Chapitre 37 - 2

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Le lendemain matin, Christophe était serein. Il n'avait pas vu Sissima du reste de la journée précédente, pour son plus grand bien.

La nuit précédente, lorsqu'il s'était couché, il avait encore eu le visage de l'apprentie chamane devant ses yeux, et il avait eu envie de sexe mais n'avait pas fait l'amour à Kim. Depuis cette histoire d'homme vert, elle le battait froid. Cela passerait lui avait assuré Ève. Samya avait dit la même chose. Julie, elle ne parlait pas. Elle était encore en pleine convalescence et ne reprenait conscience que pour manger la bouillie que lui préparait le kiyé.

Christophe attendrait que cela passe.

Il était simplement resté étendu dans la hutte, sur sa couche, à côté de Kim qui lui tournait le dos, la bite en émoi sans trop savoir quoi faire, à part attendre que le sommeil vienne. Les filles dormaient déjà depuis longtemps qu'il ruminait toujours, se tournant dans tous les sens à la recherche d'une position confortable, se demandant même s'il n'allait pas falloir sortir pour se soulager tout seul dans la jungle.

Et puis Kim s'était retournée avec lassitude, accompagné d'un « T'es chiant putain » murmuré tout bas, et avait saisit son sexe.

« Qu'est-ce que tu fais ? Lui avait-il demandé.

- A ton avis ? Si je te laisse comme ça, je vais pas pouvoir dormir de la nuit. »

Elle s'était penchée, l'avait masturbé puis sucé, gentiment, sans grande excitation, mais avec habileté. Et à ce moment là, il n'avait plus pensé qu'à elle, enfin.

Après avoir joui, il l'avait remercié, et avait commencé à la caresser.

« Merci rien, oui ! » avait-elle répondu un peu énervée en lui tapant sur la main, et en se tournant de nouveau de côté.

« Bon. C'est pas encore gagné, s'était-il dit. Mais il y a de l'évolution. »

Et ce matin, Kim avait été souriante.

Oui il l'aimait, il en était sûr.

Il avait d'abord passé deux heures avec Aëlep, les deux premières heures de l'aube, suivant ses conseils pour apprendre à maîtriser sa concentration, puis il était parti dans sa clairière pour entamer une nouvelle journée de méditation, ou de tentative de méditation.

« Merde. » fut le premier mot qui lui vint à l'esprit lorsqu'il entendit le fredonnement qui se dirigeait vers lui.

C'était le milieu de la matinée. Quelques petits nuages épars cachaient parfois le soleil, mais, en cet instant, le ciel était clair. Il faisait bon. Christophe était calme. Il sentait bien le vent.

Jusqu'à ce petit fredonnement.

Il reconnut immédiatement la voix de Sissima.

Il n'ouvrit pas les yeux. Peut-être cette fois-ci ne ferait-elle que passer ?

« Bon matin. » lui dit-elle.

Elle avait une voix mélodieuse, pas très grave, mais néanmoins chaude. Elle savait l'utiliser, réalisa-t-il soudain.

Elle voulait le séduire alors ?

Il ouvrit les yeux pour lui répondre, avec le plus de détachement possible.

Elle était très proche de lui. Elle avait posé son panier à côté d'elle, à peine à un mètre des genoux de Christophe. Elle s'agenouilla et se pencha pour lui tendre un geeba. Il sentit le parfum suave de la jeune fille, presque femme, et malgré lui, il inspira profondément. Il était si doux ce parfum...

Vierge de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant