Chapitre 32

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J'ai toujours su que j'allais mourir un de c'est jour, dans cet favélas la mort te colle à l'os et te nargue, elle sait qu'on la craint, elle sait qu'elle a une grande influence sur le mental des habitants. J'attends ce moment depuis trop longtemps. Je l'ai planifié et exécuté mille fois dans mes pensées. C'est maintenant là et maintenant que je sens que c'est finis. La douleur est insupportable, mes larmes et mon sang s'écoule de mon corps à même quantité. La force d'hurler n'est plus d'actualité, je gémis pourtant, aussi fort que je le peux. Espérant que quelqu'un passe pas loin de ce bureau, espérant que quelqu'un entende ma souffrance.

Il m'a buté intérieurement depuis longtemps, mais visiblement, ça ne lui suffit pas. Il m'a frappé violemment puis m'a tiré dessus et m'a laissé pour morte.

Gisant dans mon propre sang dans son bureau, dans ma propre souffrance, dans mon propre désespoir. Je lui pardonnerai jamais, j'arrive à un stade où la haine a remplacé la peur.

Je me tient la cuisse ensanglantée et perforé d'une balle. Je ne peux plus utilisé ma jambe, elle est éteinte et douloureuse. Ça tiraille jusqu'à l'os ou plutôt jusqu'à l'âme.

Pourtant dans les films, les gens réussissent à faire tellement de chose, même avec une balle logeais dans le corps mais c'est que des foutaises. La douleur est insoutenable et peu à peu me fais sombrer dans le déclin.

Le mental n'est plus capable de faire face à l'atrophie de cette favélas. J'en ai assez des douleurs et des souffrances. Plein le cul de la pression intolérable. La pression de mes pairs qui me jugeront si je demande de l'aide. D'être catalogué si je lève la main en disant « J'ai besoin d'une pause, d'un break ! ». Ras le bol de la carapace que j'ai été incapable de mettre de côté. Je ne peux pas dire combien ça fait mal, ça serait sûrement mal vu et je suis tanné d'être jugé de toute part.

J'ai vu l'horreur trop de fois dans ma vie. De voir un adulte criblé de balles et victime de meurtre est une chose. Mais de voir une décapitation d'une femme sur les dalles de la morgue, la tête morte d'avoir été secoué comme une poupée de chiffon, c'est trop.

Ne rien pouvoir faire pour empêcher Ángel de commettre ce crime est d'une frustration indicible. Mais celle de savoir que l'accident est survenu et disposé dans un sac poubelle sous tes yeux et de te dire que tu aurais pu lui sauver la vie l'est encore plus. Vous en voulez des exemples ? Ceux qui me survivront en auront à la tonne à vous donner. Des moments d'épuisement où la vie doit continuer lorsque l'on retourne à la maison. De garder ces choses pour soi pour ne pas alarmer les proches. De toute façon, j'ai toujours réussi à masquer ce trou noir qui de jour en jour se creusait sous mes pieds. J'ai même élevé une muraille de protection pour que personne ne sache.

Des choix que l'on a faits. Et ceux qu'on ne sait plus faire pour continuer à vivre. Ceux que l'on ne voit plus tellement la douleur est intense. J'ai mal, je ne suis plus capable de faire semblant.

Mes pleures enveloppe la pièce, le sang recouvre le sol. Alors c'est ça ? Je vais mourir ici et comme ça ? Ángel..que doit-on conclure lorsque un homme sans cœur fais une crise cardiaque ? Il ne meurt pas, il est déjà mort intérieurement. C'est pour ça qu'il est comme il est. Sans aucune pitié. Un homme constitué de mort est un homme qui joue avec la mort.

La porte s'ouvre soudainement, je lève les yeux vers cette dernière et Pedro apparaît. Cette fois son sourire stupide ne décore pas son visage. Il s'avance vers moi avec un air grave.

Il est comme ça parce que il sait que je vais y passer ? Il tient un sac noir dans sa main.

_ je vais mourir Pedro...gémis-je bruyamment

Il roule des yeux et passe un de ses bras sous mes jambes, m'arrachant un cri de douleur, puis son autre bras soulève mon dos.

_ tu vas pas mourir d'une simple balle dans la jambe..soupire-t-il comme si c'était absurde

Il m'emmène sur le divan et me pose dessus presque ennuyé de la situation. EH JE PISSE LE SANG ENFLURE ! Prend la situation au sérieux bordel. Je souffre le martyre.

_ si je vais mourir..regarde tout le sang que je perd...sangloté-je en fixant ma jambe

Je laisse ma tête tomber en arrière, en tournant de l'œil ne pouvant plus supporter la douleur infernal. J'ai la tête qui tourne et tout deviens flou, je sens qu'il trafique je ne sais quoi sur ma jambe. Oh...de la lumière. Je suis morte ? Oui, je suis décédé suite à une balle dans la jambe. Cette lumière que je vois, viens du paradis. Je suis dans l'au-delà.

_ jésus c'est toi ?...murmuré-je vers la lumière

_ qu'est-ce tu raconte ? C'est l'ampoule que tu regarde. Allez arrête ton cinéma, crois moi que jésus n'a pas le temp pour nous. Tu m'aurais parlé de Hitler, j'aurais dit mhh pourquoi pas mais Jésus ?? Le paradis est hors de notre porté. Faut pas être ambitieuse querida. Même Adam et Ève n'était pas aussi ambitieux en croquant la pomme.

Je cligne des yeux à plusieurs reprise et remarque que effectivement, la lumière que je pensais provenir du jardin d'eden, n'est autre que l'ampoule pendant par un long et fragile file noir au milieu de la pièce.

Je baisse le regard vers ma jambe et vois qu'il a extrait la balle et d'ailleurs je ne ressens rien.

_ j'ai plus mal...soufflé-je étonnée et épuisée

_ t'inquiète ça va revenir. L'effet anesthésiant dure seulement une heure, le temp que je retire la balle et recoud ta blessure. Annonce-t-il en versant un liquide sur ma jambe

J'ai l'impression de flotter sur un petit nuage, plus de douleur, plus de pensées, d'ailleurs je crois je suis entrain de sortir de mon corps.. un arc-en-ciel dans le bureau, ah bordel pourquoi 2pac me propose un océan, comment il fait pour tenir un océan dans ses mains ? C'est grand un océan.

_ regarde Pedro, 2pac veut qu'on nage avec lui...tu m'a injecté quoi ? Ris-je euphorique

_ de la ketamine cariño. Sourit-il

Je me tourne vers 2pac, il veut que je le rejoigne.

_ J'AI PAS DE MAILLOT J'TE DIT !

Il insiste, il fume un joint et des vrai nuage sort de l'extrémité de son joint. Ah..il est tout nu d'un coup.

_ RHABILLE TOI ! JE VOIS TON SERPENT ! Je suis pas une fille comme ça 2pac...arrête d'insister..

Je lève mes bras en l'air en riant exagérément.

_ D'accord tu as gagné, déshabille moi. BAISE MOI GRAND FOU !

PRATA O PLOMO T.1 & 2 [ En cours d'édition chez AMZ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant