Un arbre immense s'élance à l'assaut du ciel, son tronc si large que dix hommes ne pourraient l'entourer. Ses branches, torturées de trop de liberté, se croisent et se recroisent, couvertes d'une multitude de petites feuilles d'un vert sombre. Ses racines majestueuses commencent, pour certaines, à plusieurs mètres au-dessus du sol, formant de véritables murailles abritant autant de niches douillettes. Un ruisseau impétueux descend de la haute colline à laquelle s'adosse ce géant. Son cours rebondit sur une des racines, formant une grande mare claire et fraîche, puis l'eau repart à l'aventure le long de cette barrière naturelle avant de la déborder pour ruisseler et reprendre vie plus sagement parmi des plantes grasses aux longues feuilles pointues.
A quelques mètres, un rocher, perdu au milieu de cette végétation dense, se dore au soleil, à moitié conquis par une mousse épaisse.
Juste là, trois jeunes femmes somnolent.
Les rayons dorés de l'astre céleste, jouant à travers le feuillage dense et mobile, illuminent parfois leur peau hâlée, caressant de sa chaleur leurs formes bien dessinées.
Leurs habits sont usés, laissant parfois apparaître plus de chair que les bonnes mœurs ne tolèrent. Mais la civilisation est loin. Ici, ne subsistent que le son des insectes, le murmure de l'eau, le chant des oiseaux, et parfois ici où là, l'appel d'animaux indociles qui perturbent l'heure de la sieste.
Tout est calme.
Lorsque le regard de l'homme qui arrive se pose sur les trois femmes, la joie qui illumine ses yeux n'a rien de concupiscent. C'est de l'amour à l'état pur, la libération qu'apporte une trop longue séparation.
La jeune femme qui l'accompagne sourit de voir la lumière qui renaît en lui. Elle le pousse d'un geste amical, vers les trois grâces. Et lui s'élance, et crie son plaisir de tous ses poumons.
Elles, sursautent, écarquillent les yeux, et explosent à leur tour. L'impact de leurs corps qui se retrouvent les fait chavirer, et ils roulent au sol, se serrent, pleurent d'une perte qui les avaient esseulés.
Et lorsqu'Ève les rejoint, ils sont de nouveaux tous un.

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Vierge de sang
FantasiÈve courait, comme jamais elle n'avait couru. Elle sentait le terrain sous ses foulées, savait instinctivement où poser les pieds, elle était comme le vent qui file entre les arbres. Elle percevait avec une précision incroyable toutes les odeurs qui...