Chapitre 110

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Sofía

Certaines décisions sont dures à prendre et font très mal elles sont encore plus difficile à assumer mais parfois nécessaires. Car à certaines heures de la vie, la persécution de l'adversité est si grande que l'on ne peut plus en ressentir les coups. On vit, ou mieux on se laisse vivre comme si la vie s'était retirée de nous et qu'un souffle de mort continuait de nous animer.

Plus le taxi s'engage dans la route et plus mon organe vitale pompe. Il pompe d'incertitude. Le flottement de mon cœur, est traduit par l'hésitation. Je veux partir. C'est indéniable. Mais je veux fuir ses épîtres tranchants et destructeurs. Je ne veux pas le caleter lui. Et ça m'embrase entièrement, car la révélation de son empiètements sur moi est calcinante. Le mainmise qui me contrôle me rend dingue. Tellement folle que mes pensées s'heurtent entre elles et mon regard quitte l'opacité nuitée du dôme pour se poser sur mes cuisses dénudés. Ma jambes droite bouge frénétiquement, car j'hésite. Et je ne veux pas hésiter. Je ne veux pas qu'il me contrôle. Et je veux arriver rapidement à l'aéroport car une fois à Rio, il n'y aura plus de retour en arrière et je reprendrai, petit à petit, maîtrise de moi-même. Loin de lui. Près de mon oncle, qui est ma seule famille et qu'actuellement je conçois au combien, je l'ai délaissé. Et je culpabilise, et je m'en veux. Et je veux le voir. Et je veux aller bosser au marché avec lui. Quitter le monde du crime, pour rétablir une routine saine.

Ces derniers temps, je n'ai pas assez honoré sa présence auprès de moi. Alors qu'il le mérite pleinement et rien n'est assez fort pour le remercier d'avoir comblé le manque de mes parents décédés précocement. Il s'est comporté avec moi avec perfection familiale, m'a ouvert ses bras alors que rien ne l'obligeait à le faire, ne serait-ce que le lien de sang qui nous unis.

Et j'ai hâte. Hâte de le revoir. Et je me déteste.
Cruellement. Putain, quel ingrate je suis, je ne le mérite pas. Je me remémore les jours où je suivais Ángel, sans prévenir mon oncle qui crever d'inquiétude. Mais aujourd'hui, je rentre à Rio et je ferai en sorte qu'il soit heureux.

D'un coup, un freinage subite me fais valser en avant et mon front cogne violemment contre l'appui-tête du siège avant, mon dos claque contre la banquette aussitôt et l'affolement crédule grésille en moi. C'est quoi ça putain ? pourquoi ce freinage aussi brusque ?

Chamboulée, je me tourne vers le chauffeur et mes yeux s'écarquillent quand je vois Caleb accroupis sur le capot entrain de lécher grossièrement le canon de son flingue en souriant sadiquement.

J'y crois pas..

Putain c'est pas possible ? Comment ont-ils fait pour me retrouver ?! Je croise son acier rembrunit et immédiatement je verrouille ma portière avant de sauter sur l'autre portière pour appuyer sur la tirette. Les battements de mon cœur s'accélère de panique tandis que je relève la tête vers Ángel qui arrive devant ma portière et tente d'ouvrir cette dernière en tirant à plusieurs reprise sur la poignée extérieur de la portière.

Ses sourcils blond foncés sont atrocement plissés et il me sonde à travers la vitre, en ancrant ses prunelles grises et pourtant si funèbre, dans mes yeux.

Le chauffeur s'écrit en italiens, effrayé par Caleb tandis que Ángel dégaine une arme sans me quitter du regard, il l'a charge nerveusement sans me quitter du regard puis contourne la voiture et ma poitrine se crispe lorsque je comprend ce qu'il compte faire.

Mes entrailles se compressent d'angoisse et je déglutis difficilement en espérant me tromper. Mais non. Il arrive devant la portière du chauffeur alors instinctivement je sort de la voiture et accours vers lui précipitamment.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant