Chapitre C : Julia Metella

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Astarté, Antiochus et Néria accompagnèrent les deux dominas. Elles voulurent se rendre à pied au palais, mais une litière les attendait devant la porte de villa.

 Kittos n'est pas là ? s'étonna Gaïa. Antiochus, tu l'as vu ce matin ?

 Non, domina. Il n'a pas passé la nuit à la villa.

 Je ne sais jamais si on peut lui confiance ou pas, râla Gaïa.

 J'espère, souffla Julia. Il sait beaucoup de choses. Peut-être bien trop. Gaïa, es-tu sûre que c'est une bonne idée d'emmener Astarté avec nous ?

 Oui, répondit fermement celle-ci. Arrête de t'inquiéter, Julia.

La jeune femme ne répondit pas. Une sombre appréhension la rongeait de l'intérieur.

.

Elles furent introduites dans une grande salle. Une salle d'audience, pas dans un salon privé comme l'avait été Gaïa quand elle s'était rendue auparavant chez l'Empereur. Astarté, tous les sens en alerte, s'était crispée en entrant. Deux prétoriens avaient fermé la porte derrière eux et y restèrent en faction. Tous les autres accès étaient gardés de la même façon. Deux autres soldats encadraient l'Empereur et un centurion se tenait ostensiblement la main sur son pugio. Gaïa salua le centurion d'un signe de tête, mais il l'ignora ou feignit de l'ignorer. L'inquiétude de Julia Metella Valeria gagna la Dace aux yeux dorés. Les prétoriens semblaient détendus et indifférents à leur venue, mais la gladiatrice décelait une tension dans leur attitude. Elle se rapprocha insensiblement de Gaïa Metella. Elle flairait le piège à plein nez. Le danger.

 Gaïa ! l'accueillit jovialement l'Empereur. Je suis heureux de vous voir.

 Imperator, c'est un honneur.

Titus se tenait derrière une grande table massive. Des rouleaux et des tablettes étaient jetés pêle-mêle devant lui. Il travaillait. Il referma une tablette et s'appuya contre le dossier de sa chaise.

 Gaïa, je ne vous l'ai jamais demandé, mais il me serait maintenant gré de le savoir : où êtes-vous née ?

La jeune femme se pinça les lèvres.

 Vous avez grandi à Alexandrie, continua l'empereur. Mais vous n'êtes pas née là-bas. D'ailleurs, vous habitez le quartier delta, on y rencontre rarement des citoyens romains. Ils rechignent à vivre au milieu des juifs et ceux-ci n'apprécient pas vraiment se mêler à une population qu'ils méprisent.

 Mépris réciproquement partagé, Imperator.

 Mmm, sans doute. Les juifs ont causé beaucoup de troubles dans l'Empire.

 Les sicaires ou les zélotes, les autres n'ont été victimes que de l'extrémisme de leurs compatriotes et de la bêtise des autres populations, que ces populations eussent été d'origine grecque ou romaine, rétorqua Gaïa.

Le sable rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant