Chapitre 136 : Ή τήν 'Ελλάδα κυρία

47 6 14
                                    

Le dos engourdi et la nuque raidit, Clelia déposa son stylet sur son bureau et consulta ses cartes un moment puis lut ses notes. Elle roula ses cartes et le papyrus utilisé puis se leva et quitta son bureau. Elle parcourut les corridors de son palais d'un pas tranquille, saluant les esclaves qui passaient avec un petit sourire qui les ravit.

Elle marcha ainsi jusqu'aux cuisines où Timia donnait ses ordres tout en préparant le pain pour ce soir. Quand elle vit Clelia s'installer sur le banc et la regarder faire, les esclaves s'en allèrent immédiatement et Timia se désintéressa de sa tâche et s'approcha avec un léger air de reproche.

- Enfin sortie de ta grotte, quelle bonne nouvelle ! Depuis ton retour, c'est à peine si je te vois. Un jour, je t'interdirai l'accès.

- Tu m'as plusieurs menacé mais sans donner suite, s'amusa Clelia en posant sa tête sur sa main. Si tu passes ton temps à menacer sans agir, ça ne sert à rien.

- Alors tu verras la prochaine fois !

Clelia eut un petit rire léger tandis que sa sœur de lait lui tournait le dos pour reprendre sa préparation, mettant toute sa frustration de la pâte à pain qu'elle pétrissait depuis un moment et qui était déjà prête à cuire.

- Je peux avoir du lait au miel ? tenta-t-elle en se préparant déjà à un refus.

- Fais-le toi-même.

- Entendu, demain je passerai la journée au gynécée et je tisserai, si ça te fait plaisir. Alors, je peux avoir mon lait ?

L'intendante bougonna quelque chose. Elle termina d'aplatir sa pâte et alla au four pour commencer la cuisson. Puis elle se détourna et raviva les flammes du fourneau, chercha une amphore contenant du lait qu'elle versa dans un chaudron et laissa là au-dessus de feu avant d'aller s'asseoir face, la mine encore renfrognée.

- Je les connais, tes promesses. Sur quoi jures-tu ? Mais pas sur Apollon. Sur ton enfant préféré.

- Sophia, répondit-elle aussitôt.

- Menteuse ! Ne me prends pas pour une idiote ! Avoue que c'est Tharros ou Desdémone.

- Andrios.

- Si tu crois que je vais avaler ça, c'est me prendre pour une idiote ! Avoue que tu préfères plus Tharros.

- C'est facile pour toi, tu n'as qu'une fille, moi j'en ai quatre et il est hors de question que je favorise l'un au détriment des autres.

- Mais tu as quand même un préféré, comme tes époux, releva Timia en plissant ses yeux. C'est Éléos, non ?

- Si je devais choisir entre mes enfants, je dirai Delphes et entre mes époux, alors c'est Oxypous.

Découragée, l'intendante se détourna et chercha le lait qu'elle avait chauffé. Elle chercha un pot et laissa le miel se mélanger avant de tendre le gobelet d'étain devant Clelia et de poser un autre pour elle sur la table.

- Pour quand sera le banquet ? questionna l'intendante après avoir pris une gorgée.

- Dès qu'Hélénos et Andrios arriveront, nous l'organiserons. Mais le temps qu'ils viennent, il y a encore un peu de temps. Tu n'auras pas à te presser maintenant.

- Mais pour toute à l'heure ? Tu ne te sens pas anxieuse des conséquences quand la nouvelle se répandra ?

Timia cachait mal son inquiétude malgré son air bougon de tout à l'heure. Elle regardait son gobelet et le lait qu'elle avait bu un peu pour éviter de montrer son visage et de laisser sa sœur de lait lire sa préoccupation pour elle.

De Delphes toute puissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant