Chapitre 13 : S'arranger

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Des voix parvinrent aux oreilles de Clelia. Elle pensait rêve mais pourtant...

- Que dois-je en déduire, Héliodore ? siffla une voix en colère. Que ton fils couche avec ma fille ?

- Par Apollon, tu perds la tête ! C'est impossible, ils sont incapables de le faire tout simplement parce qu'ils sont comme frère et sœur ! Jamais ils n'oseraient faire une telle chose !

- Entre cousin, le mariage est possible...

- Xiphos ! s'énerva une autre voix, furieuse. Pistos et Clelia, à défaut d'être nés du même ventre, on le même sang et sont comme frère et sœur ! Il a toujours eu une attitude protectrice avec elle et la veille. Certes, elle a les cheveux détachés, mais pour lui ça ne veut rien dire ! Es-tu aveugle et sourd pour ne pas le comprendre ?

La voix se tut quand un grognement se fit entendre. Pistos ouvrit ses yeux et fut frappé par la lumière du jour. Il plissa les yeux plusieurs fois puis vit que tout une assemblée était dans la chambre et lui, étendu sur un lit. Il reconnut à contrejour son oncle et sa tante ainsi que son père. Le premier avait le visage déformé par la colère alors que pour la souveraine un air déconcerté et pour le dernier, la rage se traduisait de tout son être.

- Où suis-je ? fit le jeune brun d'une voix pâteuse.

- Dans la chambre de Clelia, répondit Terpsis.

- Par les dieux, que fais-tu...

Le jeune homme arrêta d'un geste son père et porta l'autre à sa tête, pris par une migraine. Ses sens étaient complètement brouillés et il lui fallut quelques minutes avant de réaliser qu'il était bel et bien dans la chambre de sa cousine, étendu sur le lit. Il vit avec surprise que Clelia était encore endormie mais pour encore quelques minutes.

- Pitié, père, j'ai un mal de crâne, j'ai l'impression qu'il va exploser...

En guise de réponse, on lui tendit une tisane fumante. L'odeur n'attirait pas et il renifla avec suspicion la boisson, se demandant ce que cela pouvait être.

- J'aimerai savoir maintenant ce qui s'est passé hier soir ? exigea Héliodore.

- Je n'ai aucun souvenir, je ne sais plus, père. 

Celui-ci fulmina de rage alors que derrière, le jeune homme entendit s'esclaffer quelqu'un. Pistos reconnut deux silhouettes à la chevelure flamboyante qui semblaient fortement se divertir du spectacle. Pistos ne savait plus quoi faire ou que dire. Ses souvenirs de la soirée l'avaient quitté et il se demandait s'il n'avait pas commis une erreur qui aurait valu la colère de son oncle et de son père. Pour le moment, sa tante était plus surprise que choquée ou en colère.

Enfin, Clelia remua puis s'assit sur son lit, ses cheveux emmêlés et hérissés. Ils lui cachaient la vue et elle distinguait difficilement le jour. Elle finit par les rejeter en arrière et tourna sa tête vers la porte de sa chambre. Elle eut la désagréable surprise de voir ses parents et son oncle, en compagnie d'esclaves qui avaient enfin l'opportunité de s'amuser.

- Bonjour, commença-t-elle en étouffant un bâillement.

- Bien le bonjour ma fille, répliqua acerbe Xiphos. Seras-tu en capacité de nous s'expliquer ce qui s'est passé ou alors tes souvenirs t'ont également quitté ?

Elle passa une main dans ses cheveux et fouilla dans les tréfonds de sa mémoire la soirée dans la taverne. Elle avait des souvenirs précis et le premier qui lui vint était ce baiser avec Éléos. Soudainement, elle rougit en y repensant. Elle n'avait aucun regret, loin de là. Mais si cette histoire se savait, Pistos n'aurait pas hésité à se bagarrer avec lui et son père l'aurait très certainement castré pour avoir oser la toucher et lui dire aussi qu'il avait envie d'elle.

De Delphes toute puissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant