Chapitre XXIII : Ravages et brigandage

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Lucius Cornelius Caper s'agenouilla auprès de ce qui restait du corps méconnaissable qu'il supposait être celui du tribun Kaeso Atilius Valens

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Lucius Cornelius Caper s'agenouilla auprès de ce qui restait du corps méconnaissable qu'il supposait être celui du tribun Kaeso Atilius Valens. Les charognards avaient rongé et déchiré les chairs. Des voleurs ou des vagabonds avaient volé tout ce qu'il y avait à voler: caligaes, vêtements, équipement, il ne restait rien. Quatre cadavres se trouvaient dans le périmètre qui entourait l'ancien foyer que les légionnaires avaient allumé pour s'éclairer et préparer leurs repas.

Le tribun avait choisi l'emplacement du bivouac en retrait de la route qui menait de Kastabara à Podalia et c'était un berger qui avait retrouvé les corps. Il n'aurait peut-être signalé sa trouvaille à personne si son chien n'avait hurlé et qu'il n'avait pas trouvé un quart de mille plus loin, quatre nouveaux corps. Ceux-là avaient gardé leurs vêtements, de simples tuniques blanches* en laine, que rien ne distinguait de celles que portaient les gens assez riches pour se vêtir correctement sans pour autant dépenser de folles sommes. Les tuniques n'étaient ni brodées, ni décorées d'aucune façon, mais le tissage était de bonne facture. Le berger avait ensuite, remarqué les chaussures que les cadavres portaient. Des caligaes de légionnaire. Si un seul en avait porté, il se serait tu et aurait passé son chemin, mais quatre hommes ? Plus les quatre autres ? Ceux-là aussi avaient peut-être porté des caligaes. Il était retourné à l'endroit où il avait trouvé les quatre premiers corps.

Ces hommes avaient été victimes d'une attaque. Et ces hommes n'étaient pas de simples voyageurs, il y avait fort à parier qu'ils appartinssent à la légion romaine. Le berger avait hésité, mais il avait préféré prévenir l'intendant du domaine pour le compte duquel il gardait les moutons. Il ne voulait pas courir le risque d'être plus tard accusé d'un meurtre aussi grave que l'assassinat de huit légionnaires.

L'intendant était venu, guidé par le berger, puis il avait envoyé une tablette au maître du domaine, qui lui, avait prévenu les magistrats de Podalia. Des miliciens avaient été envoyés et avaient confirmé l'hypothèse du berger. Ces hommes étaient des légionnaires. Mais que faisaient-ils ici et qui étaient-ils ? On se souvint très vite qu'un petit détachement d'hommes, commandé par un principal, avait été envoyé par le tribun Kaeso Atilius Valens dans la région. Ils devaient rencontrer les notables, en ville, comme dans leurs domaines. Le tribun avait envoyé des tablettes demandant d'accueillir ses hommes et de leur fournir logement et nourriture. Il n'avait pas précisé de dates, seulement prévenu de leur arrivée au cours du mois d'août ou du mois de septembre. Personne ne s'était donc inquiété de ne pas les avoir encore vus.

Il fut décidé de ne pas toucher aux corps. Ils avaient été tués depuis plus de deux semaines et il n'en restait pas grand-chose, mais le tribun enverrait certainement des soldats pour enquêter et il serait reconnaissant aux notables d'avoir faciliter le travail de ses hommes.

Caper avait pris connaissance de la tablette envoyée à Kaeso Valens et il avait senti le malheur frapper à sa porte. Si ce qu'elle racontait était exact, Valens était mort.

Le sable rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant