Chapitre 42

12.6K 562 242
                                    


Qu'y a-t-il de plus haïssable qu'un homme qui a oublié qu'il est homme, qui affirme sa propre nature sombre, qui écoute son ange de gauche, qui ne voit rien qu'avec horreur et avec une folie meurtrière farouche, qui tourne tout en poison, et qui renonce à toute société ?

Il est detestable. Je le déteste. Oui. Pourquoi je l'aimerai ? Il ne me procure rien que du désarroi. Je le hais. Je ne peux que le haïr pour qui il est. Peut-être que je suis trop susceptible pour ce monde de crime mais quand on conserve longtemps dans son âme l'image d'une offense reçue, on finit par haïr véritablement.

Mon doigt s'immobilise au-dessus de la poudre blanche qui recouvre la balance et je lève les yeux vers lui. Debout au milieu de la pièce entrain de discuter au téléphone, en portugais.

Mon regard s'attarde sur chaque détail de son corps, ses bouclette blonde dont l'une tombe éternellement sur son front, sa peau hâlé parsemé de quelques légère cicatrice voyante quand on se concentre bien sur lui, sa carrure olympienne, il n'est pas costaud mais il reste très massif. Toujours vêtu d'un débardeur unicolore, souvent blanc d'autre fois noir parfois gris. Puis un short large qui descend jusqu'au genoux. Ses mains intimidante, son visage toujours fermé, neutre et son putain de charismatique.

Qui aimerai un homme comme lui ?

Seulement l'humain amoureux des physiques car peut-être qu'il est le descendant d'Apollon mais il n'a aucune beauté intérieur.

Il raccroche nerveusement et j'avais même pas remarqué qu'il parlais rageusement au téléphone. Il balance le cellulaire sur la table et s'oriente vers l'armoire au coin de deux murs, il ouvre cette dernière et une panoplie impressionnante d'arme sont entassés à l'intérieur comme une sorte de collection d'armureries.

_ tu fais quoi ? Questionné-je quand je le vois prendre un sac gris foncé et balancer plusieurs armes à l'intérieur

_ rentre chez toi et prépare un sac, je passe te prendre dans vingt minutes. Ordonne-t-il sèchement

Je me lève confuse et paniqué, ma chaise bascule au sol dans un fracas infernal mais je m'en préoccupe pas. Préparer un sac ? Pourquoi faire ? Il veut m'emmener où ? Pourquoi je dois y aller avec lui ?

_ pourquoi faire ?

Il se tourne vers son bureau pressé et récupère son portable, il pianote dessus je ne sais quoi, en m'ignorant.

_ Ángel qu'est-ce qui se passe ? Paniqué-je en allant vers lui pour qu'il me calcule

Il range le portable dans sa poche et ajoute un chiffon dans son sac avant de le tenir dans sa main et d'attraper ma nuque de main libre. Il fais une violente pression dessus et nous fais sortir. On descend les escaliers sans un mot et les hommes d'Ángel font régner un silence perturbant en nous fixant.

Le chefe les ignore et une fois dehors, une voiture est stationnée devant le quartier général, le moteur en marche. Pedro descend du côté conducteur et s'approche de Ángel, d'un air grave.

_ t'es sûr que tu veux t'y rendre seul ? Prend au moins quelques hommes avec toi. Dit Pedro

_ me brûle pas les couilles putain. S'énerve le chefe

Il jette le sac côté passagers et se tourne vers moi.

_ sois prête dans vingt minutes.

Il me regarde un moment dans les yeux et je ne vois rien dans son regard à part de la colère. Pourquoi il est énervé ? Qu'est-ce qui se passe ? Il finit par me lâcher et contourne la voiture pour monter côté conducteur et en moins d'une minute, il avait déjà démarrer.

_ il t'emmène avec lui ? S'étonne Pedro

_ apparemment..soufflé-je perdu. Qu'est-ce qui se passe ?

_ pose pas de question et dépêche toi d'aller te préparer.

_ dis moi au moins où est-ce qu'on va et pourquoi !

Il passe une main dans ses cheveux en se pinçant les lèvres hésitant puis ancre ses yeux dans les miens.

_ vous allez en Italie pour une affaire importante. Maintenant bouge toi, le jet part dans moins de deux heures.

Il me pousse pour m'inciter à me dépêcher et je rentre dans ma casa en arrivant pas à réfléchir correctement. Qu'est-ce que je vais dire à mon oncle ? Combien de temp on va rester en Italie ? Est-ce qu'on va mourir l'as bas ? Quel sorte d'affaires ?

J'arrive dans ma casa et entre directement dans ma chambre, sans poser le pour et le contre, j'attrape mon sac en toile et enfourche des sous-vêtements et quelques vêtement. Est-ce que je devrai m'opposer à sa décision ? Peut-être pas. Il a l'air déjà à bout de nerf, vaut mieux pas le contredire cette fois.

Je passe dans la salle de bain et attrape ma brosse à dent et du dentifrice puis un savon solide encore emballé que je jette dans mon sac.

Dix minutes plus tard, j'étais sur le perron de la porte à l'attendre curieusement impatiente. L'Italie, j'ai envie d'y aller oui. Avec lui, non. Pour ses trafics, non. Mais de toute manière j'ai pas le choix alors même si ça fais mal de l'avouer, je veux l'accompagner. Je ne sais pas vraiment pourquoi il veut que je vienne, je lui demanderai quand il viend..-

Eh bien il est là. Son 4x4 noir arrive dans mon champ de vision sous les regards curieux des habitants. Je monte côté passagers instinctivement et il démarre avant même que je ferme la portière.

_ calme toi bon sang, je suis même pas attaché ! M'écris-je devant sa précipitation

Je pose mon sac à mes pieds et met ma ceinture sous son silence. C'est une fois sortit de la favélas et sur la une route sinueuse que je me permet de parler pour éclaircir cette histoires.

_ pourquoi on va en Italie ?

Il se tourne vers moi en fronçant les sourcils et finis par repose les yeux sur la routes.

_ tu verras.

_ c'est quel genre d'affaires ?

Il se tourne une nouvelle fois vers moi, sûrement se demand-il comment je suis au courant de ses informations.

_ tu verras.

_ pourquoi tu veux que je vienne ? Et je fais comment pour mon oncle ? Est-ce que ce voyage est dangereux ? Ça prendra combien de temp ?

Il crispe la mâchoire devant toute mes questions. Il peut se montrer agacé, je m'en fou. Je fais partit du voyage donc j'ai le droit d'avoir des réponses à mes questions.

_ tu peux pas redevenir silencieuse comme le premier jour ? Je préférai quand mon mon regard suffisait pour te faire pleurer. Grommelle-t-il irrité

_ Non. Répondis-je sèchement. Si t'es pas content, t'as qu'à t'arrêter et me laisser rentre chez..-

J'ai pas finis ma phrase qu'il se stoppe brusquement au milieu de la route, mon corps se bascule en avant sous l'arrêt soudain et je me tourne vers lui haletante de peur.

_ T'es complètement malade !? J'ai faillis sortir par le pare-brise ! M'écris-je choqué

_ c'est ce que tu voulais. Alors soit du descend maintenant soit tu ferme ta gueule et tu l'ouvre plus jusqu'à que je le décide.

Je regarde autour de moi les yeux écarquillés face à son chantage et remarque qu'on est au milieu de nul part, dans une route éloigné de la favélas et sans aucun panneau qui indiquerait un quelconque chemin. Frustrée, je m'enfonce dans mon siège et croise mes bras sur mon torse en fronçant les sourcils.

_ bien. Dit-il froidement en redémarrant

Un sacré connard quand même. Il achète mon mutisme aussi opiniâtrement. Ouais j'aurais pu sortir et marcher en faisant de l'auto-stop ou simplement suivre le chemin inverse mais..mais j'ai envie d'aller en Italie.

Découvrir un autre pays, c'est peut-être la seul occasion pour moi d'aller en Italie et dieu seul sait à quel point j'ai terriblement envie d'aller l'as bas. Alors je la ferme comme il me l'a demandé et m'étouffe dans ma frustration de devoir me taire alors que j'ai tellement de questions en tête.

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant