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Je marche sur le sentier cerclé de pelouse, à la suite d'Ethan. Le jardin est vaste et magnifique. La maison a l'air de l'être aussi. Ethan active quelque chose avec les clefs qu'il a en mains, et plusieurs lumières s'allument tout autour de moi, éclairant fortement le jardin ainsi qu'une partie de la villa, en particulier la façade et la porte d'entrée. Je mets la main devant les yeux, surprise par ces subits éclats de lumière. Lorsque je m'y suis habituée, je le rattrape, alors qu'il a presque atteint la porte. Si cette villa est à lui, il va falloir qu'il m'explique comment il a pu se la payer.

Le cœur battant, je me tiens derrière lui, tandis qu'il déverrouille la porte. Il l'ouvre, et rentre à l'intérieur. Je le suis.

L'entrée est très grande, ouverte sur la cuisine ainsi que sur deux autres parties du logement. L'endroit est très bien éclairé, et il appuie sur un interrupteur afin que deux nouvelles lumières, à ce moment, viennent révéler l'ensemble des lieux. Je m'avance, dans ce bel intérieur au sol reluisant.

— C'est chez toi ?

— Plus ou moins. Pas ma villa officielle, du moins.

— Tu as l'air de bien connaître pourtant...

Il entre dans la cuisine pour ouvrir un placard. Je continue d'avancer, en jetant des coups d'œil aux pièces auxquelles de légères voûtes modernes permettent d'accéder. C'est vraiment grand ici...

— Pourquoi tu as voulu qu'on aille là ? questionné-je au gré de mes pas prudents.

Après quelques secondes, il ressort de la cuisine, un briquet noir à la main.

— Va dans la cour intérieure, dit-il, en faisant glisser le briquet entre ses doigts. Je te sens impatiente, ici...

— Mais tu es sûr qu'on sera tranquilles ?

— Oui.

— La villa est jolie... que veux-tu qu'on fasse, alors ?

— On va discuter un peu.

Il se dirige vers la porte d'entrée, qu'il ferme à clef, sans toutefois éteindre les lumières à l'extérieur.

Il se tourne vers moi et, constatant que je ne bouge pas, m'ordonne :

— Traverse la villa. Je te rejoins.

Je me mets en marche et vais vers le fond de la villa. L'endroit est superbe, et il y a beaucoup de pièces. Avec tout cet espace, ce serait l'idéal pour faire le genre de soirées dont j'ai toujours rêvé.

Les lumières s'allument toutes seules sur mon passage. Je traverse un salon ; des canapés sont disposés sur des tapis devant une cheminée, près d'un poste de télévision géant. Il y a également des escaliers.

Après avoir parcouru deux autres pièces, ce qui me permet de constater que les lumières s'allument et s'éteignent toutes seules quand on entre ou quand on quitte un lieu, je débouche sur un autre salon, avec une grande baie vitrée. Celle-ci est amovible. Je m'approche, actionne le panneau et l'ouvre. Je me retrouve en extérieur, à l'arrière de la villa.

Plusieurs lumières s'illuminent en même temps : une jolie piscine se trouve devant moi, ainsi que deux tables, une grande et une petite, deux transats, des méridiennes en grand nombre. L'endroit est très vaste.

La lueur de la lune se reflète un peu sur l'eau de la piscine. Je n'ai jamais été dans une villa aussi belle. J'entends Ethan arriver.

Il va poser une bougie allumée sur la table la moins grande qui est recouverte d'une nappe violette, ainsi qu'une bouteille de vin. Et deux verres de cristal. Il remplit les deux verres, puis me tend l'un d'entre eux, en m'adressant un regard direct :

— Tu veux goûter un verre ? Je ne sais pas si tu arrives à sentir le bon vin, un des vins les plus excellents de France... si tu as du palais...

Je prends le récipient, si fin entre mes doigts. Je porte le liquide à mes lèvres et le boit, en quelques petites gorgées. Très, très bon.

Je sens flotter dans l'air une senteur agréable et prenante. Ça éveille mes sens. Je me demande si la bougie ne serait pas une bougie parfumée.

— Tu penses que l'eau est trop froide, à cette heure-ci ? demandé-je en regardant la piscine.

— Il y a un système pour réchauffer l'eau.

Je me tourne vers lui, le verre toujours à la main.

— Mais comment tu le sais ? Tu connais cette villa, c'est sûr ! C'est une des tiennes ? Comment tu fais pour en avoir autant ?

— Beaucoup de gens me doivent quelque chose. Mais assez parlé de cette villa. Tu l'auras pour toi, si tu la veux. Et en fait, tu en auras autant d'autres que tu voudras.

Je lui tends le verre que je viens de terminer, en faisant une petite moue de la bouche.

— Ressers-moi.

Il me remplit à nouveau le récipient. Puis il boit le sien. Il le repose. Son visage est à demi dissimulé dans l'obscurité, positionné de manière à ne pas être totalement éclairé. Ça me gêne un peu qu'il reste si éloigné de moi malgré qu'on soit ensemble. Et malgré ce bien-être qui monte progressivement dans mon corps. Je vais avoir envie de l'embrasser bientôt, c'est sûr. Entre deux verres de vin. Entre deux bougies parfumées, peut-être. Devant cette belle et grande piscine, dans ce magnifique environnement. Mais je ne sais pas à quel moment je vais le faire. Il faut que j'attende le bon moment. Lorsque mon cœur me guidera de le faire.

Il fait quelques pas autour de la table, et passe nonchalamment la paume de la main au-dessus de la bougie. Avant de tendre son index sur la flamme ; il caresse la flamme avec celui-ci, en la dominant aisément. Le feu continue à s'élever autour de son doigt.

— Hey attention tu risques de te brûler...

— C'est toi qui risques de te brûler. Ton courage m'a toujours fasciné, et ta tendance à être attirée par ce que tu aimerais pouvoir combattre. Peut-être suis-je en train de tomber amoureux de celle qui finira par me livrer à la police...

J'esquisse un sourire complice, influencée par l'alcool :

— Si je t'arrêtais, ce ne serait pas pour te livrer à la police je crois... ce serait plutôt pour t'amener dans ma chambre et pour m'occuper de toi, chéri. Pour te punir et te réhabiliter.

— J'aime ton caractère un peu chaud. Incandescent. Transcendant.

Il sourit légèrement et retire sa main d'un geste vif, faisant vaciller la bougie, toutefois toujours assez forte pour repartir de plus belle. Puis il se sert un nouveau verre à la bouteille.

C'est dingue, j'ai l'impression qu'il a deviné mes pensées... c'est vrai que si je tente de l'embrasser comme ça, je risque de m'y brûler, à son caractère. Il a l'air un peu soumis mais pas totalement.

Je me mets en mouvement et descends les quelques marches blanches qui mènent au niveau de la piscine. Je passe à côté d'un parasol. Ça donne tellement envie de se baigner.

Il me tend un verre, mais sans bouger. Ce qui m'oblige à revenir vers lui. Je fais quelques pas et m'en empare.

Il me regarde et dit :

— Je voulais réserver cette villa pour discuter un peu avec toi. Te situer...

Mes doigts s'enroulent davantage autour de mon verre, tandis qu'on joint nos regards. Mais tout à coup mon téléphone sonne. Oh merde, je croyais l'avoir mis sur silencieux. Merde, merde. J'y porte la main pour l'éteindre, mais il m'interrompt d'une voix calme et impérative :

— Ne réponds pas.

— Quoi ? Non t'inquiète pas chéri, je veux juste l'éteindre.

— On ne va quand même pas gâcher cette tranquillité. Je t'ai consacré cette soirée, j'ai éteint les miens.

J'appuie sur mon téléphone pour le faire, sans quitter le jeune homme des yeux.

Puis, je redescends les quelques marches, et me tourne vers lui. Avec mon regard je l'invite à me suivre vers la vaste piscine. Il saisit son verre, et vient vers moi, en se rapprochant de l'eau.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant