Chapitre 131 : Tout se dire pour s'apaiser

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Sur le campement, les soldats s'activaient pour affûter et nettoyer leurs armes, enfin mobiliser pour une vraie bataille. Ils attendaient encore les ordres des généraux et chefs de guerre dans la tente principale.

- Misons tout sur le cavalerie, proposa Sophia. Les soldats de Mycènes sont si lourdement armés qu'ils seront désavantagé, surtout si nous attaquons sur les côtés. Ainsi, nous briserons la formation et nos archers pourront les achever pour de bon. Ils n'auront aucune échappatoire et nous dominerons.

Elle guetta du regard chacun, à la recherche d'un soutien qui lui serait accorder. Un à un, ils hochèrent la tête et des pions supplémentaires se placèrent sur la carte pour choisir la meilleure formation.

- Ils vont rassembler leur armée aux premières lueurs du jour, informa un général. La maladie ont épuisé la cité, la faim aussi. L'idée de la princesse Sophia est bonne, l'attaque sera brutale et ils seront incapable de lutter.

- Je mobiliserai la majorité de mes cavaliers pour constituer les rangs, annonça Andrios. Je pense que nous pouvons les défaire uniquement de cette façon. Ceux qui ne seront pas présent pour la charge serviront de secours pour assister ceux qui seront en difficulté.

- Je te remercie de cette mobilisation, roi Andrios, répondit Clelia. Mes archers se tiendront prêt et mes cavaliers aussi.

Les deux souverains se tournèrent vers Hélénos qui n'avait pour le moment rien proposer. Ils savaient tous les deux qu'il n'aimait pas investir trop de moyen, notamment financier. Cette hésitation fit naître sur les lèvres de Desdémone un sourire moqueur qui attira les regards des fils de Néoptolème ainsi que de Cestrinos qui pressentirent un nouveau conflit entre eux. Pourtant, Hélénos s'abstint de dire quoique ce soit à sa nièce et serra les lèvres.

- Je peux mettre à disposition des soldats légers...

Ils s'interrompit quand Desdémone explosa de rire en l'entendant. Tous la fixèrent sans comprendre d'où venait cette hilarité, surpris et aussi désemparés. Certains guettèrent la réaction d'Hélénos, de crainte qu'il ne s'emporte à nouveau et ne lui donne plus qu'une simple gifle. Quelqu'uns se mirent à prier les dieux pour que cela ne finisse pas comme le duel qui avait coûté deux cicatrices profondes aux combattantes et une menace planant sur leur tête.

- Des soldats légers contre des mycéniens plus cuirassés qu'un sanglier, c'est certain que nous allons réussir, dit enfin Desdémone avec un ton moqueur. Allons, mon oncle, propose mieux. Ma mère a mis à disposition ses archers, le seigneur Andrios ses cavaliers. Toi tu ne trouves rien de mieux que proposer des soldats légers ? Je ne donne pas deux secondes avant qu'ils ne se fassent massacrer par les mycéniens.

Sous l'effet de la colère, le visage d'Hélénos vira au rouge et tous se préparèrent à intervenir pour éviter un nouveau duel qui finirait cette fois-ci en bain de sang.

- Comment oses-tu m'humilier ? s'écria-t-il en faisant un pas vers elle.

- Père, je t'en prie, laisse cousine Desdémone tranquille, supplia Pergamos en s'interposant entre eux, comme à chaque fois. Ce n'est qu'un conseil qu'elle donne, elle a fait face aux mycéniens avant nous tous, donc elle sait de quoi elle parle.

Ce fut au tour d'Hélénos d'avoir un rire méprisant qui paralysa son beau-fils ainsi que tous ceux présents dans la tente. Pergamos parut médusé et il chercha le regard de ses frères comme secours. Finalement, Clelia lui fit signe de s'apaiser pour éviter qu'un mot de plus ne le mette hors de lui.

- Combattue ? Tout ce qu'elle s'est contentée de faire, c'est empoisonné une cité entière sans aucun honneur ! En quoi elle a combattu ? Tout ce qu'elle ne saura jamais faire, c'est confectionner des poisons ! Et ça se prétend prêtresse d'Apollon et médecin en plus de ça ! Tu fais honte à tous les autres prêtres d'Apollon !

De Delphes toute puissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant