﷽
hadith 344:sanad: Mousaddad (Ibn Mousarhad al-Basrî) nous a rapporté disant que Yahyâ Ibn Sa'îd (al-Qattân) nous a rapporté disant que 'Awf (Ibn Abî Jamîla (al-'Abdî al-A'râbî) nous a rapporté disant que Aboû Rajâ' ('Imrân Ibn Milhân al-'Outâridî al-Basrî) nous a rapporté selon 'Imrân (Ibn Housayn al-Khouzâ'î) qui dit :
matn : Nous étions en voyage avec le Prophète (ﷺ) et nous avons marché toute la nuit. A la fin de la nuit nous avons fait un somme des plus agréables pour le voyageur, seule la chaleur du soleil nous en a tirés ! Les premiers réveillés furent Un tel, puis Un tel et Un tel. Abou Rajâ' les cita mais 'Awf les a oubliés.
Le quatrième réveillé fut 'Omar Ibn al-Khattâb.
D'habitude, quand le Prophète (ﷺ) dormait personne n'osait le réveiller jusqu'à ce qu'il le fût tout seul, car on ne savait ce qui se passait pendant son sommeil (il se pourrait qu'il recevait à ce moment la révélation !). Quand 'Omar se réveilla et vit la situation des gens, il dit à haute voix « Allahou akbar ». C'était
un homme fort. Il ne cessa d'élever la voix par le takbîr jusqu'à ce que le Prophète (ﷺ) se réveillât !
Les gens exposèrent au Prophète (ﷺ) ce qui leur est arrivé ! « Il n'y a pas de mal, leur dit-il, quittons cet endroit ! » Le Prophète (ﷺ) s'éloigna un peu puis s'arrêta et demanda de l'eau pour faire ses ablutions. On fit l'appel à la prière que le Prophète (ﷺ) présida. La prière terminée, le Prophète (ﷺ) vit un homme à
l'écart n'ayant pas fait la prière ! « Qu'est-ce qui t'a empêché de faire la prière avec les gens ? lui demanda-t-il. — Je suis en état de janâba et je n'ai pas trouvé d'eau ! répondit-il. — Tu aurais dû te servir du sa'îd, il t'aurait suffi, dit le Prophete (ﷺ). »
Le Prophète (ﷺ) continua ensuite sa route. Les gens vinrent se plaindre à lui de la soif. Alors il s'arrêta, appela 'Alî (Ibn Abî Tâlib) et Un tel, qu'Aboû Rajâ' nomma mais dont 'Awf a oublié le nom, et leur dit : « Allez nous chercher de l'eau ! 'Alî et son compagnon partirent à la recherche de l'eau. Ils rencontrèrent une femme sur son chameau assise entre deux grandes outres à double paroi. Ils lui dirent : « Où se trouve l'eau ? — J'étais au puits hier à cette heure-ci, dit-elle,
et nos hommes sont en déplacement ! — Suis-nous! — Pour aller où ? — A l'Envoyé d'Allah ! répondirent-ils. — Est-ce celui qu'on appelle as-Sâbi' (l'apostat) ? — C'est bien celui auquel tu fais allusion, suis-nous ! » Ils conduisirent la
femme devant le Prophète (ﷺ) et lui rendirent compte de leur mission. On fit descendre la femme de son chameau. Le Prophète (ﷺ) fit apporter un récipient. Il y versa de l'eau des deux outres puis en referma l'ouverture (vide-vite) et dégagea les autres ouvertures de l'outre*. On appela les gens et on leur dit de se servir et d'abreuver leur bêtes. Chacun le fit. Le dernier servi fut l'homme qui était en état de janâba. Le Prophète (ﷺ) lui donna un vase d'eau et lui dit : « Va te laver!»
La femme était là toute ébahie de ce qu'on faisait de son eau ! « Par Allah, disaient les compagnons ! Les outres paraissaient plus remplies qu'elles ne l'étaient auparavant! — Collectez-lui quelque chose de vos aliments, dit le Prophète (ﷺ). » On lui donna des dattes dites 'ajwa*et de la farine de céréale qu'on mit dans un drap devant elle, après l'avoir installée sur son chameau. « Sache, lui dit le Prophète (ﷺ), que nous n'avons rien diminué de ton eau, mais c'est Allah qui nous a pourvus. »
La dame arriva tard chez elle. « Qu'est-ce qui t'a retenue ? lui dit-on. — Ce qui m'est arrivé est incroyable, dit-elle, j'ai rencontré deux hommes qui m'ont conduite devant celui qu'on appelle as-Sâbi'! » Et elle leur raconta ce qui s'est passé ! « Je jure par Allah, dit-elle, que c'est le plus grand magicien qui eût existé entre ces deux-là ! Et elle montra le ciel et la terre avec le pouce et le majeur, ou alors qu'il est réellement l'Envoyé d'Allah ! »
Par la suite, dans leurs expéditions militaires, les musulmans attaquaient les mécréants des alentours de la tribu de la femme et épargnaient la sienne. Un jour elle dit aux hommes de sa tribu : « Ce n'est pas par hasard que les musulmans vous épargnent ! Accepteriez-vous d'embrasser l'Islam? » Alors ils acceptèrent et adhérèrent à l'Islam.
Al-Boukhârî dit : « Saba'a »(en arabe) veut dire abjurer sa foi, (d'où le participe présent arabe : as-sâbi' : l'apostat).
Aboû al-'Âliya (ar-Riyâhî, Roufay'), de son côté dit : « Les Sabéens forment une secte des gens des Ecritures qui lisent les Psaumes. »* L'outre chez les bédouins est habituellement une peau de bouc égorgé et dépecé comme une chaussette. Elle a une grande ouverture qui est celle du cou (vide-vite) et de petites orifices qui sont celles des pattes solidement nouées. Quand on veut de l'eau on dénoue l'une des pattes. Pour les longs voyages on emboîte une outre dans une autre pour plus de sécurité.
* Les dattes 'ajwa sont la meilleure qualité de Médine.(bâb 6: Le sa'îd propre est pour le musulman un moyen de purification. Il remplace l'eau.
Le livre du tayammoum)• salâm •
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| Sâhih al-Bukhâri - صحيح البخاري |
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