Chapitre VIII : Daoud

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Serena conduisit Aeshma dans une pièce attenante aux bains. Deux hautes banquettes de pierre avaient été maçonnées en son centre et des étagères en bois supportaient toute une collection de fioles de différentes tailles. Y étaient aussi rangés différents instruments en bois qu'on pouvait utiliser pour masser certaines parties du corps, des strigiles, des peignes et des ciseaux. Deux coffres ouverts contenaient du linge et des serviettes. Une table en bois ouvragé et deux fauteuils complétaient l'ameublement. Les murs étaient peints à fresque, l'ocre et le jaune, rehaussé de bleu, dominaient et créaient une ambiance chaude et accueillante. Insérées dans de grands panneaux rectangulaires, des scènes mythologiques qu'Aeshma n'identifia pas, égayaient l'ensemble.

Serena délaça les caligaes de la gladiatrice, les lui retira, puis elle lui dénoua son pagne. Quand elle fut nue, elle enjoignit Aeshma de se coucher sur l'une des banquettes de pierre. Elle s'excusa ensuite de devoir la laisser un moment seule et lui promit de revenir très vite.

Aeshma avait posé sa tête sur ses avant-bras croisés et elle ferma les yeux, gagnée par une douce torpeur. La douleur la réveilla. Elle n'ouvrit pas les yeux, mais gémit doucement. Des doigts glissaient sur son dos supplicié, parfois doux, parfois insistants. Elle se força à se détendre et remisa sa fierté. Exprimer son inconfort quand la douleur était trop vive, lui permettait de ne pas inutilement se crisper. La jeune fille n'était qu'une esclave domestique, une soigneuse, elle ne la mépriserait pas. Les soins ne présentèrent rien d'agréable, mais Aeshma en retira beaucoup de soulagement. Serena devait utiliser un onguent très semblable à celui que fabriquait Atticus.

On va s'occuper de ta cuisse maintenant.

Aeshma s'arrêta de respirer, elle ouvrit les yeux et regarda par-dessus son épaule.

Atticus ?

Je suis impressionné par ta capacité à me reconnaître, répliqua le médecin d'un ton goguenard.

Mais, qu'est-ce que tu fais ici ?

Un homme s'est présenté ce matin au ludus et a demandé à parler au laniste à qui appartenaient les deux femmes gladiatrices qui avaient assisté au dîner du propréteur. Il a été envoyé à Téos à qui il a remis des tablettes. Je ne sais pas ce qu'il y avait écrit dessus, mais Téos m'a fait appeler, m'a demandé d'emballer tout ce dont j'avais besoin si je devais soigner ta sale tête de lard et ordonné de suivre l'homme qui attendait dans un coin.

— Tu es là depuis longtemps ?

— J'ai quitté Patara après la deuxième heure. Tu es dans un sale état, Aeshma.

— Je vais crever ?

— Non, pas encore, rit Atticus.

— Alors on s'en fout.

Le sable rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant