CHAPITRE LXXI : Pour Atalante

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NB : le chapitre est long à cause des notes de fin de chapitre

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NB : le chapitre est long à cause des notes de fin de chapitre.

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Aeshma se renfrogna à l'abri de son casque. Elle s'était montrée nettement supérieure à son adversaire. Elle lui avait donné sa chance, ménagé des ouvertures, la fille n'en avait pas tout de suite profité, mais elle s'était rattrapée par la suite et leur combat n'avait pas démérité. La jeune Parthe n'appréciait pas se retrouver appairée à des gladiatrices trop en-deçà de sa valeur et elle en voulait à Téos et Herennius de lui avoir choisi une adversaire aussi faible, mais la fille avait combattu honorablement. Elle avait tenté de ne pas se déprécier aux yeux du public et d'offrir une réponse convenable à une meliora qu'elle savait ne pas mériter.

— Jugula !

Encore une. Aeshma avait plus égorgé en deux mois qu'en deux années complètes. L'Empereur avait offert le jugement au public. La sentence n'avait rien eu de surprenant. La jeune Parthe assura sa prise sur les cheveux de la thrace à genoux devant elle, leva sa sica et d'un geste brusque et précis, trancha la jugulaire de la jeune gladiatrice. Elle maintint fermement la tête de la condamnée contre le haut de sa cuisse, offrant au public le spectacle du sang qui jaillissait par saccades et pour les yeux les plus perçants, celui du rictus qui accompagnait son agonie.

Les jeux, après quelques semaines de clémence, de jugements indulgents et justes, avaient viré au bain de sang. Au massacre. Perdre entraînait de plus en plus souvent la mort. Les gladiateurs n'en combattaient qu'avec plus de sérieux. Les femmes se trouvaient relativement épargnées, mais alors qu'habituellement leur probabilité de mourir s'élevait à une chance contre vingt sinon plus, elle avait brutalement chuté à une contre dix. Il restait trente quatre jours de jeux, Aeshma sentait que la probabilité chuterait encore et finirait par rejoindre celle en usage chez les hommes.

La familia avait perdu beaucoup de monde. Tous les faibles avaient succombé, les médiocres. On se demandait parfois au sein des ludus s'il resterait assez de gladiateurs pour combattre jusqu'à la fin des jeux. Il en resterait. Les bestiaires ne faisaient pas les frais des exigences dispendieuses du public et beaucoup d'entre eux seraient capables, en cas de nécessité, de combattre comme gladiateur. Titus n'était pas assez fou non plus pour ne pas garder des combattants d'exception jusqu'à la fin. Le premier mois lui avait permis de dresser des listes de gladiateurs à ménager jusqu'à la clôture des jeux. Les meilleurs s'affronteraient lors des dernières semaines, jusque-là, ils disputeraient des combats faciles, tout comme Aeshma, Atalante, Sabina, mais aussi Ajax, Caïus qui avait agréablement surpris le laniste par ses performances, Euryale, Germanus, au sein de la familia, tout comme Astarté et Lucanus qui avaient été épargnés par leur laniste.

Ister, Marpessa, Galini, Enyo, les deux Reines des Amazones comme on appelait couramment Penthésilée et Lysippé, Ametystus, Aper, Pikridis, Hélios, Gallus et Ishtar, avaient tiré leur épingle du jeu. Rejoint les listes de gladiateurs à ménager. D'autres avaient miraculeusement survécu.

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