Chapitre 15 - 4

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Samya se réveilla brusquement. Projetée de côté par un sursaut de Christophe, elle avait été bousculée à moitié hors de la couverture et se retrouvait sur le dos.

Il faisait encore nuit.

Christophe, les yeux grands ouverts, était assis et regardait autour de lui en tournant rapidement la tête.

Bagheera, tout aussi surprise, avait jailli sur ses quatre pattes et l'observait avec un air interrogatif.

« Qu'est ce qui se passe ? Où est-ce qu'on est ? C'est quoi cette odeur ? » Les questions du convalescent se succédait à un rythme accéléré.

« Et pourquoi t'es nue ? Pourquoi je suis nu ? demanda-t-il encore. On a couché ensemble ? Nooon ? »

Samya rougit. Autour d'eux, Kim et Ève se réveillèrent à leur tour. Julie, adossée à l'arbre, regardait la scène avec attention.

Christophe se releva prestement et chancela à plusieurs reprises avant de retrouver son équilibre, sans cesser de parler : « Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est quoi ces fleurs ? Je reconnais pas l'endroit, on est où ? c'est quoi ce goût que j'ai dans la bouche ? C'est pas très bon ? Oh ? Pourquoi j'ai la bite violette ?

- Euh... tu veux pas te calmer un peu Christophe, lui demanda Julie avec douceur, en le prenant par le bras pour le soutenir.

- Mais pourquoi tu dis ça ? Je suis super calme. Ça va super bien. Enfin non, ça va bien mais en même temps je me sens tout bizarre ».

Il abandonna le bras de Julie pour s'appuyer contre l'arbre. Il pencha la tête de côté pour la poser contre le bois et ferma les yeux.

« Christophe ? »

Aucune réponse.

« Christophe ? » Insista Julie en lui secouant le coude.

Il rouvrit brusquement les yeux et se remit droit : « Hein ? Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Oh Julie ? Ça va Julie ? Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu. Comment ça va Julie? »

L'intéressée sourit : « Moi ça va bien. Mais toi, j'ai l'impression qu'il faudrait que tu te reposes ».

Elle lui prit de nouveau le bras, et l'attira pour l'amener vers la litière. Complètement instable, il s'affala contre elle et se retint à ses épaules pour ne pas tomber.

« Mais Julie ? Qu'est ce tu fais ? Lui demanda-t-il en riant à moitié. Rhooooo, non, pas ici. Pas maintenant, dit-il en montrant les autres filles. On est pas tout seul ». Puis il approcha ses lèvres des oreilles de Julie et lui dit tout doucement : « Et en plus, j'ai mal à la bite ». Il opina du chef pour confirmer ses propos. « Et je sais pas pourquoi, continua-t-il. Je me souviens que j'étais avec cette petite minette qui s'était peinte en verte... Oh... si je me souviens... ». Le menton appuyé sur l'épaule de Julie, qui tentait tant bien que mal de le porter jusqu'à son lit, il fit la grimace : « Ohlala. Quelle partouze ! En fait, non, se reprit-il. Je crois plutôt qu'on pourrait appeler ça un gang bang. Ou un reverse gang bang, vu que c'est moi qu'était tout seul ». Il haussa un sourcil indigné : « Elle m'ont fait tourné ! ».

Il resta silencieux quelques secondes pendant que Julie le remettait droit, pour laisser le temps à Samya, qui avait rapidement enfilé une jupe en peau, de remettre correctement les couvertures.

Christophe regarda Julie en tendant un doigt accusateur vers elle : « Vous vous êtes passé le mot ma parole ? » Et il rit tout seul de sa blague.

« J'ai l'impression que ça l'a rendu complètement saoul, constata Kim.

- Mais non ! J'suis pas saoul, protesta-t-il avec bonhomie. Mais c'est vrai que je me sens de bonne humeur. »

Il fit la moue avant d'ajouter très sérieusement : « Sauf que j'ai affreusement mal à la bite ». Il se tourna ensuite vers le fond du jardin : « Y'a pas un bruit d'eau là-bas ? ». Il en prit la direction à grande enjambée mal assurée : « j'irais bien me tremper le cul dans l'eau fraîche ».

Les filles, passée leur surprise, lui emboîtèrent le pas, tandis qu'il maugréait : « j'espère qu'elles m'ont pas refilé une maladie, quand... » et il s'effondra tout droit au milieu des fleurs noires.

Samya poussa un cri bref.

Julie, la première arrivée sur lui le retourna prestement et mit l'oreille contre sa poitrine. Elle releva finalement la tête, l'ausculta brièvement, avant de lâcher d'un voix enrouée : « il dort... le con. »

Vierge de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant