaleur déplaisante qui me remonte dans le dos et voile mes joues d'encore plus de rouges.

La première pensée qui me vient quand je relâche lentement mon souffle par le nez, et ferme timidement le sachet que je tiens entre mes mains, c'est que je n'aurais pas dû parler. Je n'avais rien d'important à dire, je voulais juste savoir s'il était possible d'installer un ventilateur dans la pièce, mais vu l'état miteux des lieux, je ne pense pas qu'ils aient de quoi se ventiler ici.

Je reprends le remplissage, tendant la main vers le gros sac de drogue pour en prélever une petite quantité, sauf qu'en apportant ensuite ma main vers la balance, j'entends un glissement, qui ne plaît pas du tout.

Mon regard effaré se repose immédiatement sur le sac de cocaïne, et mon cœur rate un battement quand je le vois coulisser sur le bord de la table avant d'atterrir la seconde d'après par terre. Mon Dieu!

Une onde de choc m'assaille instantanément, faisant tremblent l'entièreté de mon corps, alors que je tourne mes yeux écarquillés sur Ángel, Il s'est arrêté net de se balancer et lève ses yeux vers la place dorénavant vide sur la table.

_ c'est pas moi ! M'affolé-je paniquée

Sans le quitter du regard, je ramène à la hâte mes mains contre ma poitrine affolée. C'est imperceptible, je ne l'aurais sans doute pas remarqué si mes yeux n'étaient pas aussi focalisés sur sa réaction, mais je vois sa mâchoire tiquer. Et à cette vue, mon estomac me donne l'impression de tomber à des milliers de pieds sous terre. Il va me tuer, c'est sûre, il va me tuer!

Il baisse soudainement, et calmement ses jambes du bureau. Je suis du regard chacun de ses mouvement, avec le cœur au bord des lèvres. Il se lève de sa chaise en posant son arme et le chiffon sur la table. Puis il prend une longue taffe de sa cigarette en contournant cette dernière pour rejoindre l'endroit exact où la drogue a atterri. Il reste silencieux pendant un moment, se contentant de voir sa cocaïne décorer le par terre en ciment.

_ Sofia, dit-il glacialement après avoir retiré sa cigarette de sa bouche, en constatant les dégâts.

_ C'est toi, avec tes jambes. Tu te balançais et sans faire exprès tu l'as fais tomber. Mentis-je dans l'espoir de me sauver

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant