78 ap. JC. Province impériale de Lycie-Pamphylie. Une gladiatrice, deux sœurs. Les mirages de l'arène, la haine de l'Empire. Une rencontre entre deux mondes, celui des esclaves et des hommes libres. Des jougs à secouer. Une liberté à conquérir.
Mai...
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Les plus vieilles arènes du monde, les plus grandes du monde, le berceau de la gladiature. La familia de Téos se sentait gonflée d'orgueil à l'idée de bientôt fouler le sable d'un si célèbre amphithéâtre.
Téos avait obtenu sans trop de peine le droit de faire combattre ses gladiateurs. Les munéraires avaient organisé les jeux depuis plus d'un an. La mort de Vespasien et l'avènement de Titus les avaient pris de court. Ils pouvaient difficilement ignorer ces événements et les jeux prévus pour servir leurs propres intérêts et servir leur popularité, deviendraient l'occasion de s'attirer les faveurs du nouvel Empereur.
On avait rajouté : En l'honneur de l'Imperator Titus Caesar sur les affiches peintes dans toute la ville et la proposition de Téos fût chaleureusement accueillie. Les exploits de ses gladiatrices à Pompéi étaient parvenues jusqu'à Capoue et Téos regretta ne pas avoir emmené plus de femmes avec lui. Il n'aurait pas pu présenter Aeshma et Atalante, mais Marcia, Sabina, Galini, Penthésilée, Xantha et Enyo auraient assuré le spectacle. Il regretta aussi d'avoir laissé Piscès et Jason à Pompéi. Il se consola avec la somme faramineuse qu'il avait obtenue pour les prestations de ses gladiateurs. Il était venu pour demander une faveur, mais l'empressement qu'avaient montré les munéraires à l'annonce de sa venue, l'enthousiasme qu'ils avaient manifesté en apprenant qu'il était le laniste des gladiatrices, lui avait fait réviser son attitude. Trois meliores l'accompagnaient. Ajax et Lucanus chez les hommes, Astarté chez les femmes. Lysippé et Margarita appartenaient au second palus, Marpessa progressait sans cesse, Velox et Gallus savaient se montrer vifs, Euryale visait le premier palus et Dyomède se débrouillerait toujours. Aucun d'entre eux ne lui ferait honte.
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Lucanus bavardait, aussi volubile qu'à son habitude.
— On va se battre sur le sable qu'a foulé Spartacus, s'émerveillait-il. Il était comme toi, Astarté, un Thrace sauvage et intelligent.
— Merci du compliment, mais j'aimerais finir un peu mieux que lui.
— Il est mort héroïquement ! protesta Lucanus. Il a tout eu, les honneurs, l'amour, la gloire...
— Mouais... fit Astarté sans grand enthousiasme.
— Bon, d'accord, tu as déjà tout ça, tu peux te montrer blasée, mais moi...
— Comment ça, j'ai tout ça ? demanda Astarté sur le qui-vive.
— Tu es une meliora, tu as connu la gloire plus souvent qu'à ton tour dans l'arène et tu as su t'attacher l'amour d'un cœur dévoué.
— N'importe quoi ! protesta Astarté.
— Pff, ne mens pas. Pas à moi. Les autres sont des imbéciles, pas moi. Je t'envie trop pour ne pas l'avoir remarqué.