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— Je vois que beaucoup de gens te craignent, et certains te haïssent aussi...

— Ils ont peur de ma puissance. Ils ont entendu ce qu'on dit de moi et craignent que je récupère l'ensemble de cette puissance. Ils me haïssent car ils savent que je vais la récupérer, ce n'est qu'une question de temps...

— Alors certains tentent de me tuer...

— ... en pensant que je suis affaibli et qu'il faut en profiter. C'est une grossière erreur de leur part je dirais, et ils n'ont d'ailleurs toujours pas réussi...

Fascinée autant qu'amoureuse, je le regarde et dis :

— Mais maintenant tu es surveillé, tu devrais abandonner cette idée.

Je m'approche de lui en disant :

— Et quand tu poses les mains sur moi, tu es tellement doux que je pense qu'il ne peut y avoir que du bien en toi.

— Ça veut rien dire ça, ma belle.

— C'est ce que je ressens.

Il ricane en m'adressant un air très moqueur.

— C'est dingue ce que l'amour peut faire faire des conneries, hein ma poupée ?

Il me pose la main contre la gorge, comme s'il allait me la saisir, et dit :

— Tu pourrais vraiment me faire confiance juste parce que t'as des sentiments pour moi, et que mes caresses sont douces ? T'es vraiment pas prudente. Tu survivrais pas deux mois dans un milieu vraiment dangereux, toi.

Il retire la main et admet néanmoins :

— Mais peut-être que, t'as raison, je suis capable de faire preuve de douceur. Je ne pensais pas. Mais tu me fais découvrir des trucs en moi, que je pensais pas possibles.

— Tu vois.

— Mais n'accorde pas ta confiance comme ça, même si tu aimes quelqu'un. Je vais le répéter, l'amour peut faire faire des conneries. J'en sais quelque chose.

— Tu as une vision très sombre de l'amour. Je sais que tu as été trahi, mais tu es quelqu'un de super j'en suis persuadée. Moi je t'aime. Je te fais confiance, même si tu dis qu'il ne faut pas. Tu as toujours été là pour moi, tu m'as toujours protégée, tu as toujours veillé sur moi. Tu es doux et tu as des principes. Et puis t'as ton petit caractère, j'aime bien un peu me disputer, avoir envie de te frapper et de t'embrasser en même temps... tu es fait pour moi.

— Ta personnalité aussi me plaît j'avoue, mais on doit garder le contrôle de nos comportements et de nos sentiments.

Il tend le bras et me plonge les doigts dans les cheveux en souriant. Ajoutant :

— Au moins de nos comportements. Garder le contrôle des sentiments, c'est impossible...

Il retire sa main, et s'affaire à se reprendre :

— Bon...

Il m'accorde un dernier sourire, et s'éloigne d'un pas assuré et viril, sexy, avant de dire :

— On va commencer l'initiation. Et commençons par le commencement. Il y a plusieurs points sur le corps, que tu dois absolument protéger. Sinon tu peux facilement te faire étourdir, et être mise en incapacité de poursuivre le combat. Tu dois donc adapter tes techniques de combat à ça. J'en connais quelques-unes assez efficaces, tu me diras celle que tu veux que je t'apprenne. Mais avant tout, tu dois maîtriser la situation qui est devant toi. Si tu as deux thugs devant toi, tu dois d'abord t'assurer qu'il n'y en a vraiment que deux, tu vois ? Qu'il n'y en ait pas d'autres cachés quelque part. Aucun imprévu ne doit arriver dans un combat, sinon, tu es sûre de le perdre. Et peut-être de mourir.

Il effectue quelques pas et poursuit :

— Ce qui amène au sujet le plus important : la tactique. Surtout, le truc à éviter à tout prix c'est l'improvisation. Ce n'est pas comme dans un film, tu comprends ? T'as pas de deuxième prise possible, si tu fais de la merde. Bon, moi là je te donne des conseils, mais j'ai déjà été obligé d'improviser. Et c'est là en général que ça peut merder. Quand t'arrives sur un lieu comme ça, sans savoir vraiment ce qu'il s'y passe.

— Et pour les trahisons, comment on fait ? Si toi ça t'es arrivé, ça doit être un danger aussi non ?

Son visage s'assombrit.

— Les trahisons, c'est le plus compliqué. Apprendre comment fonctionne l'être humain. Lire des livres. Beaucoup de livres. Tu aimes la philosophie, ma belle ? L'anthropologie ?

— Euh pas trop, moi mon truc c'est plutôt les romans d'amour.

Il regarde en direction de la fenêtre, les yeux subitement froids. Puis, il s'apaise en me contemplant.

— Je devrais peut-être prendre des vacances au lieu d'être toujours à cran. Tu veux venir avec moi au Japon ? Tu aimes bien dessiner des mangas, du coup ça t'intéresserait non ?

— Je ne dessine pas que en manga, j'ai plusieurs styles.

— Ouais d'ailleurs je préfère ton style un peu plus classique je trouve. Tu as du talent.

— C'est gentil... mais je ne fais ça que par passion. Par envie, ou pour me changer les idées.

— Tu fais des portraits de gens aussi non ? J'ai vu tu as dessiné ton amie, Laetitia.

— Oui des fois, en général avec un décor de mer derrière ou alors un décor féérique.

— Tu ferais un portrait de moi ?

— Toi ? Ben... j'ai jamais dessiné quelqu'un d'aussi beau. Ce serait un sacré défi en fait.

— Oh, tu me flattes là, ma belle. Merci.

— C'est pas des flatteries, je dis la vérité. Mais tu voudrais vraiment aller au Japon avec moi ? J'en ai toujours rêvé d'aller au Japon... mais tu plaisantes, hein, quand tu dis ça ? Ne me fais pas de fausses joies hein, c'est pas gentil.

— Je ne plaisante pas tant que ça... mais on ne se connaît pas assez pour l'instant, donc... en plus, je n'ai pas entièrement le temps pour l'instant. On verra plus tard.

Il a un petit sourire en coin et reprend :

— T'es jamais allée au Japon ? Ça va vraiment te changer la vie si on se met ensemble.

— Pourquoi ? Tu vas me faire voyager ?

— Je serai là pour toi. Seuls tes désirs compteront.

Il plonge ses yeux dans les miens et déclare :

— Tout ce dont tu as envie, tes rêves, tes caprices, je veux tout te donner. Si mon cœur ne peut pas te résister, mes actions non plus. Et je crois qu'il ne pourra pas.

Je ne quitte pas le regard du jeune homme des yeux et réponds :

— Je veux gagner ta confiance. Écoute ton cœur, tu verras que je ne pourrais jamais te faire de mal. Je t'aime tellement...

Je voudrais lui caresser les joues, l'embrasser, le câliner, mais je le sens encore sur la défensive.

— T'imagine même pas ce que je veux te donner, rage-t-il.

— Je t'aime sincèrement chéri, mais tu n'as pas besoin de faire tout ça...

— Tu m'aimes parce que ton cœur te dicte de m'aimer, mais tu ne me connais pas du tout finalement. Et lorsque tu me connaîtras, tu ne pourras plus m'aimer.

— Non j'arrêterai pas de t'aimer, quoi que tu fasses.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant