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hadith 2453:

sanad: Aboû Ma'mar ('Abdallah Ibn Amr al-Basrî al-Minqarî) nous a rapporté disant que 'Abd al-Wârith (Ibn Sa'îd Ibn Dhakwân at-Tannoûrî al-'Anbarî) nous a rapporté disant que Housayn (Ibn Dhakwân al-Mou'allim al-Basrî) nous a rapporté selon Yahyâ Ibn Abî Kathîr qui dit : Mohammad Ibn Ibrâhîm (Ibn al-Hârith) at-Taymî (al-Madanî) m'a rapporté disant que Aboû Salama ('Abdallah Ibn Abd ar-Rahmân Ibn 'Awf az-Zouhrî) qui dit selon 'Â'icha (la mère des croyants) (Allah en soit satisfait).

matn: Un différent surgit entre Aboû Salama et d'autres personnes. Il en fit part à 'Â'icha (Allah en soit satisfait). Elle lui dit : Aboû Salama ! Évite les conflits concernant la terre, car le Prophète (‎ﷺ) dit : « Quiconque usurpe un empan de terre, le portera autour du cou (le jour de la Résurrection) comme s'il portait sept globes terrestres. »

(bâb 13: Péché de celui qui usurpe une parcelle de terre.
Le livre des injustices)


hadith 2456:

sanad: Aboû an-Nou'mân (Ârim Mohammad Ibn al-Fadl as-Sadoûsî) nous a rapporté disant que Aboû 'Awâna (al-Waddâh Ibn 'Abdallah al-Bichkarî) nous a rapporté selon al-A'mach (Soulaymân Ibn Mihrân) selon Aboû Wâ'il (Chaqîq Ibn Salama) selon Aboû Mas'oûd ('Ouqba Ibn 'Amr al-Ansârî) qui dit :

matn : Un Ansârite, nommé Aboû Chou'ayb, avait un esclave boucher. Il lui dit: « Apprête-moi un repas suffisant pour nourrir cinq personnes, car je voudrais inviter le Prophète (‎ﷺ) et quatre personnes avec lui ! »
Aboû Chou'ayb avait remarqué sur le visage du Prophète (‎ﷺ) les traces de la faim. Alors il invita les convives.
Un intrus s'introduisit parmi eux. Le Prophète (‎ﷺ) dit : « Cet homme nous a suivis, l'autorises-tu à ce repas ? - Oui, répondit Aboû Chou ayb. »

(bâb 14: Quand on y est autorisé, on peut agir.
Le livre des injustices)


hadith 2468:

sanad: Yahya Ibn Boukayr (al-Misrî) nous a rapporté disant que al-Layth (Ibn Sa'd al-Misrî) nous a rapporté selon 'Ouqayl (Ibn Khâlid al-Aylî l'affranchi de 'Othman Ibn 'Affân) selon Ibn Chihâb (az-Zouhrî, Mohammad Ibn Mouslim) qui dit : 'Oubaydallah Ibn 'Abdallah Ibn Abî Thawr (al-Madanî) m'a informé selon 'Abdallah Ibn 'Abbas (Allah en soit satisfait) qui dit :

matn : J'ai gardé une vive envie d'interroger 'Omar Ibn al-Khattâb (Allah en soit satisfait) au sujet des deux épouses du Prophète (‎ﷺ) à propos desquelles fut révélé le verset où Allah le Très Haut dit : « Revenez à Allah toutes deux repentantes; car vos cœurs ont dévié de la droiture : Allah vous absoudra. Si au contraire vous entendez vous liguer contre lui, sachez qu'il a Allah pour Maître, et qu'il a derrière lui, pour le soutenir, l'archange Jibrîl, les plus justes d'entre les croyants, et même les Anges. »* (Sourate 66, at-Tahrîm, verset 4).
Or j'accomplis une fois le pèlerinage avec 'Omar. Un jour il s'écarta du chemin pour faire ses besoins. Je le suivis avec un vase d'eau. Je lui versai de l'eau sur les mains pour ses ablutions et j'en profitai pour lui poser la question :
« Prince des croyants ! Quelles étaient les deux épouses du Prophète (‎ﷺ) dont il était question dans le verset qui dit : « ... revenez à Allah toutes deux repentantes...» ! — Que c'est étrange de ta part, Ibn 'Abbâs ! me dit-il. Mais c'était 'Â'icha et Hafsa ! »
Et Omar Ibn al-Khattâb rapporta les faits en disant :
« J'avais un voisin Ansârite, résidant au quartier omayade de la tribu de Banî Zayd, dans une région appelée al-Awâlî de Médine. Nous nous relayions pour nous rendre auprès du Prophète (‎ﷺ), il s'y rendait un jour et je m'y rendais un autre. Quand c'était mon tour je lui rapportais les nouvelles de la journée en révélation et autre, et il faisait de même le lendemain.
Nous, les Qouraychites, nous dominions nos femmes. Arrivés à Médine, nous avons trouvé les ansâr dominés par les leurs. Nos épouses s'initièrent à leur conduite. Un jour j'ai crié après la mienne. Elle récrimina contre moi, et j'ai désapprouvé son attitude !
« Pourquoi trouves-tu étrange que je te réponde ? dit-elle. Par Allah, les épouses du Prophète (‎ﷺ) lui adressent des objections, et il arrive même qu'elles le boudent du matin au soir ! »
Ce qu'elle me révéla m'inquiéta gravement ! C'est affreux ce qu'elles font ! dis-je. Celles qui font cela courent à leur perdition !
Je mis rapidement mes vêtements et j'allai trouver Hafsa (ma fille et épouse
du Prophète (‎ﷺ)).
« Est-ce qu'il arrive, lui dis-je, que l'une de vous se fâche avec le Prophète (‎ﷺ) et s'abstienne de lui parler toute la journée jusqu'au soir ? — Oui ! répon-dit-elle. — Celle qui agit ainsi est perdue ! lui dis-je. Serais-tu à l'abri de la colère d'Allah que susciterait le mécontentement du Prophète ? Ce sera alors ta perdition ! N'abuse pas du Prophète (‎ﷺ), ne lui objecte rien et ne te détourne pas de lui. A moi tu peux demander ce que tu veux ! Ne te fais pas d'illusions, si ta voisine (sous-entendant 'Â'icha) se conduit ainsi c'est parce qu'elle se targue d'être plus belle et plus aimée que toi du Prophète (‎ﷺ). »
A cette époque, le bruit circulait que les Ghassanides (de Syrie) ferraient leurs chevaux pour nous attaquer.
Une fois, quand fut le tour de mon voisin l'Ansârite, il revint à l'heure de la prière d'al-'ichâ' cogner fortement à ma porte en disant à haute voix : « Est-il déjà couché ? » Alarmé, je sortis le voir ! « Un terrible événement vient de se produire, dit-il. — Les Ghassanides sont arrivés, lui dis-je. — C'est plus grave et terrible, dit-il, le Prophète (‎ﷺ) a répudié ses femmes ! — Hafsa est allée à sa perte, dis-je, j'étais sûr que cela allait arriver ! »
Je mis mes vêtements et j'allai accomplir la prière du soubh avec le Prophète (ﷺ).
La prière terminée, le Prophète (‎ﷺ) se retira dans sa machrouba (chambre surélevée attenante à la maison et ouvrant sur le dehors) !
Je me suis introduit chez Hafsa. Elle était en pleurs ! « Pourquoi pleures-tu maintenant, lui dis-je, ne t'ai-je pas avertie ? Le Prophète (‎ﷺ) vous a-t-il répudiées ? — Je n'en sais rien, répondit-elle. Le voilà dans sa machrouba ! »
Je sortis de chez elle et m'approchai du minbar. Des fidèles se trouvaient autour et pleuraient. Je m'assis avec eux un moment, puis les soucis qui m'obsédaient me poussèrent à aller à la machrouba. Je trouvai un esclave noir devant l'entrée. Je lui demandai de m'annoncer au Prophète (‎ﷺ). Il entra puis sortit pour me dire : « Je t'ai annoncé, mais il n'a pas répondu ! »
Je revins près des fidèles à côté de la chaire. Mais l'anxiété que je ressentais me poussa à y retourner !
« Annonce-moi au Prophète (‎ﷺ) ! », dis-je à l'esclave. Il me donna la même réponse. Je regagnai encore ma place. Mais l'angoisse à laquelle j'étais en proie m'incita encore à renouveler ma demande : « Annonce-moi au Prophète (‎ﷺ) », dis-je une fois de plus à l'esclave.
Ce dernier me formula la même réponse et je rebroussai encore chemin ; et voilà que le noir m'appelle en disant : « Le Prophète (‎ﷺ) t'autorise à le voir ! »
Alors j'entrai ! Le Prophète (‎ﷺ) était étendu sur une natte tressée, accoudé à un oreiller en cuir rembourré de bourre de palmiers. Les traces de la natte étaient imprimées sur son flanc ! Je le saluai et, debout, je lui demandai : As-tu répudié tes femmes ?
Il leva le regard vers moi et dit : « Non ! »
Et toujours avant de m'asseoir, et pour trouver grâce à ses yeux je lui dis :
« Envoyé d'Allah ! Si tu voyais comment nous les Qouraychites, nous dominions nos femmes ! Mais arrivés à Médine, nous avons trouvé des gens dominés par les leurs ! »
'Omar raconta ce qu'il a déjà rapporté en début de hadith au sujet des relations des Qouraychites et des ansûr avec leurs épouses..
A ces mots le Prophète (‎ﷺ) sourit. Encore debout, je continuai en disant : si tu voyais quand je suis entré chez Hafsa et lui dis : ne te fais pas d'illusions si ta voisine peut se targuer d'être plus belle et plus aimée du Prophète (‎ﷺ) que toi !
Le Prophète (‎ﷺ) sourit encore une deuxième fois ! A ce moment je m'assis !
Je promenais le regard dans la chambre. Par Allah ! il n'y avait rien qui attirait le regard que trois peaux de moutons !
Envoyé d'Allah ! Invoque Allah pour ton peuple pour qu'Il lui accorde plus d'aisance ! Les Persans et les Byzantins, tous incroyants qu'ils sont, vivent dans l'abondance ! Toutes les bénédictions de la terre leur sont accordées !
Le Prophète (‎ﷺ), toujours accoudé, me dit : « As-tu encore des doutes, Ibn al-Khattâb ? Allah a avancé à ces gens leurs plaisirs ici-bas ! — Envoyé de Allah, lui dis-je, demande à Allah de me pardonner ! »
C'était, dit 'Omar Ibn al-Khattâb, à cause de la confidence confiée par le Prophète (‎ﷺ) à Hafsa et que celle-ci avait révélé à 'Â'icha, que le Prophète (‎ﷺ) fort mécontent de ses femmes, suite au blâme qu'Allah lui avait adressé, qu'il avait décidé de s'éloigner de ses femmes durant tout un mois.
Après vingt-neuf jours, le Prophète (‎ﷺ) rentra chez 'Â'icha. C'était par elle qu'il avait commencé. Elle lui dit : « Envoyé d'Allah ! Tu as juré de ne pas entrer chez nous durant un mois ; aujourd'hui c'est vingt-neuf jours ! Je les compte jour par jour ! — Ce mois-ci est de vingt-neuf jours ! »
« A ce moment, dit 'Â'icha, les versets d'option furent révélés où Allah le Très Haut dit : « Prophète ! dis à tes épouses : si vous recherchez la vie du monde et son faste, je vous accorderai une indemnité honorable et vous donnerai gracieux congé. Si c'est Allah, Son Messager, le Royaume futur que vous désirez, alors sachez qu'Allah a destiné une immense récompense à celles d'entre vous qui font du Bien. » (Sourate 33, al-Ahzâb, versets 28 et 29).
A la révélation de ces versets, le Prophète (‎ﷺ) me dit : Je vais te faire une position; ne te presse pas de l'accepter ou de la refuser avant de demander l'avis de tes parents ! — Je sais que mes parents ne me conseilleront jamais de me séparer de toi ! » Le Prophète (‎ﷺ) récita les versets révélés. « Est-ce à ce sujet que je demande conseil à mes parents ? Je choisis Allah, Son Prophète et la vie future ! »
Le Prophète (‎ﷺ) présenta la même proposition à ses autres épouses. Toutes formulèrent la même réponse. »

* Les épouses du Prophète (‎ﷺ), tentées par la vie aisée qu'elles voyaient autour d'elles, ne cessaient pas leurs exigences, lui qui cherchait la vie simple. Alors Allah leur donna le choix de continuer à partager sa vie telle quelle ou de se séparer de lui. Toutes ont choisi de rester avec lui.

commentaire : Al-Boukhâri a rapporté ce hadîth, dans le livre des litiges, qui parle des pièces surélevées susceptibles de donner vue sur les intérieurs des voisins (une intrusion illicite) pour démontrer que le Prophète (‎ﷺ) a utilisé une chambre surélevée et que cela n'est pas défendu !

(bâb 25: Ce qu'on rapporte au sujet des chambres qui dominent sur les voisins, qui sont construites sur les terrasses ou autres, ayant ou non une vue sur les voisins.
Le livre des injustices)

| Sâhih al-Bukhâri - صحيح البخاري |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant