Alia

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C'est comme un souffle brûlant. Il me transperce. Un cri hurlant mon nom d'une voix terrible. Je veux me retourner, voir, comprendre qui a ainsi jeté mon nom du plus haut désespoir, mais je n'y parviens pas. Je ne bouge pas. Tout mon être est de glace. En a-t-il seulement un jour été autrement ? Je suis seule. Oui pour la toute première fois, seule, vraiment seule, plongée dans l'immensité absolue du néant. Rien... Cette évidence emporte tout sur son passage, arrachant à mon esprit toute raison de vivre encore un peu. Plus aucune reine ne viendra me parlait. C'est fini, je n'aurai pas d'autre réponse. Une enfant, mon enfant ! Pourquoi ? Pourquoi moi ? Cette question, cette simple envie de vouloir, de comprendre écorche mon insignifiance. Le souffle me brûle à nouveau. Le cri s'est transformé en plainte. On m'appelle !

Oh, non ! Qu'on me laisse ! Qui se soucie de moi désormais ? Qu'on m'abandonne ! Mais en ai-je encore le droit ? Mon enfant... Ces deux mots ébranlent en écho les battements de mon cœur. Et les derniers ? Oui, les derniers ? Qui sont-ils ? Revenir, les démasquer... Non ! Pour quoi faire ? Les guerres ne détruisent pas toujours ceux que l'on croit ! Nous ne sommes pas la cible. Certes mais la vérité masquée n'est-elle pas plus sournoise ? Je suis la cible et l'Atlantide à travers moi. L'Atlantide ? Qui est cette enfant en devenir pour elle ? Une clef ? Une chose est sûre : ma mort ne règlera rien. Absolument rien... et ... Une main invisible semble me saisir ferme et douce. Elle me ramène. Qui ? Qui est cette main étrangère qui décide pour moi ? Je veux hurler mais... Rien... La tristesse infinie que j'ai ressentie peu avant face à Antiope m'étrangle. Iolass ! Comment ? Pourquoi ? Aimer n'est pas faillir ? En suis-je si sûre ?

DélugeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant