Depuis Christophe y pensait régulièrement.
Ils n'avaient jamais recommencé, comme ils en avaient convenu, bien qu'ils aient chassé ensembles à de nombreuses reprises depuis. Ils n'en avaient même pas parlé, il s'agissait d'une entente tacite, qui loin de les éloigner leur avaient permis d'acquérir une intimité plus grande.
Néanmoins, lui y pensait. A la douceur et la fermeté de son corps, aux instants de fièvres qu'ils avaient partagés.
Il pensait à elle et aux autres filles, même s'il n'avait eu aucune relation sexuelle avec l'une d'entre elles depuis.
Être en permanence en présence de jeunes femmes aussi attirantes avait de quoi faire travailler l'imagination, d'autant plus que le peu de vêtements qu'elles portaient les rendait encore plus désirables.
Enfin, des vêtements... Pour ce qu'il leur en restait.
La chaleur et le déplacement dans la jungle les avaient obligé à adapter leur garde robe, et celle-ci n'était plus très étoffée.
Ils avaient essayé de travailler les peaux de certaines bêtes qu'ils avaient tuées, mais sans résultat probant, cela ne s'apprenait pas aussi facilement. Et si cela continuait comme ça, il n'allait tôt ou tard leur rester que des haillons... même plus de quoi cacher ses érections quand ses pensées vagabondaient.
Depuis qu'ils étaient ensembles, les filles étaient devenues plus belles lui semblait-il, leur peau dorée, leurs formes affinées et leurs corps affermis par leur vie difficile. Lui-même avait pris du muscle, comme l'avait fait remarqué Julie, à force de s'entraîner aux armes et d'avoir une activité physique toute la journée. Peut-être avait-il perdu un peu en course à pied par contre, n'ayant plus vraiment l'occasion de s'entraîner... sauf derrière les proies, mais cela ne durait jamais trop longtemps, car ils évitaient encore de se retrouver seuls. S'il distançait celle qui chassait avec lui, il abandonnait la proie.
Il n'y avait qu'avec Julie qu'il n'avait pas ce problème. Elle était physique... très physique...
Avec Kim aussi, c'était très cool. Ils avaient toujours des discussions très ouvertes. Il n'était pas sûr pour autant qu'elle le kiffait trop, comme avait dit Julie. Il se demandait même si elle ne le voyait pas parfois comme un grand frère.
En tout cas, lui ne la voyait pas comme une petite sœur.
Quant à Samya et Ève... Elles étaient toutes deux très différentes, mais aussi attirantes. Ève était un peu plus grande que Kim et Samya, elle était tout de finesse et de grâce. Son corps avait le galbe des danseuses, des muscles longs, des seins et des fesses menus et ronds. Elle avait de longs cheveux châtains coupés droit, avec une frange sur le front, des yeux noisettes et un joli petit nez qu'elle fronçait parfois pour accompagner certaines expressions. Son sourire discret, qui pouvait parfois passer pour innocent, cachait un caractère mutin et curieux... l'idée qu'il se faisait d'une nymphe, à quelque chose près.
Samya, elle, avec ces longs cheveux châtains, la plupart du temps coiffés en chignon, avait un aspect plus sage, que quelques mèches légèrement bouclées, venaient parfois agrémenter d'une touche de décontraction. Sans avoir l'apparence sportive, Christophe devinait la fermeté de son corps, celui des jeunes filles actives habituées des tâches physiques. Son visage rond et doux était éclairé par des yeux marrons, brillant d'intelligence et de chaleur humaine. Ses sourcils étaient épais et bien dessinés, et ses lèvres légèrement charnues. Elle avait ce genre de beauté qu'on ne remarque que lorsqu'on pose les yeux avec attention sur elle, pas une beauté éclatante ou agressive, mais plutôt de celle qu'on apprend à apprécier avec le temps. Une beauté simple et naturelle, de celle qui dure.
Samya, Ève, Kim et Julie.. chacune avait un charme différent qui ne le laissait pas insensible.
Ou alors peut-être était-ce seulement la situation, ses désirs inassouvis, qui les rendaient tellement attirantes, exacerbant sa perception de leurs qualités...
Non. Elles lui semblaient vraiment bien, en toute impartialité.
La discussion qu'il avait eu avec Julie lui revint encore en mémoire. Cela serait-il vraiment une source de dissension s'il se mettait avec l'une d'entre elles ?
Comment réagirait-il, lui, si la situation était inversée ? Une femme pour quatre hommes ?Le plus fort l'emporterait ? Le plus séduisant ? S'effacerait-il ?
Si les autres étaient des sales cons, non, il ne s'effacerait pas. Mais s'il s'agissait de gars bien, aussi biens que les quatre filles qui étaient maintenant avec lui ?
Il avait l'impression que la situation aurait été un peu différente avec des hommes. A cause de leurs montées de testostérone, de l'appétit de domination que leur inculquait la société... Peut-être, peut-être pas.
Et peut-être cherchait-il une excuse pour tenter quelque chose avec une des filles.
Est-ce qu'il en préférait une d'ailleurs ?
Une soudaine ruade de Bagheera le sortit brusquement de ses pensées, l'envoyant rouler avec elle sur la pierre.
L'animal aimait surprendre les humains en leur sautant dessus, et ils l'encourageaient en ce sens, pensant que cela contribuait à son apprentissage de la chasse.
Ils chahutèrent quelques instants, jusqu'à ce que Christophe prenne le dessus, enserrant la gorge de l'animal des deux mains.
« Bag ! T'es trop teubé !!! » l'insulta-t-il en riant.
Ève, parvenue en douce à leur côté, poussa Christophe du pied pour le déséquilibrer, et il tomba de côté sous son rire cristallin tandis que Bagheera se dégageait en se tortillant dans tous les sens.
Christophe se releva aussitôt, et bondit sur Ève pour la prendre par le haut des cuisses, et la soulever en se relevant. Il fanfaronna ainsi autour du camp, elle sur son épaule, imitant le cri de l'ogre, du moins ce qu'il croyait être le cri d'un ogre, faute d'en n'avoir jamais vu autre part que dans des dessins animés, et se retrouva de nouveau par terre suite à une nouvelle attaque de l'animal. Il voulut se lever, mais les autres filles revenues de leurs toilettes, se jetèrent sur lui à leur tour.
La mêlée fut générale, laissant une Bagheera sur le côté, désœuvrée en ne parvenant pas à s'immiscer dans l'amoncellement de bras et de jambe. La jeune fauve résolut alors d'en faire l'ascension, et se dressa fièrement en haut du monticule durant deux longues secondes, avant de s'effondrer en perdant soudainement ses appuis, sous les hurlements hilares de chacun.
Finalement, ils s'affalèrent au sol, allongés pêle-mêle, riant. Bagheera mordillait la main d'Ève, Christophe avait la tête sur le ventre de Samya, Kim à sa droite, et les jambes de Julie en travers du corps.
Il réalisa qu'il était heureux. Un court instant de bonheur. Ne serait-ce l'histoire du sexe, cela pourrait continuer comme cela longtemps. Peut-être... si la nature n'était pas aussi terrible.
« On est bien, mais ça va pas durer, déclara Julie, en écho à ses pensées.
- Pourquoi tu dis-ça ? L'interrogea-t-il un peu inquiet.
- Ça va se refroidir vite fait. On est plutôt haut ».
Il se redressa sur les coudes et regarda autour de lui : Ouais... on va faire un gros gros feu, et on va couper un maximum de branche de ces arbres là-bas, pour ce faire une litière bien épaisse, histoire de nous isoler du sol.
- Ce sera bien nécessaire, convint Samya, mais il ne nous reste que deux duvets potables comme couverture.
- Bein il faudra qu'on se tasse les uns sur les autres pour partager notre chaleur ».
Ève le regarda d'un œil critique : « Oublie pas de prendre ta douche alors !! »
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Vierge de sang
FantasyÈve courait, comme jamais elle n'avait couru. Elle sentait le terrain sous ses foulées, savait instinctivement où poser les pieds, elle était comme le vent qui file entre les arbres. Elle percevait avec une précision incroyable toutes les odeurs qui...