Un climat de peur et de méfiance s'était installé dans le rues de la cité. On avait peur désormais d'être condamné à la lapidation comme les onze hommes. Et le fait d'y avoir participé n'arrangeait pas les choses !
Terpsis était face à son beau-frère, dans son bureau. Elle lui avait fait lire des preuves qu'elle avait réussi à accumuler au fil de ses recherches. Elle observait les réactions d'Héliodore. Malheureusement pour elle, son beau-frère était rompu à l'art de la dissimulation. Elle dut attendre la fin de sa lecture, avant de croiser son regard.
- Es-tu sûre de tout cela, Terpsis ?
- Les personnes à qui j'ai confié cette tâche ont procédé avec discrétion. Tu l'as lu, il est coupable. Malgré les avertissements, le peuple est encore effleuré par la révolte. Je ne tiens pas à réprimer cela dans le sang. J'ai fait des conjurés des exemples, notamment en ordonnant une lapidation. Mais aujourd'hui, j'ai la preuve officielle et je peux l'arrêter.
Héliodore soupira et secoua la tête.
- Et le conseil ? Comment annonceras-tu cette décision, sachant qu'il en fait parti ?
- Je ne suis pas obligée de dire la vérité.
Au même moment, on frappa trois coups à la porte. D'un commun accord, ils se séparèrent et il céda sa place. Il salua le conseiller qui devait lui aussi s'entretenir avec la reine. Antipater prit sa place. Mais contrairement à Héliodore, la reine ne l'invita pas à s'asseoir.
- J'ai trouvé le chef des conjurés, déclara sans préambule la reine, avec un sourire carnassier.
Antipater blêmit un peu. Ce sourire n'arrangeait pas les choses. Il resta immobile, sans un mot alors qu'elle le dévisageait pour mieux sonder ses pensées.
- Quand sera arrêté le chef et quel sera sa sentence ? demanda le conseiller d'une voix mal assurée.
- Dans une semaine. J'avais songé à la lapidation, comme pour ce marchand et ses complices et j'hésite avec la décapitation et la pendaison. Mais l'avantage qu'on a avec la lapidation, c'est que tous le monde peut y participer, il suffit simplement de pierres et le condamné meurt en souffrant.
Elle abrégea en lui faisant signe de partir. Le conseiller pinça ses lèvres, encore pâle, avant de s'incliner et de sortir. Terpsis remit de l'ordre des affaires avant de sortir à son tour de son bureau. Elle rejoignit la caserne. Elle ne trouva personne et décida de rejoindre la palestre. Elle voyait un cercle d'éphèbes et d'esclave qui se formait autour de deux pugilistes. L'instructeur était au premier rang, observant les lutteurs. Lentement, Terpsis parvint à se frayer un passage pour arriver au premier rang. Dans cet enchevêtrement de bras et de jambes, Terpsis reconnut son neveu et ainsi qu'une tête blonde qu'elle assimila facilement au fils d'un de ses conseillers.
L'instructeur la remarqua et s'apprêta à arrêter les pugilistes mais elle l'en empêcha d'un geste. Il s'approcha discrètement, assez pour se parler.
- Une nouvelle bagarre ou un entraînement ? s'informa la souveraine.
- La première. Ils auront la punition qu'ils mériteront...
- Au regret de te priver de ce plaisir, Philippe, mais j'ai besoin de tes meilleurs archers et guerriers au corps à corps. Ils vont devoir m'aider à l'arrestation.
L'instructeur réfléchit un instant avant de pointer du doigt ses éphèbes et soldats de métier. Terpsis les observa avant de hocher la tête pour approuver ce choix. Il montra aussi les deux voisins ennemis.
- La princesse Clelia est une excellente guerrière, ajouta-t-il. Elle ne rate jamais sa cible. Sait-elle ?
- Elle est au courant, je la ferai prévenir. Qu'ils se préparent, nous partons immédiatement.
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De Delphes toute puissante
Ficção HistóricaGrèce antique. Les grandes cités de Grèce se disputent une cité en particulier, gouvernée de façon particulière : des femmes sont à la tête, puissantes et indépendantes, aimées et respectées par leur peuple, prêtresses et médecins, guerrières et str...