Ceci n'est pas un livre d'Histoire - Visages perdus

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À quoi ressemblaient vraiment les personnages de ce roman ?

De tout le casting, Alexandre et Philippe sont les mieux connus. Nous avons quelques très rares indices concernant Héphaistion (voir plus bas) et Kleitos, dont le surnom, « le noir », indiquait sans doute qu'il avait un teint particulièrement bronzé.

Les fresques des tombes macédoniennes nous renseignent sur l'apparence de la noblesse. Les hommes relativement âgés sont barbus, avec des cheveux courts. Les jeunes, jusqu'à l'âge du mariage environ, étaient généralement rasés, mode qui devint plus courante encore pendant et après le règne d'Alexandre, qui resta rasé toute sa vie. Leur teint de peau variait, d'un teint pâle caucasien à un teint plus bronzé, mais rarement foncé ; toutes les couleurs de chevelure étaient possibles.

Alexandre

Plutarque donne une description assez détaillée d'Alexandre... quatre cents ans après les faits :

« Les statues qui représentent le mieux la forme du corps d'Alexandre sont celles de Lysippe, le seul sculpteur auquel il eût permis de sculpter son image. [Il penchait le cou] un peu sur l'épaule gauche, et la vivacité de ses yeux, l'artiste les a parfaitement exprimées. [...] Alexandre avait, dit-on, la peau blanche, et d'une blancheur que relevait un léger incarnat, particulièrement sur le visage et sur la poitrine. [...] Sa peau sentait bon ; qu'il s'exhalait de sa bouche et de tout son corps une odeur agréable, et qui parfumait ses vêtements. »

La statue de Lysippe est parvenue jusqu'à nous grâce à des copies. Elle montre un Alexandre trentenaire, avec le visage assez long, la bouche pleine, le nez plutôt fort et des cheveux ondulés ; elle est assez originale comparée aux très nombreuses représentations d'un Alexandre angélique dont les traits rappellent ceux d'Apollon, figé dans une jeunesse éternelle. On ignore sa couleur de cheveux réelle, qui pourrait aller d'un blond foncé au brun clair. Il était, semble-t-il, plus petit qu'Héphaistion.

Philippe

La taille de Philippe est, elle, bien connu, si son corps est celui qui a été retrouvé dans la tombe dite de Perséphone à Aigai. Il s'agit du squelette d'un homme d'environ 1m80, une taille élevée pour un homme grec, facilement identifiable en raison de l'atroce déformation de la jambe droite : le tibia et le fémur avaient fusionné, le genou s'étant calcifié autour du trou laissé par la pointe de la lance qui le blessa dans les montagnes des Triballoi. J'ai décidé de lui accorder une guérison sans doute bien plus généreuse que celle qu'il connut en réalité.

En dehors des informations données par le squelette, nous ne savons presque rien de Philippe, car nous n'avons conservé aucune statue ou peinture réalisée de son vivant. Il portait très certainement la barbe et les cheveux courts, comme les hommes de son époque après la trentaine. La plupart des œuvres de fiction le représentent brun, ou avec des cheveux noirs, sans doute en opposition avec Alexandre, car nous n'avons en réalité aucune information sur la couleur de ses cheveux ou de ses yeux. Philippe pouvait tout à fait avoir les cheveux plus clairs que son fils, ou d'un roux flamboyant.

Héphaistion

Son apparence nous est entièrement inconnue. Quelques statues le représenteraient, mais leur attribution est douteuse, très tardive, ou ressemble trop à des statues génériques pour permettre de retrouver son apparence. D'après Quinte-Curce et Diodore, Alexandre était à la fois plus petit et moins beau que lui, mais l'anecdote qui le démontre (celle de la mère du Roi des rois perse confondant Héphaistion avec Alexandre) pourrait très bien être fictive, comme beaucoup de passages des biographies antiques, que les auteurs inventaient pour pimenter leur texte ou agrémenter leurs démonstrations morales.

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