Gaïa les attendait à la villa. Les deux gladiatrices la saluèrent distraitement. Julia d'un signe de tête à sa sœur lui fit comprendre que tout s'était bien passé et qu'elles en parleraient plus tard, qu'il y avait peut-être plus urgent. Elles se rendirent toutes dans la chambre où reposait Astarté. Kittos s'invita aussi.Gaïa lui barra la porte.
— Domina, je ne vous ai pas relaté ma visite au ludus Vestitus.
— Il y a des choses que tu n'as pas à savoir, Kittos, lui dit-elle durement.
— Des secrets que vous désirez cacher à l'Empereur ?
— Des choses qui concernent uniquement les gladiatrices.
— Vous n'êtes pas gladiatrice, domina. Votre sœur non plus et Astarté est une juliana, elle appartient à l'Empereur.
Ils se toisèrent du regard. S'opposer à la présence de Kittos s'avérerait peut-être dangereux.
— D'accord, entre.
— Merci, domina. Vous ne regretterez pas votre décision.
Kittos parla le premier. Il était porteur de bonnes nouvelles. Seule Cynthia avait survécu, les quatre autres gladiateurs étaient morts. La Thrace avait monté toute une histoire qui lui donnait le beau rôle, mais d'où il ressortait qu'elle était une victime collatérale d'elle ne savait quelle vengeance. Les gladiateurs étaient tous des auctoratus qui logeaient au ludus Aemilius. L'un appartenait au ludus de Sidé, mais il l'avait intégré après que la grande Dace n'avait été vendue au ludus de Capoue, et les deux autres étaient issus d'une école privée de Leptis Magna. Astarté s'esclaffa.
— Quelle hypocrite !
— Elle était complice ? s'assombrit Aeshma.
— Tu parles qu'elle était complice !
Aeshma maugréa, les yeux de Marcia commencèrent à s'assombrir.
— Eh ! les interpella Astarté. Ne vous emballez pas. Je lui ai donné un bon acompte de ce qu'elle méritait pour sa petite trahison. Je lui ferais payer le reste quand j'en aurai la force. Elle a juste besoin d'une bonne correction, c'est une imbécile. Une idiote qui n'a pas résisté aux yeux doux d'Ister. Elle ne fera plus la même erreur, surtout avec la gueule que je lui ai dessinée, conclut-elle franchement fière d'elle-même.
— Elle ne souffrait que d'un coquart et d'une grosse bosse sur le front, remarqua Kittos.
— Je ne parlais pas d'elle, ricana Astarté.
— Qui est Ister ? voulut savoir Kittos.
— Un sale con jaloux et frustré qui ne nous posera plus jamais de problèmes. Ne vous occupez pas de Cynthia, dit-elle à ses deux camarades. Alors, il faut que je rentre ? demanda-t-elle à Kittos.
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Le sable rouge
Historical Fiction78 ap. JC. Province impériale de Lycie-Pamphylie. Une gladiatrice, deux sœurs. Les mirages de l'arène, la haine de l'Empire. Une rencontre entre deux mondes, celui des esclaves et des hommes libres. Des jougs à secouer. Une liberté à conquérir. Mai...