Haletante, Terpsis se leva du lit. Elle avait terriblement chaud et son souffle était encore haché. Elle s'assit, tentant de reprendre son souffle alors qu'Aédone s'approchait et embrassait son cou, laissant ses mains s'égarer sur son corps.
- Un jour, je vais mourir de tes caresses, souffla son amante. Tu me rends folle.
- Ne meurs pas maintenant, mon amour, rit doucement Aédone, près de son oreille, j'ai encore trop faim.
- Et moi j'ai soif.
À contrecœur, elle se dégagea de ses caresses et se servit du vin pur avant de rejoindre le lit pour le partager avec Aédone. Dans l'œil de son amante brillait l'envie de posséder une nouvelle fois son corps. D'avance, Terpsis se mit à frissonner en imaginant une fois encore ses mains sur elle.
- Tu t'es fournie ce vin auprès des ménades, c'est cela qui ouvre ton appétit insaisissable ? plaisanta-t-elle.
Aédone se mit à rire de nouveau alors qu'elle lui prenait la coupe pour la vider avant de s'approcher vers elle. Elle la prit par la main et la tira vers le lit avant de l'embrasser fougueusement.
- J'aurai grandement apprécié, mais malheureusement, elles ne dévoileront sous aucun prétexte les ingrédients qu'elle ajoutent. Mais comme tu me l'as dit, cette racine, le gingembre a certaines propriétés qui m'intéresse.
Elle l'embrassa encore une fois alors que le soleil éclairait la chambre. Terpsis se mit à soupirer. La journée allait être longue. C'était ainsi depuis deux mois. Il fallait qu'elle s'entretienne avec ses conseillers, aller au temple et rejoindre l'aile gauche. Et avec Clelia qui était absente et qui ne pouvait pas la seconder, les choses étaient un peu plus compliquées.
Aédone se leva pour commencer sa journée. Elle devait arriver au quartier avant que les esclaves ne s'éveillent et ne remarquent son absence. L'intendante faisait son maximum pour rester discrète sur sa relation, de même pour son amante.
- Antipater te fait encore de la résistance ? demanda l'intendante en s'habillant.
- Il ne change pas. Récemment, il a proposé une alliance avec Troie. Il veut que Clelia épouse un prince de cette cité. Cet homme devient de plus en plus insolent et me parle comme à une enfant.
- Et le pire, c'est qu'il les aime les enfants. Dans son lit.
Terpsis n'en était pas choquée. C'était malheureusement trop répandu, et les maisons de plaisirs proposaient ces genres de services à des clients.
Aédone acheva de coiffer ses cheveux et ouvrit la porte de la chambre. Comme elle l'espérait, les gardes étaient encore assoupis, deux amphores de vin pur gisaient près d'eux. L'intendante se saisit des amphores et se retourna.
- Tu prends un bain avant d'aller au conseil ?
- S'il te plaît.
L'intendante acquiesça et referma la porte, se dépêchant de rejoindre le quartier. Par chance, les esclaves procédaient encore à leurs toilettes et n'avaient pas remarqué son absence. Elle cacha rapidement les amphores alors que les cuisinières entraient, suivi des palefreniers et autres. Ils la saluèrent alors qu'elle commençait à donner les consignes de la journée. Ils mangèrent frugalement avant de se hâter et commencer leurs tâches quotidiennes.
- Timia, appela-t-elle, tu as une commission à faire au champ. Il nous faut des fèves, nous en manquons. Prends une charrette et va chez la vieille Mélissa. Et négocie avec elle, ne te laisse pas avoir par elle une seconde fois. Demande aussi à un garde de t'accompagner.
Timia bougonna et prit la bourse que lui tendit sa mère. Au passage, elle prit du pain qu'elle cacha entre les plis de son chiton et alla jusqu'à la caserne. Pistos se désigna pour l'accompagner et la suivit jusqu'à la cour du palais.
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De Delphes toute puissante
Historical FictionGrèce antique. Les grandes cités de Grèce se disputent une cité en particulier, gouvernée de façon particulière : des femmes sont à la tête, puissantes et indépendantes, aimées et respectées par leur peuple, prêtresses et médecins, guerrières et str...