Chapitre LXXXII : Le réveil de Némésis

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Elles avaient convenu d'attendre la venatio.

Kittos les avait prévenues le soir précédant que des places leur avaient été retenues dans les tribunes réservées aux invités prestigieux, aux étrangers que Titus ne voulait pas recevoir dans sa loge et qu'il ne pouvait imposer dans celle du préfet. Des invités qu'il ne pouvait mêler aux sénateurs, aux chevaliers ou aux vestales. Des invités qu'il ne pouvait pas reléguer au milieu de la plèbe. Des places exceptionnellement réservées à leur intention. Quand les jeux d'inauguration seraient terminés, les places reviendraient aux chevaliers. On détruirait les murets qui séparaient les unes des autres.

Carpophorus était engagé. Son nom et celui de la jeune bestiaire aux cheveux d'or firent trembler encore une fois les fondations de l'amphithéâtre. Carpophorus déclencha l'hystérie quand il terrassa un taureau, qu'il le ploya jusqu'à terre par la seule force de ses bras passés autour du cou puissant de l'animal. Qu'il l'étrangla et qu'il le souleva de terre pour l'apporter en offrande à l'empereur. Marcia avait échangé son arc contre une lance et l'amphithéâtre bondit d'un seul mouvement sur ses pieds quand elle arriva au grand galop, face à une bête monstrueuse et mugissante qui lui fonçait dessus à toute allure et que sa lance s'enfonça entre les épaules du taureau furieux, l'arrêtant net dans sa course. La jeune fille sous le coup de l'impact avait été soulevée à plusieurs pieds au-dessus de sa selle.

Le cheval partit sans elle, mais elle retomba sur ses pieds, saluée d'un grand « Aaaaaaaaaaah ! », elle avait paru un instant, suspendue dans les airs. Mais elle avait lâché sa lance et quand elle se redressa, son poignard brillait dans sa main. Le taureau était mort. Elle lui avait tranché une oreille qu'elle avait passé dans sa ceinture, avait couru à la suite de sa monture, était remontée d'un bond en selle. Une lance traînait dans le sable et au grand galop, elle s'était penchée et l'avait récupérée. Dacia riait de bonheur et poussa vers elle un nouveau taureau.

Marcia et Carpophorus reçurent ensemble les palmes des champions et chacun eut droit à un vase rempli d'aureus.

— On se retrouve à la dernière chasse, Marcia, lui dit le champion en traversant l'arène sous les vivats du public. Si nous remportons encore une fois la palme des champions, si tu tues un lion, un léopard et un ours, je te fais faire un tour d'honneur juchée sur mes épaules !

Tu portes des taureaux et des ours sur les épaules, Carpophorus. Ce n'est pas un bien grand défi pour toi, de porter une petite gladiatrice.

Tu as quel âge, Marcia ?

Dix-sept ans.

Je ferai dix-sept tours alors.

La jeune fille s'esclaffa.

— On te huera avant tu n'aies fini.

Tu n'as pas encore vu de quoi j'étais capable.

Le sable rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant