La Panthère de Lumière

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On rouvre les yeux, et je peux à nouveau contempler son visage. Et lui le mien.

— Ton maquillage est extra, ce noir un peu poudré et brillant... murmure-t-il, avec une expression de passion. Toi-même, en réalité, tu es extra. Tu es la reine de la nuit, et bientôt de tout le pays, à mes côtés.

J'esquisse un sourire complice.

— Ce maquillage, c'est pour ce moment avec toi. Mais tu ne prendras pas le contrôle de tout le pays. Je t'arrêterai, mon beau. Je sais qu'il faut absolument te contrôler.

Il me dévisage, longuement :

— Je comprends que tu bluffes tous ces connards, tu en imposes. Mais moi, si tu voulais me capturer ou me balancer aux flics, je chercherais tout de suite à savoir ton numéro. Plutôt que de tuer son ennemie, il vaut mieux la séduire, surtout quand elle est si charmante, ma belle.

Je continue à me déplacer, doucement.

— Mais je ne donne pas mon numéro comme ça, mon chou.

— Tout comme je ne donne pas mon cœur comme ça, princesse.

On valse un peu plus, en effectuant des pas plus larges. Il calque parfaitement son mouvement sur le mien, afin qu'on ne soit pas désynchronisés. C'est un très bon danseur, je sens qu'il s'adapte à mes mouvements pour ne pas me brusquer, mais qu'il pourrait faire des choses beaucoup plus sophistiquées s'il le voulait.

Il sourit d'autant plus :

— Pas si vite ma biche, je préfère prendre mon temps pour te contempler.

Il est chou. Je ralentis la mesure, l'entraînant plus harmonieusement, et caresse son regard avec le mien. Me perdre dans ses yeux, tout en étant scotchée par son sourire enchanteur, ravageur.

— Si j'ai voulu danser avec toi, c'est aussi pour qu'on puisse parler, ma reine, murmure-t-il avec douceur.

— D'accord, mais tu me laisses te poser des questions d'abord, chéri, alors.

— D'accord ma biche.

— Dis-moi, qui t'a trahi, dans ton passé ?

— Beaucoup de monde, mon hirondelle. J'étais admiré, j'étais crains, en particulier par ceux qui connaissaient ma vraie identité. J'étais même pratiquement vénéré, à la fin, je tenais beaucoup de gens en respect, mais je suis allé trop loin. Beaucoup trop loin. Ivre de puissance, j'ai fait une erreur. Je ne me rendais pas compte de la conséquence que mes actes avaient sur les autres. Et je suis tombé pour ça. Beaucoup de gens ont retourné leur veste et m'ont trahi à ce moment-là.

— Hum, je vois chéri. Tu as vu trop grand, et j'ai bien l'impression que je vais devoir t'arrêter cette fois pour que tu n'ailles pas trop loin. Et à quelle occasion as-tu rencontré Adrian Stone ?

— Agathe, je n'aime pas trop qu'on me parle de lui. Mais puisque c'est toi, je vais te répondre. Au cours de sa toute première mission, si je me souviens bien, c'était ses débuts. Il n'était pas aussi connu à l'époque, et cherchait à se distancier de certains membres de sa famille, avec qui il avait des désaccords politiques. Une famille qui a été dévastée par les résultats de la criminalité. Je les ai croisés, lui et sa sœur, alors qu'il poursuivait des individus particulièrement dangereux. Pour se faire un nom. Puis il s'est rendu compte qu'il y en avait un encore plus dangereux, proche de lui.

— Cet individu encore plus dangereux, c'est toi n'est-ce pas ?

Il fronce les sourcils :

— Tu lis en moi comme dans un livre ouvert, toi... il va falloir que j'arrête de t'en dire autant...