Chapitre 37 - 3

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Lorsque Christophe revint à la clairière, un peu plus de deux heures plus tard, Iiyabi était là, à l'attendre, assise à côté de l'endroit où lui même prenait place d'habitude.

Il était en nage, aussi ne fit-il que la saluer avant de se rendre dans le petit ruisseau, dans lequel il se baigna après avoir ôté son pagne. Il n'y avait pas assez d'eau pour qu'il s'y plonge, mais assez pour qu'il s'y allonge. Il laissa l'eau ruisseler sur lui plusieurs minutes, les yeux levés vers le ciel bleu entre les feuillages.

Rien n'y faisait, il pensait encore à Sissima. Avait-il déjà été autant obsédé par une femme ? Pendant tout le temps qu'il courait, il s'était vu lui faire l'amour. Il s'était arrêté pour tenter de se calmer en marchant d'un pas mesuré, mais non. Il avait reprit sa course, il avait accéléré, couru vite, de plus en plus vite, comme un fou, rien n'y faisait.

Il était revenu fatigué, mais pas épuisé.

L'eau coulait sur lui et autour de lui, lui faisant du bien. Mais il se voyait toujours plonger dans le petit corps gracile de tout son être. Il voulait la posséder, la faire gémir et crier.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, il vit Iiyabi assise sur le bord du ruisseau. Le menton appuyé sur ses genoux joints, ses bras entourant ses jambes. Elle avait un air intrigué.

« Quelque chose ne va pas, mon époux ? »

Christophe prit une profonde inspiration avant de se relever.

« Oui, admit-il en passant à coté d'elle, quelque chose ne va pas »

Elle l'arrêta en se tournant et en mettant une main sur sa hanche. « Je peux t'aider.

- Non.

- Si. Je sais comment Kim te soulage. Je ferai ce qu'il faut »

Déjà agenouillée devant lui, elle se penchait vers son sexe.

Il l'arrêta. Non : il se vit l'arrêter d'un geste. Mais il ne fit rien, à part froncer les sourcils, et lorsque sa main se leva, ce fut pour caresser les cheveux d'Iiyabi, si semblable à ceux de Sissima.

Iiyabi fit ce qu'une femme fait pour l'homme qu'elle désire, elle mena la danse du mieux qu'elle pouvait, pour lui donner du plaisir, jusqu'à réaliser que ce n'était pas ce qu'il voulait, pas comme ça. Alors elle le laissa faire, et se laissa emporter, par ses mains, par le jeu de leurs corps qu'il impulsait, avec puissance et rage. Elle ne comprenait pas pourquoi tout cela, mais elle accepta et de l'abandon vint le plaisir, l'assouvissement. Mais bien que l'orgasme l'ait fait criée, elle entendit distinctement le nom qu'il prononça en jouissant, et ce n'était pas le sien.

Elle ne fut pas en colère. Lorsqu'il roula sur le coté, essoufflé, elle l'observa, intriguée, se remémorant avoir trouvé les restes d'un fruit, là où Christophe s'asseyait d'habitude. Un geepa, comme le jour d'avant, mais à peine entamé.

Sans rien dire, elle posa sa tête sur la poitrine de Christophe, le regard pensif.

Sissima...

Vierge de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant