Ángel
Exhiber la mort. Orgueilleusement, ma lame découpe la chair de la jugulaire, la tête pivote dans tout les côtés à mesure que le métal déchire la carotide, le sang jaillit grossièrement et recouvre mon corps en même temp que celui de ce filho de puta. Mes mouvement sont agressif, j'égorge cette homme en fixant avec indifférence totale, la séparation de la tête et du corps.
La tête tombe finalement, elle roule sur quelque centimètre tandis que je relâche le col de cette homme. Le reste du corps s'écrase négligemment au sol en baignant dans une large flaque de sang qui s'étale sur plus d'un mètre.
_ les mexicains vont faire un versement hebdomadaire de l'extorsion. Annonce machinalement Ramos
Je balance silencieusement mon canif sur mon bureau et attrape par la même occasion mon paquet de cigarettes avant d'en coincer une entre mes lèvres.
_ jeudi dernier délais. Sifflé-je sèchement entre mes lèvres pincées autour de la cigarette dont je crame l'extrémité avec un briquet
_ Bien. Dit-il en opinant de la tête. Chefe ?
Un nuage grisâtre prend forme devant mes yeux et je m'attarde dessus un moment sans vraiment vouloir entendre ce que Ramos veut me dire.
_ On a reçu la cocaïne réduite en poudre, elle provient directement du Laboratoire Clandestin. Une cinquantaine de kilos viens d'arriver ce matin, je me suis permis de directement la mettre au enchimento. Termine-t-il impassible
Ne voyant aucune réponse de ma part, ne serait-ce qu'un mutisme, il s'oriente vers la sortie et je m'adosse lourdement à mon bureau sans quitter le vide du regard, le vide ou peut-être le sang qui macule le sol d'incarnat.
C'est illusoire de dire que je vais "replonger" dans la souffrance de l'absence. Parce qu'elle est toujours là, parce qu'elle ne lâche jamais. On n'y replonge pas ; on apprend à y nager.
Nager jusqu'à peut-être me noyer d'amertume, cependant, par un paradoxe déconcertant, je me sens comme un seau troué.
Ce sentiment est un acide. Il ronge tout ce qu'il touche. Il s'attaque à la surface des choses en y laissant une marque indélébile. Il detruit l'âme niveau par niveau. Et creuse toujours plus profond.
Sans compter la douleur physique, semblable au tranchant écartèlement de mon organe vitale. Je me sent comme un champ de ruines. Sans oublier mon corps qui vit une souffrance propre. Ce corps que, justement, plus personne ne regarde, que plus personne ne désire aussi maladivement qu'elle. C'est une terrible blessure narcissique, autant de piqûres vénéneuses qui ne cessent d'agacer ma blessure non-cicatrisable
Pourtant, ma douleur est muette. Des choses coercitives se murmure dans l'ombre de ma géhenne. Le supplice me bâillonne le cœur mais je reste impénétrable. Mes yeux resteront sec mais mon âme est larmoyante d'une éloquence despotique.
Anéanti comme un lépreux phtisique, pestiféré. Incurable. Pour camoufler mes exhalaisons de souffrance. Je camoufle ce regret qui me consume atrocement. Simple mesure de prophylaxie, ne supportant pas de la voir aussi éteinte.
J'aspire une nouvelle taffe mais je ressent pas le goût amer qui brûle ma gorge, mes yeux rentre inconsciemment en contact avec ma cigarette et vois qu'il ne reste plus que le filtre, que je fume vainement depuis je ne sais combien de minutes.
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PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]
ActionSuite au décès précoce de son père, Sofía s'envole pour le Brésil rejoindre son oncle qu'elle n'a jamais vu avant. Et alors qu'elle pensait s'installer à Rio de Janeiro dont le paysage est festif, la réalité est tout autre lorsqu'elle apprend que so...