Alia

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À grand frais, je retrouve mon calme. Tant d'hommes ont encore besoin de moi. Il reste tant à faire. J'ai réussi à arrêter la progression du poison mais leur fièvre ne tombe toujours pas. Leurs corps atlantes ne réagissent pas comme les nôtres. Les doses doivent constamment être adaptées. Les organismes s'affaiblissent de plus en plus malgré l'eau et le miel que je leur donne. Ma tête commence à tourner, mon propre corps me trahit. Ce n'est pas mon premier vertige. Je ne veux pas l'écouter. Je me baisse pour ramasser un peu d'eau sur le sol mais, en me relevant, je me sens partir. Le noir m'envahit sournoisement. Mes jambes flanchent. Je perçois aussi que l'on se saisit de moi sans pouvoir réagir, si légèrement emportée. Je veux me débattre, lutter et ne pas sombrer. Mais mon regard embrouillé distingue le visage cuirassé du roi. Je cède confiante.

DélugeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant