Le lendemain matin.
J'aperçois monsieur Gravière, posté à l'entrée. Je le vois faire signe à Ethan de le suivre.
Ils disparaissent dans l'établissement, et je reste avec la même frustration latente que la dernière fois. La frustration de ne pas savoir de quoi ils vont parler.
Je suis peut-être trop curieuse, mais ça me rend dingue. J'aimerais savoir qui est ce mec, pourquoi il est à ce point surveillé.
Je leur emboîte le pas en restant à distance. Cette fois, pas question d'être tenue éloignée de tout !
Je ne sais pas exactement comment je vais m'y prendre, mais j'espère que je pourrai flâner autour du bureau de l'adjoint de direction. Et peut-être, qui sait, apprendre quelque chose ?
Dès que j'atteins l'endroit, je me rends compte qu'ils sont déjà entrés à l'intérieur du bureau. Merde !
La porte principale du bureau est fermée. Ethan et monsieur Gravière doivent être à l'intérieur, en train de discuter.
Je suis super frustrée, j'avoue.
Mais, tout à coup, j'entends quelques sons étouffés. Des paroles, à peine intelligibles.
Je m'approche un peu, attirée par une curiosité dévorante.
— Vous êtes un jeune homme extrêmement intelligent, j'en suis, pour ma part et comme beaucoup, persuadé. Je ne souhaite que votre réussite, et ce, en toute honnêteté. Je ne suis pas votre ennemi. Mais vous savez sans doute aussi bien que moi, en votre for intérieur, que votre reconstruction doit être votre priorité. Votre passé est très lourd à porter. Et c'est aussi dans l'intérêt de monsieur Adrian Stone, afin qu'il puisse poursuivre sa carrière politique.
La voix d'Ethan réplique, sur un ton cinglant et sans joie :
— Sa carrière politique...
— Oui, sans haine aucune envers vous.
Ethan rétorque avec ironie :
— Vous croyez tout ce qu'on vous a dit sur moi... ou ce que vous avez lu à mon sujet.
— Je n'augure ni ne présume rien de ce que vous êtes, sinon un jeune homme ayant de grandes capacités. Et de grandes possibilités.
Un silence. Je me recule, intriguée par ce que je viens d'entendre. Et m'éloigne rapidement des lieux.
Je change d'étage et parcours les couloirs en réfléchissant aussi calmement que possible.
Adrian Stone ? Ça ne serait pas le gars hyper connu qui fait des conférences ?
Il faudrait que je me renseigne sur lui, il paraît qu'il a même humilié le ministre de l'Intérieur, une fois, publiquement. Parce qu'il avait trouvé une solution sur un sujet relatif à l'insécurité, alors que l'administration était complètement paumée.
Absorbée dans mes réflexions, je progresse sur ma route, et emprunte un nouveau passage, qui n'est pas trop fréquenté. Il n'y a que quelques étudiants ici.
Lorsque je passe près des vitres du couloir, je ralentis et m'immobilise tout à coup : j'ai l'impression que mon cœur s'arrête. Ma respiration se bloque. À une vingtaine de mètres devant moi, je vois Sofia Nadous, la dangereuse Sofia, flanquée de deux de ses amies, à l'allure pas plus amicale qu'elle. Je l'ai déjà aperçue en photo et il n'y a pas de doute : la vingtaine, très grande, aux cheveux couleur café et les yeux d'un vert terne... putain, c'est bien elle. Oh non... la fameuse Sofia qui terrorise tant de gens. Et Laetitia... rien que de penser à ce qu'elle a fait à Laetitia, en la volant et en la frappant gratuitement, par pur sadisme, éveille en moi une fureur doublée d'un sentiment d'injustice. La police n'est jamais là quand il faut.
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La Panthère de Lumière
RomansQui est ce jeune homme rebelle et mystérieux, qui parcourt la ville sur sa moto noire pour y faire régner sa loi ? Pourquoi m'a-t-il sauvé la vie ? Et pourquoi repousse-t-il toutes mes tentatives pour essayer de le connaître ? Pourquoi est-il à la f...