78 ap. JC. Province impériale de Lycie-Pamphylie. Une gladiatrice, deux sœurs. Les mirages de l'arène, la haine de l'Empire. Une rencontre entre deux mondes, celui des esclaves et des hommes libres. Des jougs à secouer. Une liberté à conquérir.
Mai...
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Antiochus était d'abord allé s'assurer que les assertions de Gaïa étaient justes et qu'il restait bien des petits pots sous la plate-forme arrière, assez de petits pots. Le capitaine confirma. L'ex-lutteur s'étonna qu'on ne les eût pas utilisés.
— Ça ne servait plus à rien du moment que l'abordage avait eu lieu. À part pour les tirer sur le pont. Je ne veux pas perdre mon navire ni cramer ou me noyer.
— La domina veut se débarrasser des lembos.
— Tu sais comment ça marche ?
— Oui.
— Munis-toi de lampes à huile. Et ne brûle pas mon navire.
— On fera de notre mieux. Tu ne m'accompagnes pas ?
— Je préfère rester ici. Prends mon second.
Le capitaine appela son second. Les grappins qui arrimaient les lembos à l'Artémisia, se trouvaient crochetés en avant de la ligne de défense, Antiochus devrait effectuer une percée, protéger ceux qui couperaient les filins, ceux qui tiendraient les lampes à huile, ceux qui lanceraient les petits pots. Une opération dangereuse et compliquée à mener, d'autant plus qu'il devrait la réitérer deux fois. Une bourrasque lui ébouriffa les cheveux. Peut-être pas deux fois, pensa Antiochus. Une fois suffirait peut-être si le navire reprenait le vent, la grand voile était intacte, les pirates ne l'avaient pas brûlée. Ils pensaient certainement s'emparer de l'Artémisia. La coque ronde était de belle construction et cela eût été dommage de la couler ou de l'abandonner en pleine mer.
Le second le conduisit à l'arrière. Il proposa à Antiochus de préparer les petits pots et envoya un marin chercher deux lampes à huile et un grand tissu dans la cabine de Gaïa. Il montra ensuite à Antiochus comment préparer les pots. Ils convinrent de poser les mèches sur l'ensemble des pots, mais de n'en emmener que le nombre nécessaire pour embraser le premier lembos, puis de revenir ensuite prendre de nouveaux pots avant de s'attaquer au deuxième lembos. L'idée plut à Antiochus et les deux hommes s'affairèrent consciencieusement à tout préparer. Ils partiraient à douze. Huit hommes de couverture, deux porteurs de lampes et deux lanceurs de petits pots.
Piscès, Anté, Sabina, Xantha, un valet de la familia et quatre marins s'apprêtèrent. Andréas se joignit à eux. Il se trouvait dans la cabine quand le marin était venu chercher les lampes. Il l'avait interrogé et honteux de se réfugier comme un lâche dans la cabine tandis que les autres se battaient, que la domina était sur le pont, il avait suivi le marin. Il porterait une lampe, il la garderait et quand il se tiendrait face à Gaïa Metella, il n'aurait pas à rougir de sa pusillanimité.
Deux marins aguerris au maniement des petits pots, découpèrent en deux le drap qui avait été rapporté de la cabine, les chargèrent de petits pots et les jetèrent en baluchon sur leurs épaules. Antiochus donna le signal du départ. Lui, Sabina et Piscès constituaient le fer de lance de leur attaque. Les porteurs de lampe et de petits pots avancèrent derrière eux, protégés sur les flancs par Xantha, Anté et les trois autres hommes.