Aulus Flavius s'assit à son bureau et posa son menton dans ses mains.
— Tu as été imprudent, Silus.
— Rien ne peut vous relier à ce meurtre, procurateur.
— Pourquoi ne pas avoir fait disparaître le corps du légionnaire ?
— Son meurtre a été imputé à des brigands.
— Mmm, mais il manquait la tablette de Valens.
— Il ne manquait pas que la sienne.
— Que penses-tu que nous devrions faire ?
— Nous savons qu'il veut votre perte. Il est peut-être temps d'agir. Nous aurions dû le faire bien avant aujourd'hui.
— Non, c'eût été une erreur. Le tuer juste après que le courrier soit parti, le tuer alors que le corps d'un légionnaire de l'escorte a été retrouvé avec la besace du courrier et seulement la moitié des tablettes ? Attendons.
— Qu'il renvoie un courrier à Vespasien ?
— Non, nous ne lui en laisserons pas le temps. Tu m'as dit qu'il allait partir en inspection ?
— Oui.
— Pourquoi en plein mois d'août ?
— Des histoires de brigandages et il y a eu des feux, en particulier un, très important, début juillet.
— L'occasion rêvée. Il part avec une grosse escorte ?
— Non, il veut éviter que les gens pensent à une opération militaire. Il se présente comme l'oreille de la légion et de l'Empereur, et assure à la population qu'il fera remonter leurs doléances au propréteur et à l'Empereur.
— Il s'arroge bien du pouvoir.
— Le propréteur a approuvé son initiative, comme le précédent l'avait approuvé avant lui.
— Pff, cracha Aulus Flavius. Tous des incapables, des valets, des esclaves incompétents. Comment peuvent-ils remettre leur pouvoir entre les mains d'un vulgaire soldat ? Sans offense, Silus, s'excusa-t-il avant de continuer. Valens ne rédigera pas un autre rapport avant la fin de son inspection, il doit certainement y voir l'occasion de compléter ses notes, car je suis sûr qu'il passera sur les domaines impériaux qui m'ont été confiés. Des brigands, des rebelles, il y en a toujours qui traînent...
— L'opération doit être bien préparée.
— Tu as trouvé son espion ?
— Non.
— On ne peut pas risquer une fuite. À combien d'hommes se montera son escorte ?
— Une demi-douzaine, pas plus, il voyage sous une fausse identité.
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Le sable rouge
Ficción histórica78 ap. JC. Province impériale de Lycie-Pamphylie. Une gladiatrice, deux sœurs. Les mirages de l'arène, la haine de l'Empire. Une rencontre entre deux mondes, celui des esclaves et des hommes libres. Des jougs à secouer. Une liberté à conquérir. Mai...