78 ap. JC. Province impériale de Lycie-Pamphylie. Une gladiatrice, deux sœurs. Les mirages de l'arène, la haine de l'Empire. Une rencontre entre deux mondes, celui des esclaves et des hommes libres. Des jougs à secouer. Une liberté à conquérir.
Mai...
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Julia s'était effondrée dans les bras d'Aeshma. La jeune gladiatrice s'était approché pour l'aider à glisser de sa selle. Julia avait enroulé ses bras autour de son cou et elle avait perdu connaissance. Aeshma lui avait passé un bras sous les genoux et l'avait portée jusqu'à la cabine. La domina était légère et pas bien plus grande qu'elle. Elle refusa l'aide d'Antiochus avec fermeté. Elle avait allongé la jeune femme sur un divan et lui avait humecté les lèvres et les tempes avec du vinaigre. Julia avait ensuite gémit et elle avait ouvert les yeux l'air hagard.
— Aeshma ? dit-elle d'une voix faible.
— Oui, c'est moi, domina, vous êtes en sécurité, à bord de votre navire.
— Gaïa... où est Gaïa ?
— Je suis là, Julia. Qui t'a frappée ?
— Marcia est ici ?
— Oui, je suis là, dit la jeune fille en s'asseyant à côté d'elle.
— Raconte-moi...
— Domina, la coupa Aeshma. Vous avez besoin de soins. Je voudrais vous examiner et euh... en fait, je n'ai pas tout ce qu'il me faut.
— Demande, Aeshma, fit Gaïa. J'irai au marché pour toi, on trouve tout ce qu'on veut à Ostie et je connais beaucoup de monde.
— Donnez-moi une tablette, je vais vous faire une liste. Accompagne-la, Marcia.
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Cinq minutes plus tard, Marcia et Gaïa partaient acheter ce dont la jeune gladiatrice avait besoin. Aeshma invita Néria et les autres serviteurs à sortir. Elle se mâchouillait les lèvres en auscultant la domina. D'abord, le visage et puis, le cou, les mains, les bras, encore le visage. Après, il faudrait passer à...
— Aeshma, tu n'as pas à être si gênée, lui dit doucement Julia.
— Je ne suis pas gênée, domina. Mais je ne sais pas comment vous soigner. Pour la pommette, les hématomes, la fatigue, ce n'est pas un problème, mais... Je... On m'a parfois soignée pour la même chose, mais ni Atticus ni Saucia ne m'ont jamais demandé de les aider pour les autres. Je ne sais pas trop comment procéder, avoua t-elle d'un air contrit.
— Comment sais-tu ?
— Le cheval... Vous avez...
— C'était horrible, concéda Julia.
— Vous êtes très résistante, domina, la complimenta sincèrement la gladiatrice.
— Tu m'appelles toujours comme ça ? Pourtant... Tu sais, n'est-ce pas ?
— Quoi ? Que vous n'êtes pas née du même père et de la même mère que votre sœur ? Qu'est-ce que ça change ? Vous êtes toujours la domina.