Chapitre LXX : La mort de Lucius Caper

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Le principal accéléra le pas. Il aurait dû savoir. Prévoir.

Il savait et il avait prévu. En vain.

Un voyage sans histoire qui finissait en fuite éperdue.

Il glissa dans une flasque nauséabonde, se rattrapa à un mur. Étouffa un hurlement de douleur. Il ne devait pour l'instant sa survie qu'à sa parfaite connaissance de la ville, à la rapidité de ses réflexes, à l'apparition de fêtards et à la chance. Les assassins avaient reculé, il avait pu fuir. Mais ils le retrouveraient. Ils savaient où il se rendait. Il devait se montrer le plus rapide. Ne pas se faire rattraper ni se faire barrer la route.

.

Le questeur l'avait envoyé avec des ordres précis. Il lui avait octroyé une escorte et dix mules. Il attendait l'occasion de se rendre à Patara depuis plus d'un an. Il avait promis à l'affranchi de Julia Metella Valeria de se présenter à la jeune femme dès que le questeur l'enverrait en mission de ravitaillement dans la capitale de la province de Lycie-Pamphylie. Mais rien ne s'était passé comme prévu.

Nouvellement assigné au service du questeur, Lucius Caper avait d'abord dû gagner sa confiance, faire preuve de ses compétences. Il n'avait pas bénéficié comme il l'avait espéré, de la liberté et de l'indépendance dont il jouissait auprès du tribun Kaeso Atilius Valens. Il n'avait même pas pu honorer la promesse qu'il avait faite à Marcia de venir la voir. Il n'avait pas pu se rendre à Sidé. Il ne savait rien d'elle. Il se sentait coupable. Impuissant. Il l'avait abandonnée.

Il n'avait pas pu non plus se rendre à Patara. Il avait été là où le questeur lui avait demandé de se rendre. Le principal avait suggéré à son supérieur de se fournir à Patara, mais celui-ci ne connaissait pas la ville, il préféra se ravitailler en Cappadoce, en Mésopotamie, en Assyrie ou en Arménie. En Cilicie, plutôt qu'en Lycie-Pamphylie. Caper avait obéi aux ordres, mais il entamé une correspondance d'affaires avec Julia Metella Valeria et son mari Quintus Valerius. Obtenu des garanties et des prix avantageux. Contacté d'autres commerçants, et enfin, si bien intéressé le questeur avec les offres qu'il avait habilement négociées à Patara et dans sa région que celui-ci avait fini par l'y envoyer.

Le principal ne s'y rendrait pas uniquement pour le seul bénéfice de la légion Fulminata. La visite d'Andratus l'avait intrigué. Il avait beaucoup réfléchi à ce qui aurait pu conduire à une mort programmée de Kaeso Valens. Il avait discrètement enquêté. Il n'avait rien trouvé de probant. Mais un soir, par hasard, il avait entendu un légionnaire parler de l'assassinat d'un courrier et de son escorte deux ans auparavant. Un meurtre inexpliqué. Tout comme celui de Valens. Commis peu de temps avant celui du tribun. Caper connaissait l'un des courriers couramment employé pour transporter les rapports de la légion à Rome. Il appris ainsi que les tablettes qui lui étaient remises étaient destinées au Sénat.

— Toutes ? voulut s'assurer Caper.

Oui.

Mais le courrier avait soudain froncé les sourcils.

Le sable rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant