Chapitre II : La thrace

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Après l'obscurité des coulisses, le soleil l'éblouit désagréablement

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Après l'obscurité des coulisses, le soleil l'éblouit désagréablement. Le casque la protégeait des rayons directs du soleil, mais la luminosité était trop forte. Elle avança. L'arbitre annonça la nouvelle paire. Elle leva les bras en entendant son nom. Le silence tomba soudain. La surprise. Elle grimaça à l'abri de son casque. Pas l'abri, elle n'aimait pas porter un casque. Il restreignait drastiquement sa vision périphérique et il gênait sa respiration. Alors qu'elle se pensait assez vétérane pour émettre un avis — elle combattait dans l'arène depuis deux ans et avait laissé loin derrière elle son statut de novice — elle avait demandé à Téos d'en être dispensée. Il avait hurlé aux loups.


***


Ton armatura exige le port d'un casque ! Je ne présente pas des acteurs, fulminait-il. Mais des gladiateurs ! Tu sais ce que c'est ?!

Je suis une femme, avait-elle répondu en haussant les épaules. Et puis, je ne vois rien et je n'arrive pas à bien respirer.

Il l'avait giflée.

À genoux, lui avait-il ordonné dangereusement menaçant.

Elle s'était exécutée. Il avait fait appeler Herennius.

Elle veut devenir rétiaire, déclara Téos à son doctor.

Quoi ?! s'étonna Herennius qui ne pouvait croire à telle affirmation.

Mais, dominus... avait tenté de protester la jeune femme à genoux.

Une gifle avait une fois encore claqué.

Tais-toi !

Elle s'était définitivement tenue coite.

Forme-la, Herennius.

Elle ne brillera pas dans cette armatura, dominus, observa le doctor.

Elle veut combattre à visage découvert.

Herennius s'était abstenu de tout nouveau commentaire. Shamiram, ou Aeshma comme elle se faisait appeler dans l'amphithéâtre, n'avait pas su une fois de plus tenir sa langue, courber l'échine. Le fouet, les verges, les corrections n'avait jamais étouffé le feu qui brûlait au fond de ses yeux. Esclave, elle ne se pliait aux règles que si elle les acceptait et que celles-ci n'allaient pas à l'encontre de ses convictions. Par bonheur, Aeshma n'avait juré fidélité à aucun dieu et ne se conformait à aucune règle morale exotique. Beaucoup d'aspects dus à son statut servile ou à sa condition de gladiatrice l'indifféraient.

Elle acceptait aussi bien les dures conditions d'entraînement que les règles de vie très strictes et les conditions spartiates imposées par le laniste à ses gladiateurs. Tuer lui semblait naturel, servir aux plaisirs des munéraires aussi. Elle acceptait de verser son sang, de risquer sa vie, de satisfaire des fantasmes tant qu'elle gardait son statut de gladiatrice et qu'on ne la prenait pas pour une prostituée, que Téos ne la louait pas ainsi.

Le sable rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant